©Le parquet allemand a requis mardi une peine de prison à perpétuité à l'encontre d'un Russe soupçonné d'avoir «liquidé» un Géorgien issu de la minorité tchétchène dans un parc berlinois, et mis directement en cause Moscou. (Photo by Tobias Schwarz / AFP)
Le parquet allemand a requis mardi une peine de prison à perpétuité à l'encontre d'un Russe soupçonné d'avoir «liquidé» un Géorgien issu de la minorité tchétchène dans un parc berlinois, et mis directement en cause Moscou.
Le suspect désigné par la Cour sous le nom de Vadim Krasikov est accusé d'avoir abattu le Géorgien Tornike Kavtarachvili, 40 ans, de trois balles en plein jour, dans le parc de Tiergarten à Berlin en août 2019, une affaire qui a empoisonné depuis les relations déjà tendues entre l'Allemagne et la Russie.
Moscou a toujours nié toute implication.
«L'accusé a été commandant d'une unité spéciale des services secrets russes FSB», a déclaré le procureur Lars Malkies dans son réquisitoire.
«Il a liquidé un opposant politique par représailles», a-t-il ajouté, évoquant «un attentat à l'évidence préparé de longue date» et exécuté «de sang froid».
L'accusé réfute l'identité que lui prête le Parquet, disant ne «connaître personne» répondant au nom de Krasikov.
Par la voix de son avocat Robert Unger, il a affirmé s'appeler Vadim Sokolov, 50 ans, «russe, célibataire et ingénieur en construction».
«Touriste»
Les faits se sont déroulés le 23 août 2019, vers midi : le meurtrier, se déplaçant à vélo, s'est approché par derrière de sa victime et a tiré deux fois avec un silencieux, avant de l'achever par une balle à bout portant dans la tête, a indiqué le procureur.
Avant son forfait, l'accusé a voyagé en tant que touriste à Paris et à Varsovie, avant de rejoindre Berlin.
Ancien dirigeant séparatiste tchétchène, le Géorgien abattu avait quant à lui combattu contre les forces russes entre 2000 et 2004.
Il vivait depuis 2016 avec sa famille en Allemagne où il avait demandé l'asile.
Durant le procès, plusieurs indices sont venus renforcer la conviction du parquet sur l'identité de l'accusé, comme une photo privée de Krasikov avec deux tatouages identiques à ceux du suspect et le témoignage de son beau-frère.
Le hic, ce dernier, un Ukrainien, est venu une première fois à la barre et ne l'a pas reconnu, puis a donné une interview au Spiegel en disant qu'il s'agissait bien de Krasikov. Le tribunal l'a donc rappelé quelques semaines plus tard et il l'a cette fois formellement identifié.
Même s'il a déclaré avoir eu peur d'éventuelles représailles, sa crédibilité en a été écornée.
«Sanguinaire»
Si le Kremlin a toujours farouchement nié être derrière cet assassinat, le président Vladimir Poutine avait qualifié la victime de «combattant très cruel et sanguinaire». Il a assuré avoir demandé son extradition, ce que Berlin a démenti.
Fin 2019, l'Allemagne a expulsé deux diplomates russes pour protester contre leur manque de coopération, mesure à laquelle Moscou a répliqué en renvoyant à son tour deux diplomates allemands.
Ce meurtre à Berlin, l'empoisonnement de l'opposant au Kremlin Alexei Navalny, soigné dans la capitale allemande avant son emprisonnement en Russie, tout comme celui de l'ex-espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018, ont fait peser de lourdes suspicions sur le rôle des services de sécurité russes dans des opérations violentes.
Mais l'implication de Moscou n'a jusqu'ici jamais été prouvée dans ces dossiers et le Kremlin a toujours systématiquement nié la moindre responsabilité.
Ces affaires se sont ajoutées à une série de tensions diplomatiques entre Berlin et Moscou, depuis la cyberattaque du Bundestag en 2015 attribuée à la Russie.
Deux semaines avant les récentes élections législatives allemandes du 26 septembre, la justice a par ailleurs ouvert une enquête pour cyberespionnage de députés, derrière lequel Berlin soupçonne la main du Kremlin.
