Journée mondiale d'Alzheimer: une maladie commune toujours incurable
C'est la journée mondiale d'Alzheimer mercredi 20 septembre. L'occasion de revenir sur les particularités de cette maladie désormais commune, mais toujours insoignable.

Provoquant des pertes de mémoire progressives, la maladie d'Alzheimer, dont c'est mercredi la journée mondiale, touche plus de 30 millions de personnes dans le monde et demeure encore sans traitement curatif.

Qu'est-ce qu'Alzheimer ?

Décrite pour la première fois en 1906 par le médecin allemand Alois Alzheimer, cette maladie "neurodégénérative" conduit à une détérioration progressive des capacités cognitives jusqu'à aboutir à une perte d'autonomie du malade.

Parmi les symptômes figurent les oublis répétés, les problèmes d'orientation, les troubles des fonctions exécutives (projeter, organiser, ordonner dans le temps, avoir des pensées abstraites) ou encore des troubles du langage.

Combien de malades ?

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 55 millions de personnes dans le monde souffrent de démence, un ensemble dont la maladie d'Alzheimer est la forme la plus répandue: cette dernière représente 60 à 70% des cas de démence, soit plus de 30 millions de malades.

Le nombre de personnes atteintes devrait être multiplié par trois d'ici à 2050, à cause d'une croissance des cas dans les pays à revenu faible et intermédiaire, selon l'OMS.

Cette explosion va accroître encore le poids sociétal, dejà lourd de cette maladie, pour les proches des malades et pour les systèmes de santé.

Déjà actuellement, Alzheimer et les démences comptent parmi les causes premières de handicap et de dépendance pour les personnes âgées.

Quelles sont les causes?

La maladie d'Alzheimer a beau être la démence la plus fréquente, on ignore encore largement ses causes et mécanismes précis.

Deux phénomènes se retrouvent systématiquement chez les malades d'Alzheimer. D'une part, la formation de plaques de protéines dites amyloïdes, qui compriment les neurones et les détruisent à terme.


D'autre part, un second type de protéines, dites Tau, présentes dans les neurones forment, chez les malades, des amas qui finissent aussi par provoquer la mort des cellules atteintes.

Mais on ne sait pas encore bien comment ces deux phénomènes sont liés. On ignore aussi largement ce qui provoque leur apparition et même, à quel point ils expliquent le déroulement de la maladie.

On remet de plus en plus en cause l'hypothèse, longtemps dominante, que la formation de plaques amyloïdes soit systématiquement un facteur déclencheur et non la conséquence d'autres mécanismes.

Quels sont les remèdes?

C'est largement la conséquence des difficultés à trouver les facteurs déclencheurs de cette maladie: malgré des décennies de recherche, aucun traitement ne permet aujourd'hui de guérir ni même d'éviter l'apparition de la maladie.

Principale avancée depuis 20 ans, un traitement du laboratoire américain Biogen, qui cible les protéines amyloïdes, a obtenu quelques résultats et été approuvé pour certains cas par les autorités américaines. Mais ses effets restent limités et son intérêt thérapeutique est discuté.

Quels facteurs de risque, quelle prévention?

Selon l'Inserm, le principal facteur de risque est l'âge: le risque de survenue de la maladie d'Alzheimer augmente après 65 ans et explose après 80 ans.

Des facteurs de risque cardiovasculaires comme le diabète ou l'hypertension, lorsqu'ils ne sont pas pris en charge à l’âge moyen de la vie, sont également associés à une survenue plus fréquente de la maladie, sans que l'on sache encore par quels mécanismes.

La sédentarité est un autre facteur de risque, ainsi que les microtraumatismes crâniens constatés chez certains sportifs (comme les joueurs de rugby ou les boxeurs).

À l’inverse, le fait d’avoir fait des études et d’avoir eu une activité professionnelle stimulante, ainsi qu’une vie sociale active, semble retarder l’apparition des premiers symptômes et leur sévérité.

Dans ces conditions, le cerveau bénéficierait d’une "réserve cognitive" qui permet de compenser, au moins pour un temps, la fonction des neurones perdus. Cet effet serait lié à la plasticité cérébrale, à savoir la capacité d'adaptation de notre cerveau.

Avec AFP
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