Maya Hélou dialogue avec Beyrouth, son alter ego…
Elle vient de signer son roman, un hommage à sa ville adulée à laquelle elle prête une âme et une voix. Maya Hélou est à son deuxième opus. Beyrouth… à prendre, pas à laisser est désormais disponible dans toutes les branches de la librairie Antoine.



Beyrouth… à prendre, pas à laisser est votre deuxième ouvrage. Comment est-il né?

Je me trouvais à Dubaï, où je réside, au moment de l’explosion du port de Beyrouth. Je ne tenais plus en place, éprouvant le besoin impérieux de venir en aide à mes compatriotes. C’était très frustrant, ce sentiment d’impuissance et d’inutilité. Scotchée devant mon poste de télévision, je me sentais même coupable d’avoir été épargnée. Cette tragédie, je voulais la partager avec mes amis, ma famille... Je voulais contribuer d’une façon ou d’une autre et à ce moment précis, alors j’ai décidé de faire ce que je sais faire de mieux: écrire.

Vous vivez et travaillez à Dubaï, mais vos racines semblent solidement ancrées dans votre ville natale. Parlez-nous de cette nostalgie omniprésente dans vos écrits…

C’est à Beyrouth que j’ai construit mes plus belles amitiés, que j’ai découvert l’amour pour la première fois, que j’ai vécu mes traumas mais aussi mes petits moments de bonheur; c’est aussi le berceau de mon enfance et de mon adolescence. Beyrouth a été témoin de mes fous rires et de mes larmes.
C’est le lieu où j’ai poursuivi mes études universitaires, où j’ai décroché mon premier boulot. Beyrouth, c’est également les déjeuners en famille, les frenchs nights, les after parties, les sunsets drinks et les happy hours, les pièces de théâtre, les road trips à la montagne… et Dieu sait combien tout cela me manque. Beyrouth a forgé la femme que je suis aujourd’hui. Beyrouth n’est pas uniquement un lieu de naissance, mais une identité.


Pourquoi avoir choisi de dialoguer avec Beyrouth, faisant d’elle, une personne vivante, tour à tour amie, amante, complice?

Beyrouth c’est moi, vous, il et elle… À voir sa souffrance, sa déchirure, mais aussi sa résilience et sa joie de vivre, je ne pouvais que la personnifier. Je voulais lui donner une âme pour qu’elle puisse donner de la voix et transmettre son vécu aux autres. Il y a, au sein de ce roman, un va-et-vient autobiographique; Beyrouth joue le rôle de mon alter ego, un miroir qui me renvoie à mon parcours personnel, à mes souffrances, mes blessures, mes choix de vie, mes rêves et mes regrets… Beyrouth était devenue, en quelque sorte, ma thérapeute, puisque la conversation a une portée cathartique.

Y at-il des moments que vous n’avez pas encore dits à  Beyrouth»?

Oh que oui! Mais ça viendra, notre histoire d’amour est loin d’être finie…

Avez-vous des projets d’écriture en cours?

J’écris un peu tous les jours. Pour moi, écrire est un voyage beaucoup plus qu’une destination. Je ne choisis pas son sujet d’écriture avant de l’entamer; je me laisse guider par mes sentiments… Et puis un jour, à un moment où j’y m’attends le moins, il y a ce déclic, l’averse de mots suit...
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