La Russie en Ukraine, c'est un peu l'arroseur arrosé. Pour tenter de prendre le dessus dans la guerre, Moscou a récemment choisi de mobiliser ses réservistes. Résultat: de nombreux Russes fuient le pays pour ne pas avoir à se battre, et des manifestations ont lieu dans tout le pays. Des centaines de personnes ont déjà été arrêtées et les peines de prison pour désertion ont été durcies.
Cette manifestante russe anti-mobilisation nargue les policiers qui l'arrêtent, à Moscou.
En pleine mobilisation de ses réservistes pour aller combattre en Ukraine, Moscou a durci samedi les peines encourues par les déserteurs et arrêté des centaines de manifestants, après avoir démis son chef de la logistique militaire.
Le président russe Vladimir Poutine a signé des amendements prévoyant jusqu'à 10 ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre.
Au moins 710 arrestations
Il a également signé une loi qui facilite l'accès à la nationalité russe pour les étrangers qui s'engagent pour une durée d'au moins un an dans l'armée, au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d'hommes pour combattre en Ukraine.
Images publiées par la milice populaire de la "République populaire de Lougansk" (LPR) montrant des membres de la milice populaire votant lors du référendum sur l'annexion dans la région séparatiste d'Ukraine soutenue par Moscou.
Cependant, ces mesures de fermeté n'ont pas dissuadé les opposants à cette mobilisation partielle de manifester samedi dans tout le pays, où au moins 710 personnes ont été interpellées dans 32 villes, dont près de la moitié à Moscou, selon OVD-Info, une organisation spécialisée dans le décompte des arrestations.
"Nous ne sommes pas de la chair à canon !", a lancé à Moscou une jeune femme pendant que des policiers en casque anti-émeute l'entraînaient à l'écart. Il s'agit de l'un des slogans des manifestants opposés à l'envoi de mobilisés en Ukraine.
A Saint-Pétersbourg (nord-ouest), deuxième ville du pays, Ilia Frolov, 22 ans, a apporté une petite banderole portant le mot "paix". "Je veux exprimer mon désaccord avec ce qui se passe (...) Je ne veux pas me battre pour Poutine", dit-il. "Je suis contre la guerre et la mobilisation. J'ai peur pour les jeunes", explique une autre habitante, Natalia Doubova, âgée de 70 ans.
Des manifestants sont arrêtés par la police à Saint-Pétersbourg en pleine mobilisation de ses réservistes pour aller combattre en Ukraine, alors que Moscou a durci les peines encourues par les déserteurs, après avoir démis son chef de la logistique militaire.
Mercredi, le jour de l'annonce de la mobilisation par M. Poutine, près de 1.400 manifestants avaient déjà été arrêtés.
Cet ordre de mobilisation, qui concerne selon les autorités 300.000 personnes, a suscité l'inquiétude de nombreux Russes, certains choisissant de quitter le pays.
Un afflux russe "important"
Les autorités russes ont ainsi reconnu samedi un afflux "important" de voitures cherchant à se rendre en Géorgie, avec quelque 2.300 véhicules comptabilisés à un seul poste-frontière.
Les frontières avec le Kazakhstan et la Mongolie ont également enregistré un afflux de Russes, des témoignages faisant état de parfois plusieurs heures d'attente avant de pouvoir passer.
Jeudi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait estimé que les informations faisant état d'un "exode" des Russes étaient "grandement exagérées".
Des réservistes arrivent en bus à un poste de contrôle d'une unité militaire à Vladivostok, en Extrême-Orient russe, après avoir été appelés à la mobilisation partielle pour combattre en Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s'adressant directement aux citoyens russes samedi soir, leur a dit que leur président envoyait sciemment "des citoyens à la mort".
"Le pouvoir russe comprend parfaitement bien qu'il envoie ses citoyens à la mort", a déclaré en russe M. Zelensky, appelant les forces de Moscou à se rendre. "Vous serez traités de manière civilisée... personne ne connaîtra les circonstances de votre reddition".
Moscou a par ailleurs annoncé samedi avoir remplacé son chef de la logistique militaire, un point faible de son offensive en Ukraine, lancée il y sept mois jour pour jour. Les forces de Kiev ont récemment lancé une contre-offensive leur ayant permis de libérer d'importants territoires dans la région de Kharkiv (est).
