Les funérailles nationales de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, assassiné le 8 juillet, ont lieu mardi. Si de nombreux dignitaires japonais et étrangers, ainsi que des milliers de Japonais lui ont rendu hommage, de très nombreuses personnes ont protesté contre l'évènement. Il faut dire que M. Abe possédait une personnalité clivante et était mouillé dans plusieurs scandales.
Les funérailles de l'ancien Premier ministre japonais assassiné ont eu lieu dans la salle du Nippon Budokan de Tokyo avec l'arrivée de sa veuve, portant l'urne contenant les cendres de son mari.
De nombreux dignitaires japonais et étrangers ont rendu hommage mardi à l'ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe lors de funérailles nationales qui ont divisé le pays, des milliers de citoyens venant se recueillir tandis que d'autres manifestaient contre l'événement.
L'évènement fait l'objet d'une vive polémique au Japon, jusqu'à pousser un opposant à tenter de s'immoler par le feu, le 21 septembre, devant le bureau du Premier ministre à Tokyo.
Shinzo Abe, qui avait quitté le pouvoir en 2020, a été tué par balles le 8 juillet en plein meeting électoral à Nara. Son assassin présumé, Tetsuya Yamagami, interpellé juste après les faits, a expliqué à la police qu'il en voulait pour des raisons personnelles à l'Église de l'Unification, plus connue sous son surnom de "secte Moon", avec laquelle Abe était lié, selon lui.
Les Japonais étaient nombreux à manifester contre les funérailles nationales de l'ex-Premier ministre. (AFP)
L'ancien Premier ministre japonais n'était pas membre ou conseiller de cette Église. Mais il faisait partie de personnalités politiques du monde entier conviées à des conférences organisées par des entités proches de cette organisation religieuse. Il s'était ainsi exprimé en septembre 2021 à l'un de ces colloques, organisé en ligne.
Depuis sa mort, des révélations ne cessent de pleuvoir sur l'ampleur des liens entre cette Église et des parlementaires nippons, surtout du Parti libéral-démocrate (PLD, droite au pouvoir), autrefois dirigé par Abe et aujourd'hui par l'actuel Premier ministre Fumio Kishida.
Début septembre, une enquête interne du PLD a montré que la moitié de ses 379 élus au Parlement avaient des relations avec l'Église de l'Unification, accusée d'exercer des pressions financières sur ses fidèles, ce qui lui a déjà valu de nombreux procès et des condamnations.
Même si M. Kishida a remanié son gouvernement en août et promis que le PLD allait couper tous ses liens avec l'Église de l'Unification, la popularité de son gouvernement a fondu en partie à cause de cette affaire.
Quelques jours après l'assassinat d'Abe et ses obsèques privées à Tokyo, M. Kishida a annoncé que des funérailles nationales seraient organisées ultérieurement en son honneur.
Les opposants aux funérailles critiquaient notamment son coût pour l'État (AFP)
Cependant, des hommages de cette ampleur pour des responsables politiques sont devenus rarissimes au Japon depuis l'après-guerre, le seul précédent remontant à 1967.
Surtout, M. Kishida a outrepassé ses pouvoirs en décidant unilatéralement d'organiser une telle cérémonie, clame l'opposition.
M. Kishida "pensait que le gouvernement avait le droit de décider quel type d'événements il organise. Mais il n'y a pas de système formel au Japon pour définir des funérailles nationales. Donc l'opposition soutient que son gouvernement aurait au moins dû solliciter l'autorisation du Parlement après des débats", a expliqué mercredi à l'AFP Yoshinobu Yamamoto, professeur émérite en politique internationale de l'Université de Tokyo.
M. Kishida a justifié la tenue de funérailles nationales pour Abe par sa longévité record au pouvoir au Japon et son héritage sur les plans économique et diplomatique, et aussi par la vague d'émotion dans le monde entier suscitée par son assassinat.
