Tous les matins du monde
Le film culte d’Alain Corneau, adapté du roman éponyme de Pascal Quignard.

Tous les matins du monde sont sans retour.

Le temps fuit, certes, et ce, de manière inexorable.

Et il emporte avec lui nos rires, nos rêves, nos amours et nos regrets.

La vie fuit, elle aussi. «Elle nous fuit» serait plus approprié, sans doute.

C’est en ce sens que Madeleine se suicide, choisissant la fuite à travers un acte de pénitence pour ne pas avoir pu empêcher la mort de l’être aimé et de son enfant.

Tous les matins du monde sont sans retour.

Pourtant, la musique s’élève, nous entraîne, nous propulse en un tourbillon aux spirales sans cesse renouvelées; suspension du temps, le temps d’une note. Figement.


Dans les airs, il y a soudain, un air, magistral: Improvisation sur les folies.

La musique s’élève. Crescendo vibrant. Ivresse.

Elle est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler.

Tous les matins du monde, un chef-d’œuvre incontournable. À voir ou à revoir.

Un grand moment de cinéma dont on ne sort pas indemne et qui nous rappelle que le temps passe. Que nous n’y pouvons rien. Et que nul ne peut enrayer sa marche. Que nul ne peut le retenir.

L’on ne peut que le suspendre, un temps. Le temps d’un air langoureux, fébrile, harmonieux. Suspendons le temps. Fermons les yeux. Écoutons.

C’est l’heure de La Gavotte du Tendre… de la «victoire» sur le Temps.
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