Le Cambodge a refermé jeudi le chapitre le plus sanglant de son histoire, le tribunal spécial chargé de juger les atrocités des Khmers rouges ayant rendu son ultime décision, avec Khieu Samphan, condamné en appel à la perpétuité pour génocide.
Le mouvement révolutionnaire des Khmers rouges prend le pouvoir le 17 avril 1975 au terme d'un conflit civil démarré en 1967, qui l'a opposé au gouvernement pro-américain de Lon Nol.
Homme fort de la nouvelle organisation, Pol Pot veut construire une utopie marxiste au Cambodge, rebaptisé "Kampuchéa démocratique".
Sous le régime des Khmers rouges, quelque deux millions de Cambodgiens, soit environ un quart de la population, sont morts d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions.
Le dirigeant abolit la religion, les écoles, la monnaie, vide les villes au profit de fermes collectives dans les campagnes. Paranoïaque, le régime multiplie les purges, en évoquant de multiples "complots" pour se justifier.
Quelque deux millions de Cambodgiens, soit environ un quart de la population, meurent d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions.
Les Khmers rouges sont renversés le 7 janvier 1979 par le Vietnam, allié à d'anciens membres du mouvement ayant fait défection, dont Hun Sen, actuel Premier ministre.
Le mouvement ultra-maoïste passe du côté des rebelles, avec le soutien militaire de Pékin, et l'assentiment des Etats-Unis, opposés à Hanoï et son protecteur soviétique. Il finit par s'effondrer à la fin des années 1990.
Après des années de laborieuses négociations, le Cambodge et l'ONU signent en 2003 un accord pour créer des Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens (CETC).
Paranoïaque, le régime multiplie les purges, en évoquant de multiples "complots" pour se justifier.
Ce tribunal hybride, composé de magistrats cambodgiens et internationaux, n'a compétence qu'à l'égard des dirigeants du régime déchu. La peine de mort est exclue, ainsi que les compensations financières aux victimes.
Mis en place en 2006, il a coûté depuis plus de 300 millions d'euros et n'a condamné que trois personnes.
Kaing Guek Eav, alias "Douch", chef de la prison de Tuol Sleng (S21) à Phnom Penh où quelque 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées, a écopé en appel en 2012 de la perpétuité pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité". Il est décédé en septembre 2020 à l'âge de 77 ans.
Nuon Chea, idéologue du régime, et Khieu Samphan, chef de l'Etat khmer rouge, se sont aussi vu infliger une peine de prison à vie pour "crimes contre l'humanité", en 2016, et "génocide", en 2018, au cours de deux procès différents. Nuon Chea est mort en 2019 à 93 ans.
La condamnation du second pour génocide contre les Vietnamiens a été confirmée en appel jeudi.
Le tribunal spécial chargé de juger les Khmers rouges a confirmé en appel la condamnation à la prison à perpétuité de Khieu Samphan, dernier dignitaire en vie, pour génocide.
Deux autres personnes avaient été renvoyées devant le tribunal. Le ministre des Affaires étrangères du régime, Ieng Sary, est décédé pendant son procès, en 2013. Son épouse, Ieng Thirit, ministre des Affaires sociales, démente, a été jugée inapte à comparaître et libérée. Elle est décédée depuis.
Plusieurs dirigeants ont échappé à la justice. Pol Pot, "Frère numéro un", mort en 1998, n'a jamais été jugé. Tout comme Ta Mok, commandant redouté de la zone sud-ouest du Cambodge, décédé en 2006.
Des milliers de cadres de rangs moins élevés et de combattants ne répondront pas davantage de leurs actes, le tribunal ayant un mandat limité aux plus hauts responsables.
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, au pouvoir depuis plus de trente ans, est un ancien combattant khmer rouge.
Ancien combattant khmer rouge, Hun Sen (gauche) est au pouvoir depuis plus de trente ans.
Alors âgé d'environ 25 ans, le dirigeant a été à la tête d'un régiment avant de s'enfuir en 1977 au Vietnam pour échapper à une des purges internes.
Les manuels d'histoire cambodgiens mettent en avant son retour au pays en 1979 aux côtés des forces armées vietnamiennes qui ont évincé du pouvoir Pol Pot.
Les tentatives pour éclaircir son rôle au sein de la dictature ont été écartées par le gouvernement actuel, dont font partie d'autres anciens Khmers rouges.
Il s'est prononcé contre tout nouveau procès, affirmant que cela plongerait le pays dans l'instabilité. Les critiques ont fustigé Hun Sen, l'accusant d'ingérence dans le fonctionnement du tribunal, lui-même miné par les controverses et les conflits.
