L’Opéra-Comique est le petit frère de l’Opéra de Paris, mais il regorge de joyaux du répertoire français alternant scènes chantées et dialogues parlés. Il va se doter, sous la houlette de son nouveau patron Louis Langrée, d’une académie pour transmettre un art tricentenaire.
« Je me suis rendu compte que beaucoup de gens ne savaient pas ce que c’est le genre de l’opéra-comique... ça ne veut pas dire drôle », déclare M. Langrée, 61 ans. « Dans le Triangle d’or de la Rive droite (à Paris), il y a le théâtre où l’on chante, l’Opéra de Paris, le théâtre où l’on parle, la Comédie-Française, et le théâtre où l’on parle et l’on chante, l’Opéra-Comique », rappelle-t-il.
Les principales œuvres de ce genre créées à l’Opéra-Comique ? La célébrissime Carmen, La Fille du Régiment, La Damnation de Faust ou encore Les Contes d’Hoffmann. Si l’opéra-comique est bien né à Paris, M. Langrée estime que « ceux qui ont le mieux conservé le chanté et parlé jusqu’à présent, ce sont les anglo-saxons avec les musicals (comédies musicales) ». « West Side Story, c’est un opéra-comique, il n’y a pas cette cassure entre le parlé et le chanté, le chant est le supplément d’émotion », ajoute-t-il.
Il compte lancer une académie en septembre 2023 pour former des chanteurs professionnels à ce genre, mais aussi des pianistes et des chefs d’orchestre.
Nommé par le président Emmanuel Macron en novembre 2021, Louis Langrée, lui-même maestro français de renommée internationale, a programmé dans la première saison de son mandat une des plus anciennes œuvres du genre (1771), Zémire et Azor , d’après La Belle et La Bête.
Démodé, l’opéra-comique ? « Ce ne sont pas des œuvres modernes, mais elles ont passé le filtre du temps, elles racontent l’humanité dans une dimension hors du quotidien », souligne M. Lagrée, qui compte faire des commandes à un compositeur ou compositrice pour créer une musique sur un texte de Maurice Maeterlinck, comme l’a fait Debussy avec Pelléas et Mélisande à l’Opéra- Comique. Mettre en valeur un répertoire oublié était une mission déjà entamée par son prédécesseur, Olivier Mantei (désormais directeur général de la Philharmonie de Paris), tout comme le développement du mécénat : de 689.000 euros en 2018, celui-ci est passé à 1,77 million en 2021 et a bondi à 2,9 millions en 2022. S’appuyant sur l’équipe qui a travaillé avec son prédécesseur, M. Langrée apporte une expertise singulière dans la levée des fonds et pour cause : il est également, depuis 2013, le directeur musical du Cincinnati Symphony Orchestra. « Aux États-Unis, le mécénat est une manière de faire partie de la ville, de la société. J’ai appris là-bas que pour eux, ce n’est pas seulement aimer une institution, mais se sentir responsable de son avenir », dit-il. « Aujourd’hui le mécénat, ce n’est plus juste venir voir un opéra et boire une coupe de champagne à l’entracte », ajoute le directeur qui a pu lever 26 millions de dollars auprès de 25 familles fortunées pour son orchestre après la pandémie et va développer un cercle international des « amis de l’Opéra-Comique ».
Parmi les projets à l’Opéra qui attirent le plus les mécènes depuis son lancement par l’équipe de Mantei : la Maîtrise Populaire, qui forme des jeunes de 8 à 25 ans, souvent issus de régions défavorisées, aux arts de la scène (un budget d’un million d’euros par an à 70 % financé par le mécénat). En 2018, le pourcentage d’enfants issus des quartiers populaires intégrant la Maîtrise était de 23 %, il est passé aujourd’hui à 60 %. « Grâce à la rigueur de la musique, il y a 100 % de réussite au bac » parmi ces jeunes, assure-t-il. Un moment fort attend la Maîtrise en 2023 lorsque les enfants chanteront les hymnes nationaux lors de la Coupe du Monde de Rugby. Développer les projets sociétaux, attirer le public éloigné de l’opéra, mais aussi proposer des initiatives ancrées dans le 21e siècle : des NFT, ces certificats d’authenticité infalsifiables, créés autour de Carmen, vont bientôt être lancés par le nouveau directeur.
