Le secteur agricole libanais n’est pas autosuffisant
©Selon un rapport de l’Union européenne, de la FAO et du Centre français de recherches pour le développement agricole, le secteur agricole au Liban dépend énormément sur l’importation: 80% des calories consommées sont importées. ©FAO
Selon un rapport de l’Union européenne, de la FAO et du Centre français de recherches pour le développement agricole (CIRAD), la production agricole au Liban ne suffit pas pour répondre aux besoins alimentaires du pays.

La production agricole au Liban ne suffit pas pour répondre aux besoins alimentaires du pays. C’est ce qui ressort d’une évaluation du système alimentaire du Liban menée par l’Union européenne, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Centre français de recherches pour le développement agricole (CIRAD). D’après le rapport, les champs agricoles couvrent moins de 25% du territoire, avec près de 170.000 exploitations agricoles. Le quart de la production est destiné à l’autosuffisance.

D’après le rapport rendu public lundi, les terrains agricoles sont caractérisés par une «fragmentation» et une «inégalité substantielle». Aussi, 1% des propriétaires contrôlent le quart des terrains agricoles et 10 autres pour cent en contrôlent le tiers. De plus, 75% des exploitations comptent moins d’un hectare, ce qui réduit la capacité d’investir dans de nouvelles technologies. Selon le document, la majorité des ouvriers du secteur travaillent au noir, seuls 5% d'entre eux sont affiliés à des coopératives, sachant que les deux tiers des coopératives sont fermées.

Par ailleurs, selon le document, les agriculteurs dépendent énormément de l’importation (graines, matériel, équipements…), «ce qui se traduit par un coût élevé de la production agricole et de l’industrie agroalimentaire, et affecte de manière significative le système alimentaire», lit-on dans le texte. «Les importations sont dominées par une structure oligopolistique (grosse demande par rapport à l’offre) qui profitent à un petit nombre d’acteurs, poursuit le rapport. À cela s’ajoute une grande dépendance à l’importation pour la consommation. Ainsi, 80% des calories consommées sont importées.»


Cette situation est exacerbée, d’après le rapport, par un nombre d’autres facteurs, comme l’augmentation de la pauvreté au sein de la population et la baisse du pouvoir d’achat. Dénonçant «des lois inadéquates sur la sécurité sanitaire des aliments», l’UE, la FAO et le CIRAD constatent également un «usage abusif de pesticides et d’engrais chimiques et une mauvaise gestion des ressources hydrauliques, ce qui se répercute sur l’environnement et la sécurité alimentaire».

Des solutions existent

Dans le rapport, des solutions sont avancées. Aussi, les trois organisations suggèrent-elles que des fonds planifiés soient transférés et que des engrais soient assurés aux agriculteurs. Elles proposent également la mise en place d’un programme d’alimentation à l’intention des enfants vulnérables.

L’UE, la FAO et le CIRAD proposent aussi la mise en place de nouveaux programmes de subventions et de prêts pour les agriculteurs, d’une assistance technique pour mettre en œuvre de nouvelles pratiques agricoles, le développement d’un cadre juridique pour les travailleurs et le vote de lois contre le monopole spécifiques à l’agriculture.
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