Après la branche de la Federal Bank à Hamra en août dernier, et celle de la BBAC de Jeb Janine en janvier, c’était au tour de la Bank Med et la BLOM Bank mercredi d’être la cible de déposants qui souhaitent récupérer leur argent par la force.

La BLOM Bank a dénoncé dans un communiqué "une opération planifiée avec l’intention de nuire" après "l’intrusion d’une déposante armée accompagnée d’un groupe de personnes". La banque affirme également que les "employés de la banque ont été surpris" de cette intrusion, alors que la veille, Sali Hafez s’était entretenu avec le directeur de branche," qui était d’une coopération totale et lui avait demandé des justificatifs médicaux".

Vers 11h mercredi, Sali Hafez est entrée à la branche de la BLOM Bank à Sodeco, située juste en face des locaux de la Sureté générale, avec un pistolet et un bidon d’essence, menaçant de s‘immoler si elle n’obtenait pas ses fonds. Sur son compte Facebook, la jeune femme, connue pour son activisme depuis les mouvements de contestation d’octobre 2019, a posté mardi soir une photo de sa sœur malade, promettant de recourir à n’importe quel moyen pour son traitement. Selon différentes informations, elle aurait obtenu gain de cause -13.000 dollars américains - avant de prendre la fuite.  Une heure plus tard, Rami Charaffeddine s’est introduit, armé d’un fusil, à la branche de la Bank Med et a également obtenu entre 7.000 et 30.000 dollars, selon différentes sources, avant de se rendre aux forces de l’ordre.


Le 11 août dernier, une prise d’otages à la Federal bank de la rue Hamra avait permis au déposant, Bassam el-Cheikh Hussein, après plus de sept heures de négociations, d’obtenir 30.000 dollars américains pour payer les frais d’hospitalisation de son père. Quelques jours plus tard, il avait été relâché et la justice libanaise a renoncé à le poursuivre. Bassam el-Cheikh Hussein était ce matin présent à Sodeco après l’attaque de Sali Hafez.

Le contexte de crise qui accable la population, les actes de Charaffeddine, Hafez et Hussein sont surtout le signe d’un immense désespoir, symptomatique aussi du désarroi de tout un peuple dans l’incapacité d’avoir accès à ses avoirs pendant que les autorités multiplient les prétextes pour ne pas assumer leurs responsabilités et mettre en œuvre des mesures susceptibles de régler une situation de plus en plus anormale.
Commentaires
  • Aucun commentaire