Le ministère libanais des Sports en galère financière
Le ministère de la Jeunesse et des Sports, créé en 2000, traverse une crise actuellement, qui l’empêche de subventionner correctement les fédérations sportives et les clubs. Ici Beyrouth dresse l’historique des dix ministres qui ont occupé ce poste avec leurs conseillers.

Beaucoup se demandent si le ministère de la Jeunesse et des Sports, créé en 2000, a joué efficacement son rôle dans l’accompagnement du développement du sport au Liban. 22 ans après sa création, ce ministère a vu se succéder à sa tête dix ministres, dont une femme, qui ont tenté d’améliorer l’état d’un sport libanais, miné par la politique et le confessionalisme.

Depuis le début de la crise économique de 2019, le ministère a souffert de problèmes financiers. Avant cette date, le ministère subventionnait régulièrement les fédérations. À noter que les aides du ministère étaient réparties de façon souvent peu équitable et n’étaient pas octroyées de façon juste.

Depuis 2019, le ministère a totalement perdu son rôle de soutien au sport libanais. Les visites des représentants des fédérations au siège du ministère se font rares. De plus, le courant électrique est absent des bureaux du ministère, ce qui provoque le courroux du ministre George Kallas et du directeur général Zeid Zeid Khiame.

Ainsi, la bonne performance sportive de certaines fédérations trouve sa source dans le travail assidu de leurs membres et ainsi que dans les sportifs eux-mêmes qui font briller le sport libanais.

Identité des ministres successifs

Qui sont les ministres qui se sont succédé au ministère de la Jeunesse et des Sports?

Le premier ministre des Sports était Sebouh Hovnanian (2000-2004), qui était alors assisté par Ibrahim Menassa. Ce dernier, infatigable et très dévoué au sport libanais, a joué un rôle primordial au cours du mandat de Hovnanian.

Alain Tabourian a ensuite occupé le poste du 19 avril 2005 au 19 juillet 2005. Son bail de 3 mois est le plus court dans l’histoire de ce ministère.

À la suite du départ de Tabourian, Ahmad Fatfat a été désigné, et il disposait de deux conseillers: Saleh Farroukh et Ziad Hobeiche. Fatfat est resté en poste de 2005 à 2008.


Talal Arslan a ensuite pris le relais pour près de deux ans, en 2008 et 2009, avec pour conseillers Walid Barakat et Ziad Choueiri. À noter qu’au cours du mandat d’Arslane, le Liban a accueilli les Jeux de la francophonie en 2009.

De 2009 à 2011, Ali Abdallah était en poste, avec pour conseillers Youssef Jaber et Youssef Chahine.

Faysal Karamé a ensuite occupé le poste de 2011 à 2014, avec pour conseillers le général Jamal Mawwas (qui était à bord de l’hélicoptère sur lequel le Premier ministre Rachid Karamé a été tué en 1988) et Yasser el-Abouchi.

Quant au général Abd el-Matlab Hanawi, qui a été directeur du cabinet du président de la République Michel Sleiman quand il occupait la poste du commandant en chef de l’armée libanaise, son mandat a duré de 2014 à 2016.

Est venu ensuite Mohamed Fneich (2016-2020), qui a nommé le journaliste sportif Ali Fawaz en tant que consultant. À noter que Fawaz est actuellement secrétaire général de la Fédération de Kyukuchinkai. Cette dernière est présidée par l’ami des stars sportives, Samir Chamkha, qui compte notamment dans les rangs de ses amitiés le footballeur célèbre Lionel Messi.

En 2020, pour la première fois, une femme, Vartine Ohanian, a occupé ce poste, qu’elle conservera jusqu’à septembre 2021, avec pour conseillers Nazo Andakian et Hussein Omar. Ce dernier occupe le poste du directeur du bureau du ministre jusqu’à aujourd’hui.

En septembre 2021, Georges Kallas est nommé à la tête du ministère, avec pour conseillers Raja Labaki et Ibrahim Choueiri. Kallas est toujours en poste aujourd’hui.

Neuf hommes et une femme se sont donc succédé à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports. Certains ont réussi et d’autres ont échoué pour diverses raisons. Les deux derniers ministres ont connu les plus grandes difficultés financières en raison de la crise économique. À noter que de nombreuses fédérations ont vu le jour ces dernières années, dans des contextes parfois tendus qui ont nécessité des recours juridiques.

Rappelons que le directeur de ce ministère, Zeid Khiame, est en poste depuis 1994, soit avant même la création du ministère. Il devrait partir à la retraite le 25 décembre prochain en principe.

Reste à savoir lequel de ces ministres a été le plus efficace dans le développement du sport libanais. C’est à la famille du sport libanais de répondre.
Commentaires
  • Aucun commentaire