A cela s’ajoute de nombreuses divergences sur le plan géopolitique, comme la situation en Syrie, l'annexion de la Crimée et le conflit armé dans l'Est de l'Ukraine.
Le suspect désigné par la Cour sous le nom de Vadim Krasikov est accusé d'avoir abattu le Géorgien Tornike Kavtarachvili, 40 ans, de trois balles en plein jour, dans le parc de Tiergarten à Berlin en août 2019, une affaire qui a empoisonné depuis les relations déjà tendues entre l'Allemagne et la Russie.
Moscou a toujours nié toute implication.
«L'accusé a été commandant d'une unité spéciale des services secrets russes FSB», a déclaré le procureur Lars Malkies dans son réquisitoire.
«Il a liquidé un opposant politique par représailles», a-t-il ajouté, évoquant «un attentat à l'évidence préparé de longue date» et exécuté «de sang froid».
L'accusé réfute l'identité que lui prête le Parquet, disant ne «connaître personne» répondant au nom de Krasikov.
Par la voix de son avocat Robert Unger, il a affirmé s'appeler Vadim Sokolov, 50 ans, «russe, célibataire et ingénieur en construction».
«Touriste»
Les faits se sont déroulés le 23 août 2019, vers midi : le meurtrier, se déplaçant à vélo, s'est approché par derrière de sa victime et a tiré deux fois avec un silencieux, avant de l'achever par une balle à bout portant dans la tête, a indiqué le procureur.
Avant son forfait, l'accusé a voyagé en tant que touriste à Paris et à Varsovie, avant de rejoindre Berlin.
Ancien dirigeant séparatiste tchétchène, le Géorgien abattu avait quant à lui combattu contre les forces russes entre 2000 et 2004.
Il vivait depuis 2016 avec sa famille en Allemagne où il avait demandé l'asile.
Durant le procès, plusieurs indices sont venus renforcer la conviction du parquet sur l'identité de l'accusé, comme une photo privée de Krasikov avec deux tatouages identiques à ceux du suspect et le témoignage de son beau-frère.
Le hic, ce dernier, un Ukrainien, est venu une première fois à la barre et ne l'a pas reconnu, puis a donné une interview au Spiegel en disant qu'il s'agissait bien de Krasikov. Le tribunal l'a donc rappelé quelques semaines plus tard et il l'a cette fois formellement identifié.
Même s'il a déclaré avoir eu peur d'éventuelles représailles, sa crédibilité en a été écornée.
«Sanguinaire»
Si le Kremlin a toujours farouchement nié être derrière cet assassinat, le président Vladimir Poutine avait qualifié la victime de «combattant très cruel et sanguinaire». Il a assuré avoir demandé son extradition, ce que Berlin a démenti.
Fin 2019, l'Allemagne a expulsé deux diplomates russes pour protester contre leur manque de coopération, mesure à laquelle Moscou a répliqué en renvoyant à son tour deux diplomates allemands.
Ce meurtre à Berlin, l'empoisonnement de l'opposant au Kremlin Alexei Navalny, soigné dans la capitale allemande avant son emprisonnement en Russie, tout comme celui de l'ex-espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018, ont fait peser de lourdes suspicions sur le rôle des services de sécurité russes dans des opérations violentes.
Mais l'implication de Moscou n'a jusqu'ici jamais été prouvée dans ces dossiers et le Kremlin a toujours systématiquement nié la moindre responsabilité.
Ces affaires se sont ajoutées à une série de tensions diplomatiques entre Berlin et Moscou, depuis la cyberattaque du Bundestag en 2015 attribuée à la Russie.
Deux semaines avant les récentes élections législatives allemandes du 26 septembre, la justice a par ailleurs ouvert une enquête pour cyberespionnage de députés, derrière lequel Berlin soupçonne la main du Kremlin.
A cela s’ajoute de nombreuses divergences sur le plan géopolitique, comme la situation en Syrie, l'annexion de la Crimée et le conflit armé dans l'Est de l'Ukraine.
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