Le terme "famine" est défini scientifiquement depuis 2004 comme étant le cinquième et dernier stade de l'échelle de classification intégrée des phases de sécurité alimentaire (IPC). Elle se caractérise par une "privation extrême de nourriture". Les famines ont souvent résulté à travers l'histoire de l'intervention humaine.
La famine, imminente en Somalie selon l'ONU, répond à une définition internationale précise, élaborée il y a près de 20 ans pour caractériser un phénomène ancien et dévastateur, le plus souvent causé par l'être humain.
Depuis 2004, le terme "famine" est défini par un cadre scientifique, connu sous le nom d'échelle de classification intégrée des phases de sécurité alimentaire (IPC).
La famine est le cinquième et dernier stade de cette échelle, caractérisé par une "privation extrême de nourriture".
La sécheresse dans la Corne de l'Afrique menace de famine 20 millions de personnes (AFP)
Une famine intervient lorsque trois seuils sont atteints: 20% des ménages d'une région sont confrontés à une extrême pénurie de nourriture ; 30% des enfants souffrent de malnutrition aiguë ; deux adultes sur 10.000 meurent quotidiennement "en raison directement de la faim ou de l'interaction de la malnutrition et de la maladie".
Au-delà de cette définition répondant à des critères objectifs, le mot "famine" est sensible.
"Il évoque des images et des réactions que +faim+, +insécurité alimentaire+ ou +urgence humanitaire+ n'ont pas. Cela représente un échec pour de nombreux acteurs", souligne Daniel Maxwell, professeur de sécurité alimentaire à l'université Tufts (Etats-Unis).
Pour le gouvernement qui la déclare, cela révèle son impuissance. Pour les organisations humanitaires et la communauté internationale, elle signale un échec à prévenir une catastrophe.
Lors du siècle écoulé, hors d'Afrique, des famines ont notamment frappé la Chine, l'Union soviétique, l'Iran et le Cambodge.
L'Europe a connu plusieurs famines au Moyen-Âge. Les plus récentes ont eu lieu lors des deux guerres mondiales, en Allemagne, en Pologne et aux Pays-Bas, à la suite de blocus militaires.
L'Afrique a connu plusieurs famines ces dernières décennies, comme au Biafra (Nigeria) à la fin des années 1960 et en Ethiopie entre 1983 et 1985. Cette dernière avait suscité une forte émotion dans le monde, relayée par les médias et marquée par la mobilisation d'artistes pour collecter des fonds.
Les dernières famines ont été déclarées dans deux comtés septentrionaux du Soudan du Sud (Leer et Mayendit) entre février et juin 2017, et dans plusieurs zones du sud et centre de la Somalie (Bakool, Bas-Shabelle, Moyen-Shabelle) entre juillet 2011 et février 2012. Cette dernière avait fait environ 260.000 morts, dont la moitié d'enfants de moins de cinq ans.
A travers l'histoire, les famines ont majoritairement été causées par l'action humaine, souvent par les guerres qui ravagent cultures et bétail, ruinent le commerce, déplacent des populations et compliquent la distribution d'aide.
"Actuellement dans les zones à risque de famine (Somalie, Éthiopie, Soudan du Sud, Yémen, nord-est du Nigeria), les conflits violents sont le dénominateur commun, mais les facteurs climatiques jouent un rôle croissant", relève Daniel Maxwell.
"Même dans le contexte d'un conflit violent, la sécheresse a été un facteur dans toutes les famines récentes en Somalie", souligne-t-il.
La situation actuelle en Somalie résulte d'une combinaison de facteurs.
Une invasion de criquets entre 2019 et 2021, puis une sécheresse inédite avec quatre saisons de pluies défaillantes de suite depuis fin 2020 sont venues accabler une population aux conditions de vie fragilisées par les conséquences économiques du Covid-19.
De vastes zones du pays sont contrôlées par les islamistes radicaux shebabs, qui mènent une insurrection depuis 2007, rendant l'acheminement d'aide impossible dans ces régions.
Quand le manque de nourriture mène à une baisse de 18% de la masse corporelle, le corps commence à subir des troubles physiologiques, selon un article publié en 1997 dans le British Medical Journal sur les conséquences des grèves de la faim.
Plusieurs semaines d'alimentation insuffisantes mènent à la défaillance d'organes et peuvent, au final, provoquer à la mort.
"Dans la plupart des famines contemporaines, la majorité des gens ne meurent pas littéralement de faim", relève toutefois Daniel Maxwell, soulignant que "des maladies mortelles comme le choléra ou la rougeole sont plus fréquemment la véritable cause de décès, en particulier chez les jeunes enfants".
Distribution d'aide alimentaire en Ethiopie frappée par la famine (AFP)
Le manque de nourriture affaiblit, en effet, le système immunitaire, rendant le corps plus vulnérable. Les regroupements de déplacés dans des camps de fortune, aux conditions d'hygiène précaires et avec des accès limités à l'eau potable, sont propices au développement et à la propagation de maladies.
"Entre la famine et la mort, il y a presque toujours la maladie", rappelle régulièrement l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Sans provoquer la mort, le manque durable de nourriture peut également avoir des effets de long terme, altérant notamment la croissance et le développement cognitif des enfants.