Changement dans l'État-major
Le général Dmitri Boulgakov, vice-ministre de la Défense, a été transféré à un "autre poste" et remplacé par le colonel général Mikhaïl Mizintsev, qui dirigeait jusque-là le Centre de contrôle de la défense nationale.
La Russie a d'autre part poursuivi samedi ses "référendums" d'annexion, lancés la veille dans quatre régions d'Ukraine sous son contrôle total ou partiel, malgré de nouvelles menaces de sanctions des Occidentaux.
Le président américain Joe Biden a ainsi averti vendredi soir du risque de mesures de rétorsion "rapides et sévères" en cas d'annexions, estimant que "les référendums de la Russie sont un simulacre, un prétexte fallacieux pour essayer d'annexer des parties de l'Ukraine par la force".
Auparavant, les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) avaient appelé "tous les pays à rejeter sans équivoque ces référendums fictifs", des "simulacres" qui "n'ont ni effet juridique ni légitimité".
Selon l'armée ukrainienne samedi matin, en raison d'une faible participation, des membres des "bureaux de vote" se rendent, accompagnés de militaires russes, au domicile des habitants pour qu’ils "votent" de chez eux.
Sans aller jusqu'à dénoncer les scrutins, la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, a appelé au respect de "l'intégrité territoriale de tous les pays".
Atermoiements russes
Ces "référendums" organisés dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud), s'achèveront le 27 septembre.
A Moscou, Saint-Pétersbourg et d'autres villes, les autorités ont organisé des manifestations de soutien aux votes à grand renforts de drapeaux et de slogans.
Sur le front diplomatique, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a appelé samedi l'Ukraine et la Russie à ne pas laisser la guerre "déborder", lors de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU, et souhaité une "résolution pacifique".
A la même tribune, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé samedi la "russophobie sans précédent" et "grotesque" de l'Occident.
"Ils n'hésitent pas à déclarer leur intention non seulement d'infliger une défaite militaire à notre pays, mais aussi de détruire la Russie", a-t-il ajouté.
Interrogé lors d'une conférence de presse sur d'éventuelles pressions de la Chine sur son pays pour mettre fin à cette guerre, M. Lavrov a botté en touche: "Vous pourrez dire (...) que j'ai évité de répondre à votre question".
L'Iran s'est de son côté retrouvé dans le collimateur des autorités ukrainiennes, qui lui reprochent ses livraisons d'armes à Moscou et notamment des drones, qui ont fait un mort dans une attaque russe sur le port d'Odessa vendredi.
Avec AFP
Cette manifestante russe anti-mobilisation nargue les policiers qui l'arrêtent, à Moscou.
En pleine mobilisation de ses réservistes pour aller combattre en Ukraine, Moscou a durci samedi les peines encourues par les déserteurs et arrêté des centaines de manifestants, après avoir démis son chef de la logistique militaire.
Le président russe Vladimir Poutine a signé des amendements prévoyant jusqu'à 10 ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre.
Au moins 710 arrestations
Il a également signé une loi qui facilite l'accès à la nationalité russe pour les étrangers qui s'engagent pour une durée d'au moins un an dans l'armée, au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d'hommes pour combattre en Ukraine.
Images publiées par la milice populaire de la "République populaire de Lougansk" (LPR) montrant des membres de la milice populaire votant lors du référendum sur l'annexion dans la région séparatiste d'Ukraine soutenue par Moscou.
Cependant, ces mesures de fermeté n'ont pas dissuadé les opposants à cette mobilisation partielle de manifester samedi dans tout le pays, où au moins 710 personnes ont été interpellées dans 32 villes, dont près de la moitié à Moscou, selon OVD-Info, une organisation spécialisée dans le décompte des arrestations.
"Nous ne sommes pas de la chair à canon !", a lancé à Moscou une jeune femme pendant que des policiers en casque anti-émeute l'entraînaient à l'écart. Il s'agit de l'un des slogans des manifestants opposés à l'envoi de mobilisés en Ukraine.
A Saint-Pétersbourg (nord-ouest), deuxième ville du pays, Ilia Frolov, 22 ans, a apporté une petite banderole portant le mot "paix". "Je veux exprimer mon désaccord avec ce qui se passe (...) Je ne veux pas me battre pour Poutine", dit-il. "Je suis contre la guerre et la mobilisation. J'ai peur pour les jeunes", explique une autre habitante, Natalia Doubova, âgée de 70 ans.