AFP
« Je me suis rendu compte que beaucoup de gens ne savaient pas ce que c’est le genre de l’opéra-comique... ça ne veut pas dire drôle », déclare M. Langrée, 61 ans. « Dans le Triangle d’or de la Rive droite (à Paris), il y a le théâtre où l’on chante, l’Opéra de Paris, le théâtre où l’on parle, la Comédie-Française, et le théâtre où l’on parle et l’on chante, l’Opéra-Comique », rappelle-t-il.
Les principales œuvres de ce genre créées à l’Opéra-Comique ? La célébrissime Carmen, La Fille du Régiment, La Damnation de Faust ou encore Les Contes d’Hoffmann. Si l’opéra-comique est bien né à Paris, M. Langrée estime que « ceux qui ont le mieux conservé le chanté et parlé jusqu’à présent, ce sont les anglo-saxons avec les musicals (comédies musicales) ». « West Side Story, c’est un opéra-comique, il n’y a pas cette cassure entre le parlé et le chanté, le chant est le supplément d’émotion », ajoute-t-il.
Il compte lancer une académie en septembre 2023 pour former des chanteurs professionnels à ce genre, mais aussi des pianistes et des chefs d’orchestre.
Nommé par le président Emmanuel Macron en novembre 2021, Louis Langrée, lui-même maestro français de renommée internationale, a programmé dans la première saison de son mandat une des plus anciennes œuvres du genre (1771), Zémire et Azor , d’après La Belle et La Bête.
Démodé, l’opéra-comique ? « Ce ne sont pas des œuvres modernes, mais elles ont passé le filtre du temps, elles racontent l’humanité dans une dimension hors du quotidien », souligne M. Lagrée, qui compte faire des commandes à un compositeur ou compositrice pour créer une musique sur un texte de Maurice Maeterlinck, comme l’a fait Debussy avec Pelléas et Mélisande à l’Opéra- Comique. Mettre en valeur un répertoire oublié était une mission déjà entamée par son prédécesseur, Olivier Mantei (désormais directeur général de la Philharmonie de Paris), tout comme le développement du mécénat : de 689.000 euros en 2018, celui-ci est passé à 1,77 million en 2021 et a bondi à 2,9 millions en 2022. S’appuyant sur l’équipe qui a travaillé avec son prédécesseur, M. Langrée apporte une expertise singulière dans la levée des fonds et pour cause : il est également, depuis 2013, le directeur musical du Cincinnati Symphony Orchestra. « Aux États-Unis, le mécénat est une manière de faire partie de la ville, de la société. J’ai appris là-bas que pour eux, ce n’est pas seulement aimer une institution, mais se sentir responsable de son avenir », dit-il. « Aujourd’hui le mécénat, ce n’est plus juste venir voir un opéra et boire une coupe de champagne à l’entracte », ajoute le directeur qui a pu lever 26 millions de dollars auprès de 25 familles fortunées pour son orchestre après la pandémie et va développer un cercle international des « amis de l’Opéra-Comique ».
Parmi les projets à l’Opéra qui attirent le plus les mécènes depuis son lancement par l’équipe de Mantei : la Maîtrise Populaire, qui forme des jeunes de 8 à 25 ans, souvent issus de régions défavorisées, aux arts de la scène (un budget d’un million d’euros par an à 70 % financé par le mécénat). En 2018, le pourcentage d’enfants issus des quartiers populaires intégrant la Maîtrise était de 23 %, il est passé aujourd’hui à 60 %. « Grâce à la rigueur de la musique, il y a 100 % de réussite au bac » parmi ces jeunes, assure-t-il. Un moment fort attend la Maîtrise en 2023 lorsque les enfants chanteront les hymnes nationaux lors de la Coupe du Monde de Rugby. Développer les projets sociétaux, attirer le public éloigné de l’opéra, mais aussi proposer des initiatives ancrées dans le 21e siècle : des NFT, ces certificats d’authenticité infalsifiables, créés autour de Carmen, vont bientôt être lancés par le nouveau directeur.
AFP
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