©Eric Ciotti et Valérie Pécresse, à l'issue de la victoire de la seconde aux primaires des LR, le 4 décembre 2021. (Photo Anne-Christine POUJOULAT/AFP)
Avec un score inattendu de 39% des votants au deuxième tour des primaires des Républicains (LR), Eric Ciotti est décidé à monnayer cher son soutien à Valérie Pécresse. À moins qu’il ne rallie son ami Eric Zemmour, le candidat de la droite extrême qui a lancé sa campagne ce dimanche soir devant 15000 sympathisants…
Tous ses concurrents d’Eric Ciotti au sein de la primaire LR, les Pécresse, Barnier et autres Bertrand, ont adopté un positionnement musclé sur ces questions régaliennes.
Durant la primaire de la droite française qui vient de s’achever par la victoire de Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’ile de France, Eric Ciotti a affiché le positionnement ultra sécuritaire qui a toujours été le sien. Qu’il s’agisse de la préférence nationale en matière d’embauche, de la suppression du droit du sol au profit du droit du sang ou encore la lutte contre «le grand remplacement». Jusqu’à présent, le député des Alpes Maritimes avec son accent chantant et ses saillies sécuritaires restait plus la cible des humoristes que la star des sondages.
La surprise, la voici: le second couteau de la vie politique à Nice qu’est resté Eric Ciotti a imprimé sa marque à l’ensemble de la campagne de la primaire des Républicains (LR). À sa suite, la grande majorité des sympathisants du mouvement privilégient trois principaux dossiers: l’immigration, la sécurité et l’islam. Et tous les concurrents de Ciotti au sein de LR - les Pécresse, Barnier et autres Bertrand - ont adopté du coup un positionnement musclé sur ces questions régaliennes en bottant en touche très largement sur les dossiers sociaux, économiques et internationaux.
Fort d’un capital de sympathie, Eric Ciotti détient entre ses mains les clés d’une possible explosion de la droite. Dans l’hypothèse d’un deuxième tour entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour, l’élu de Nice a annoncé qu’il choisirait le second. Ciotti et Zemmour ne partagent-ils pas les mêmes convictions sur leur « chère France » livrée aux hordes d’immigrés et d’islamistes? Leurs positions sécuritaires ne sont-elles pas fort proches? Les deux hommes ne sont-ils pas des amis? Encore un effort vers la droite extrême, et Eric Ciotti redistribuerait les cartes de la présidentielle.
En France, la droite et l’extrême droite ne sont jamais parvenues à s’entendre. L’antisémitisme de Jean Marie Le Pen aura été le principal verrou qui aura empêché une telle alliance. Les origines juives d’Eric Zemmour font en partie fait disparaitre un tel tabou. Et cela malgré les déclarations du polémiste désormais candidat sur le maréchal Pétain qui aurait «sauvé» les juifs. La vigilance républicaine est en sommeil qui permet désormais de redistribuer les cartes politiques…
Est-ce une maladresse? Ou un message longuement muri, une hypothèse plus probable chez une femme politique aussi expérimentée que Valérie Pécresse ? Interrogée samedi soir sur TF1, la candidate de la droite française a annoncé qu’elle ne reprenait pas à son compte certaines propositions phares d’Eric Ciotti, comme la création d’un «Guantanamo à la française». «Je ne reprends pas les propositions d’Eric Ciotti, mais dans mon programme, il y a une prise de position très ferme et des mesures d’ordre très fermes», a-t-elle expliqué.
En retour, Eric Ciotti a estimé dimanche matin, à l’issue d’une réunion publique à Nice que « le message lancé par Valérie Pécresse n’est pas « un bon message ». Et d’ajouter: « J’entends que mes idées soient représentées avec force, les idées d’une droite qui entend se faire respecter ». Le tout en annonçant le lancement d’un mouvement dans le cadre de LR, « À droite », et en assurant à ses soutiens : « Ce que nous avons construit est puissant, je continuerai de porter votre voix. » Jusqu’à quel point?
« Au premier tour de la présidentielle, on rassemble son camp », disait François Mitterrand. La droite française n’en prend guère le chemin. Les héritiers de Nicolas Sarkozy (dont le silence est éloquent depuis le début des primaires) et de Jacques Chirac avancent clairement en ordre dispersé.