Des manifestants sont arrêtés par la police à Saint-Pétersbourg en pleine mobilisation de ses réservistes pour aller combattre en Ukraine, alors que Moscou a durci les peines encourues par les déserteurs, après avoir démis son chef de la logistique militaire.
Mercredi, le jour de l'annonce de la mobilisation par M. Poutine, près de 1.400 manifestants avaient déjà été arrêtés.
Cet ordre de mobilisation, qui concerne selon les autorités 300.000 personnes, a suscité l'inquiétude de nombreux Russes, certains choisissant de quitter le pays.
Un afflux russe "important"
Les autorités russes ont ainsi reconnu samedi un afflux "important" de voitures cherchant à se rendre en Géorgie, avec quelque 2.300 véhicules comptabilisés à un seul poste-frontière.
Les frontières avec le Kazakhstan et la Mongolie ont également enregistré un afflux de Russes, des témoignages faisant état de parfois plusieurs heures d'attente avant de pouvoir passer.
Jeudi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait estimé que les informations faisant état d'un "exode" des Russes étaient "grandement exagérées".
Des réservistes arrivent en bus à un poste de contrôle d'une unité militaire à Vladivostok, en Extrême-Orient russe, après avoir été appelés à la mobilisation partielle pour combattre en Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s'adressant directement aux citoyens russes samedi soir, leur a dit que leur président envoyait sciemment "des citoyens à la mort".
"Le pouvoir russe comprend parfaitement bien qu'il envoie ses citoyens à la mort", a déclaré en russe M. Zelensky, appelant les forces de Moscou à se rendre. "Vous serez traités de manière civilisée... personne ne connaîtra les circonstances de votre reddition".
Moscou a par ailleurs annoncé samedi avoir remplacé son chef de la logistique militaire, un point faible de son offensive en Ukraine, lancée il y sept mois jour pour jour. Les forces de Kiev ont récemment lancé une contre-offensive leur ayant permis de libérer d'importants territoires dans la région de Kharkiv (est).
Changement dans l'État-major
Le général Dmitri Boulgakov, vice-ministre de la Défense, a été transféré à un "autre poste" et remplacé par le colonel général Mikhaïl Mizintsev, qui dirigeait jusque-là le Centre de contrôle de la défense nationale.
La Russie a d'autre part poursuivi samedi ses "référendums" d'annexion, lancés la veille dans quatre régions d'Ukraine sous son contrôle total ou partiel, malgré de nouvelles menaces de sanctions des Occidentaux.
Le président américain Joe Biden a ainsi averti vendredi soir du risque de mesures de rétorsion "rapides et sévères" en cas d'annexions, estimant que "les référendums de la Russie sont un simulacre, un prétexte fallacieux pour essayer d'annexer des parties de l'Ukraine par la force".
Auparavant, les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) avaient appelé "tous les pays à rejeter sans équivoque ces référendums fictifs", des "simulacres" qui "n'ont ni effet juridique ni légitimité".
Selon l'armée ukrainienne samedi matin, en raison d'une faible participation, des membres des "bureaux de vote" se rendent, accompagnés de militaires russes, au domicile des habitants pour qu’ils "votent" de chez eux.
Sans aller jusqu'à dénoncer les scrutins, la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, a appelé au respect de "l'intégrité territoriale de tous les pays".
Atermoiements russes
Ces "référendums" organisés dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud), s'achèveront le 27 septembre.
A Moscou, Saint-Pétersbourg et d'autres villes, les autorités ont organisé des manifestations de soutien aux votes à grand renforts de drapeaux et de slogans.
Sur le front diplomatique, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a appelé samedi l'Ukraine et la Russie à ne pas laisser la guerre "déborder", lors de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU, et souhaité une "résolution pacifique".
A la même tribune, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé samedi la "russophobie sans précédent" et "grotesque" de l'Occident.
"Ils n'hésitent pas à déclarer leur intention non seulement d'infliger une défaite militaire à notre pays, mais aussi de détruire la Russie", a-t-il ajouté.
Interrogé lors d'une conférence de presse sur d'éventuelles pressions de la Chine sur son pays pour mettre fin à cette guerre, M. Lavrov a botté en touche: "Vous pourrez dire (...) que j'ai évité de répondre à votre question".
L'Iran s'est de son côté retrouvé dans le collimateur des autorités ukrainiennes, qui lui reprochent ses livraisons d'armes à Moscou et notamment des drones, qui ont fait un mort dans une attaque russe sur le port d'Odessa vendredi.
Avec AFP
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