Avec AFP
La famine, imminente en Somalie selon l'ONU, répond à une définition internationale précise, élaborée il y a près de 20 ans pour caractériser un phénomène ancien et dévastateur, le plus souvent causé par l'être humain.
Qu'est-ce qu'une famine?
Depuis 2004, le terme "famine" est défini par un cadre scientifique, connu sous le nom d'échelle de classification intégrée des phases de sécurité alimentaire (IPC).
La famine est le cinquième et dernier stade de cette échelle, caractérisé par une "privation extrême de nourriture".
La sécheresse dans la Corne de l'Afrique menace de famine 20 millions de personnes (AFP)
Une famine intervient lorsque trois seuils sont atteints: 20% des ménages d'une région sont confrontés à une extrême pénurie de nourriture ; 30% des enfants souffrent de malnutrition aiguë ; deux adultes sur 10.000 meurent quotidiennement "en raison directement de la faim ou de l'interaction de la malnutrition et de la maladie".
Au-delà de cette définition répondant à des critères objectifs, le mot "famine" est sensible.
"Il évoque des images et des réactions que +faim+, +insécurité alimentaire+ ou +urgence humanitaire+ n'ont pas. Cela représente un échec pour de nombreux acteurs", souligne Daniel Maxwell, professeur de sécurité alimentaire à l'université Tufts (Etats-Unis).
Pour le gouvernement qui la déclare, cela révèle son impuissance. Pour les organisations humanitaires et la communauté internationale, elle signale un échec à prévenir une catastrophe.
Où des famines ont-elles eu lieu ?
Lors du siècle écoulé, hors d'Afrique, des famines ont notamment frappé la Chine, l'Union soviétique, l'Iran et le Cambodge.
L'Europe a connu plusieurs famines au Moyen-Âge. Les plus récentes ont eu lieu lors des deux guerres mondiales, en Allemagne, en Pologne et aux Pays-Bas, à la suite de blocus militaires.
L'Afrique a connu plusieurs famines ces dernières décennies, comme au Biafra (Nigeria) à la fin des années 1960 et en Ethiopie entre 1983 et 1985. Cette dernière avait suscité une forte émotion dans le monde, relayée par les médias et marquée par la mobilisation d'artistes pour collecter des fonds.
Les dernières famines ont été déclarées dans deux comtés septentrionaux du Soudan du Sud (Leer et Mayendit) entre février et juin 2017, et dans plusieurs zones du sud et centre de la Somalie (Bakool, Bas-Shabelle, Moyen-Shabelle) entre juillet 2011 et février 2012. Cette dernière avait fait environ 260.000 morts, dont la moitié d'enfants de moins de cinq ans.
Quelles sont les causes des famines ?
A travers l'histoire, les famines ont majoritairement été causées par l'action humaine, souvent par les guerres qui ravagent cultures et bétail, ruinent le commerce, déplacent des populations et compliquent la distribution d'aide.
"Actuellement dans les zones à risque de famine (Somalie, Éthiopie, Soudan du Sud, Yémen, nord-est du Nigeria), les conflits violents sont le dénominateur commun, mais les facteurs climatiques jouent un rôle croissant", relève Daniel Maxwell.
"Même dans le contexte d'un conflit violent, la sécheresse a été un facteur dans toutes les famines récentes en Somalie", souligne-t-il.
La situation actuelle en Somalie résulte d'une combinaison de facteurs.
Une invasion de criquets entre 2019 et 2021, puis une sécheresse inédite avec quatre saisons de pluies défaillantes de suite depuis fin 2020 sont venues accabler une population aux conditions de vie fragilisées par les conséquences économiques du Covid-19.
De vastes zones du pays sont contrôlées par les islamistes radicaux shebabs, qui mènent une insurrection depuis 2007, rendant l'acheminement d'aide impossible dans ces régions.
Comment la famine tue-t-elle ?
Quand le manque de nourriture mène à une baisse de 18% de la masse corporelle, le corps commence à subir des troubles physiologiques, selon un article publié en 1997 dans le British Medical Journal sur les conséquences des grèves de la faim.
Plusieurs semaines d'alimentation insuffisantes mènent à la défaillance d'organes et peuvent, au final, provoquer à la mort.
"Dans la plupart des famines contemporaines, la majorité des gens ne meurent pas littéralement de faim", relève toutefois Daniel Maxwell, soulignant que "des maladies mortelles comme le choléra ou la rougeole sont plus fréquemment la véritable cause de décès, en particulier chez les jeunes enfants".
Distribution d'aide alimentaire en Ethiopie frappée par la famine (AFP)
Le manque de nourriture affaiblit, en effet, le système immunitaire, rendant le corps plus vulnérable. Les regroupements de déplacés dans des camps de fortune, aux conditions d'hygiène précaires et avec des accès limités à l'eau potable, sont propices au développement et à la propagation de maladies.
"Entre la famine et la mort, il y a presque toujours la maladie", rappelle régulièrement l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Sans provoquer la mort, le manque durable de nourriture peut également avoir des effets de long terme, altérant notamment la croissance et le développement cognitif des enfants.
Avec AFP
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