AFP
Qui sont les Khmers rouges ?
Le mouvement révolutionnaire des Khmers rouges prend le pouvoir le 17 avril 1975 au terme d'un conflit civil démarré en 1967, qui l'a opposé au gouvernement pro-américain de Lon Nol.
Homme fort de la nouvelle organisation, Pol Pot veut construire une utopie marxiste au Cambodge, rebaptisé "Kampuchéa démocratique".
Sous le régime des Khmers rouges, quelque deux millions de Cambodgiens, soit environ un quart de la population, sont morts d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions.
Le dirigeant abolit la religion, les écoles, la monnaie, vide les villes au profit de fermes collectives dans les campagnes. Paranoïaque, le régime multiplie les purges, en évoquant de multiples "complots" pour se justifier.
Quelque deux millions de Cambodgiens, soit environ un quart de la population, meurent d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions.
Les Khmers rouges sont renversés le 7 janvier 1979 par le Vietnam, allié à d'anciens membres du mouvement ayant fait défection, dont Hun Sen, actuel Premier ministre.
Le mouvement ultra-maoïste passe du côté des rebelles, avec le soutien militaire de Pékin, et l'assentiment des Etats-Unis, opposés à Hanoï et son protecteur soviétique. Il finit par s'effondrer à la fin des années 1990.
Qui sont les dirigeants condamnés ?
Après des années de laborieuses négociations, le Cambodge et l'ONU signent en 2003 un accord pour créer des Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens (CETC).
Paranoïaque, le régime multiplie les purges, en évoquant de multiples "complots" pour se justifier.
Ce tribunal hybride, composé de magistrats cambodgiens et internationaux, n'a compétence qu'à l'égard des dirigeants du régime déchu. La peine de mort est exclue, ainsi que les compensations financières aux victimes.
Mis en place en 2006, il a coûté depuis plus de 300 millions d'euros et n'a condamné que trois personnes.
Kaing Guek Eav, alias "Douch", chef de la prison de Tuol Sleng (S21) à Phnom Penh où quelque 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées, a écopé en appel en 2012 de la perpétuité pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité". Il est décédé en septembre 2020 à l'âge de 77 ans.
Nuon Chea, idéologue du régime, et Khieu Samphan, chef de l'Etat khmer rouge, se sont aussi vu infliger une peine de prison à vie pour "crimes contre l'humanité", en 2016, et "génocide", en 2018, au cours de deux procès différents. Nuon Chea est mort en 2019 à 93 ans.
La condamnation du second pour génocide contre les Vietnamiens a été confirmée en appel jeudi.
Le tribunal spécial chargé de juger les Khmers rouges a confirmé en appel la condamnation à la prison à perpétuité de Khieu Samphan, dernier dignitaire en vie, pour génocide.
Deux autres personnes avaient été renvoyées devant le tribunal. Le ministre des Affaires étrangères du régime, Ieng Sary, est décédé pendant son procès, en 2013. Son épouse, Ieng Thirit, ministre des Affaires sociales, démente, a été jugée inapte à comparaître et libérée. Elle est décédée depuis.
Plusieurs dirigeants ont échappé à la justice. Pol Pot, "Frère numéro un", mort en 1998, n'a jamais été jugé. Tout comme Ta Mok, commandant redouté de la zone sud-ouest du Cambodge, décédé en 2006.
Des milliers de cadres de rangs moins élevés et de combattants ne répondront pas davantage de leurs actes, le tribunal ayant un mandat limité aux plus hauts responsables.
Quel rôle a joué Hun Sen avec les Khmers rouges ?
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, au pouvoir depuis plus de trente ans, est un ancien combattant khmer rouge.
Ancien combattant khmer rouge, Hun Sen (gauche) est au pouvoir depuis plus de trente ans.
Alors âgé d'environ 25 ans, le dirigeant a été à la tête d'un régiment avant de s'enfuir en 1977 au Vietnam pour échapper à une des purges internes.
Les manuels d'histoire cambodgiens mettent en avant son retour au pays en 1979 aux côtés des forces armées vietnamiennes qui ont évincé du pouvoir Pol Pot.
Les tentatives pour éclaircir son rôle au sein de la dictature ont été écartées par le gouvernement actuel, dont font partie d'autres anciens Khmers rouges.
Il s'est prononcé contre tout nouveau procès, affirmant que cela plongerait le pays dans l'instabilité. Les critiques ont fustigé Hun Sen, l'accusant d'ingérence dans le fonctionnement du tribunal, lui-même miné par les controverses et les conflits.
AFP
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