Le jour où le monde se découvre orphelin
La Reine est morte … Vive le Roi … Le monde, orphelin, devra s’habituer à l’absence de «The Queen» qu’aucun «King» ne pourra remplacer sur le plan symbolique. 

On espérait qu’elle était immortelle, qu’elle ne disparaîtrait jamais. Élisabeth II fut un très grand monarque pour le Royaume-Uni, sans doute un des plus grands de la longue monarchie britannique. La grande tristesse de ses sujets est frappante. Soudain, en cette soirée du 8 septembre 2022, on a perçu un immense vide. Comment contempler le monde sans Élisabeth II, the Queen? Il y a des monarchies ailleurs, mais cette reine, celle-ci et pas une autre, fut un pôle de référence pour une immense partie de l’humanité. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout homme a vécu au rythme de la sonnerie de Big Ben marquant la marche du temps, mais également avec la figure majestueuse d’Élisabeth II comme pôle de référence symbolique.
Sans être sujet britannique, chaque homme de la génération née après la guerre a un lien personnel avec Élisabeth II. En ce 8 septembre 2022, le monde est soudain devenu orphelin, ayant perdu un archétype majeur, celui de la figure de la reine. Quelle classe, quelle dignité, quelle grâce dans l’autorité morale qu’elle incarnait. Elle n’avait aucun pouvoir. Et, pourtant, elle remplissait l’espace du monde de toute l’autorité symbolique qu’elle représentait.
Heureux les peuples qui peuvent vivre dans la sérénité de la continuité de l’État sous la garde d’un monarque constitutionnel dépouillé de tout pouvoir politique.

Le décès de la reine d’Angleterre est un deuil personnel pour tout un chacun, en dehors de tout positionnement politique ou stratégique. À Beyrouth qui vit une fin de mandat préoccupante et angoissante, on se prend à souhaiter que le chef de l’État puisse comprendre que son rôle premier est, précisément, d’être un monarque constitutionnel incarnant l’unité de la nation et de l’État, laissant au microcosme politique le soin de s’étriper pour la conquête du pouvoir. Le décès d’Élisabeth II est un grand moment de réflexion sur les avantages de la monarchie constitutionnelle.
Les images que nous recevons de Londres nous montrent toute la différence qui sépare la majesté des fastes de la monarchie du flamboiement des pompes républicaines.
Reposez en paix Madame.
La Reine est morte. Vive le Roi.
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