Fort de sa soudaine popularité, Eric Ciotti occupe pour quelques jours une place centrale sur l’échiquier politique de la droite! Du moins s’il sort de l’ambiguïté et convertit son capital politique en un soutien sans équivoque à un(e) candidat(e).
Tous ses concurrents d’Eric Ciotti au sein de la primaire LR, les Pécresse, Barnier et autres Bertrand, ont adopté un positionnement musclé sur ces questions régaliennes.
Durant la primaire de la droite française qui vient de s’achever par la victoire de Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’ile de France, Eric Ciotti a affiché le positionnement ultra sécuritaire qui a toujours été le sien. Qu’il s’agisse de la préférence nationale en matière d’embauche, de la suppression du droit du sol au profit du droit du sang ou encore la lutte contre «le grand remplacement». Jusqu’à présent, le député des Alpes Maritimes avec son accent chantant et ses saillies sécuritaires restait plus la cible des humoristes que la star des sondages.
La surprise, la voici: le second couteau de la vie politique à Nice qu’est resté Eric Ciotti a imprimé sa marque à l’ensemble de la campagne de la primaire des Républicains (LR). À sa suite, la grande majorité des sympathisants du mouvement privilégient trois principaux dossiers: l’immigration, la sécurité et l’islam. Et tous les concurrents de Ciotti au sein de LR - les Pécresse, Barnier et autres Bertrand - ont adopté du coup un positionnement musclé sur ces questions régaliennes en bottant en touche très largement sur les dossiers sociaux, économiques et internationaux.
Un possible séisme politique
Fort d’un capital de sympathie, Eric Ciotti détient entre ses mains les clés d’une possible explosion de la droite. Dans l’hypothèse d’un deuxième tour entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour, l’élu de Nice a annoncé qu’il choisirait le second. Ciotti et Zemmour ne partagent-ils pas les mêmes convictions sur leur « chère France » livrée aux hordes d’immigrés et d’islamistes? Leurs positions sécuritaires ne sont-elles pas fort proches? Les deux hommes ne sont-ils pas des amis? Encore un effort vers la droite extrême, et Eric Ciotti redistribuerait les cartes de la présidentielle.
En France, la droite et l’extrême droite ne sont jamais parvenues à s’entendre. L’antisémitisme de Jean Marie Le Pen aura été le principal verrou qui aura empêché une telle alliance. Les origines juives d’Eric Zemmour font en partie fait disparaitre un tel tabou. Et cela malgré les déclarations du polémiste désormais candidat sur le maréchal Pétain qui aurait «sauvé» les juifs. La vigilance républicaine est en sommeil qui permet désormais de redistribuer les cartes politiques…
Valérie Pécresse droite dans ses bottes
Est-ce une maladresse? Ou un message longuement muri, une hypothèse plus probable chez une femme politique aussi expérimentée que Valérie Pécresse ? Interrogée samedi soir sur TF1, la candidate de la droite française a annoncé qu’elle ne reprenait pas à son compte certaines propositions phares d’Eric Ciotti, comme la création d’un «Guantanamo à la française». «Je ne reprends pas les propositions d’Eric Ciotti, mais dans mon programme, il y a une prise de position très ferme et des mesures d’ordre très fermes», a-t-elle expliqué.
En retour, Eric Ciotti a estimé dimanche matin, à l’issue d’une réunion publique à Nice que « le message lancé par Valérie Pécresse n’est pas « un bon message ». Et d’ajouter: « J’entends que mes idées soient représentées avec force, les idées d’une droite qui entend se faire respecter ». Le tout en annonçant le lancement d’un mouvement dans le cadre de LR, « À droite », et en assurant à ses soutiens : « Ce que nous avons construit est puissant, je continuerai de porter votre voix. » Jusqu’à quel point?
« Au premier tour de la présidentielle, on rassemble son camp », disait François Mitterrand. La droite française n’en prend guère le chemin. Les héritiers de Nicolas Sarkozy (dont le silence est éloquent depuis le début des primaires) et de Jacques Chirac avancent clairement en ordre dispersé.
Fort de sa soudaine popularité, Eric Ciotti occupe pour quelques jours une place centrale sur l’échiquier politique de la droite! Du moins s’il sort de l’ambiguïté et convertit son capital politique en un soutien sans équivoque à un(e) candidat(e).
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