Le Premier ministre voulait aussi faire de cette cérémonie un symbole du refus du Japon de céder à la violence et de sa détermination à "protéger la démocratie".
Cependant, la personnalité et le bilan de Shinzo Abe sont loin de faire l'unanimité au Japon où il était honni par beaucoup pour ses vues ultralibérales et nationalistes, sa volonté de réviser la Constitution pacifiste japonaise et sa proximité avec de nombreux scandales politico-financiers.
Des milliers de Japonais ont toutefois voulu rendre un dernier hommage à l'ancien Premier ministre (AFP)
"Le fait que nous organisions ces funérailles nationales ne signifie pas que nous forçons les gens à exprimer leurs condoléances", a été obligé de préciser fin août M. Kishida.
Le gouvernement a annoncé début septembre que les funérailles nationales allaient coûter environ 1,7 milliard de yens (12 millions d'euros).
C'est bien plus que les 250 millions de yens annoncés initialement rien que pour la cérémonie, car le montant révisé inclut également les coûts substantiels de sécurité et d'accueil des nombreux dignitaires étrangers attendus.
Cette inflation soudaine des coûts de l'événement "n'a pas donné non plus une bonne impression en termes de transparence" de la part du gouvernement Kishida, a commenté M. Yamamoto.
Mais comme les invitations ont déjà été envoyées et les préparatifs sont déjà bien avancés, "une annulation n'est pas une option" pour M. Kishida, selon ce politologue.
Avec AFP
Les funérailles de l'ancien Premier ministre japonais assassiné ont eu lieu dans la salle du Nippon Budokan de Tokyo avec l'arrivée de sa veuve, portant l'urne contenant les cendres de son mari.
De nombreux dignitaires japonais et étrangers ont rendu hommage mardi à l'ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe lors de funérailles nationales qui ont divisé le pays, des milliers de citoyens venant se recueillir tandis que d'autres manifestaient contre l'événement.
L'évènement fait l'objet d'une vive polémique au Japon, jusqu'à pousser un opposant à tenter de s'immoler par le feu, le 21 septembre, devant le bureau du Premier ministre à Tokyo.
Secte Moon
Shinzo Abe, qui avait quitté le pouvoir en 2020, a été tué par balles le 8 juillet en plein meeting électoral à Nara. Son assassin présumé, Tetsuya Yamagami, interpellé juste après les faits, a expliqué à la police qu'il en voulait pour des raisons personnelles à l'Église de l'Unification, plus connue sous son surnom de "secte Moon", avec laquelle Abe était lié, selon lui.
Les Japonais étaient nombreux à manifester contre les funérailles nationales de l'ex-Premier ministre. (AFP)
L'ancien Premier ministre japonais n'était pas membre ou conseiller de cette Église. Mais il faisait partie de personnalités politiques du monde entier conviées à des conférences organisées par des entités proches de cette organisation religieuse. Il s'était ainsi exprimé en septembre 2021 à l'un de ces colloques, organisé en ligne.
Depuis sa mort, des révélations ne cessent de pleuvoir sur l'ampleur des liens entre cette Église et des parlementaires nippons, surtout du Parti libéral-démocrate (PLD, droite au pouvoir), autrefois dirigé par Abe et aujourd'hui par l'actuel Premier ministre Fumio Kishida.
Début septembre, une enquête interne du PLD a montré que la moitié de ses 379 élus au Parlement avaient des relations avec l'Église de l'Unification, accusée d'exercer des pressions financières sur ses fidèles, ce qui lui a déjà valu de nombreux procès et des condamnations.
Même si M. Kishida a remanié son gouvernement en août et promis que le PLD allait couper tous ses liens avec l'Église de l'Unification, la popularité de son gouvernement a fondu en partie à cause de cette affaire.
Funérailles nationales
Quelques jours après l'assassinat d'Abe et ses obsèques privées à Tokyo, M. Kishida a annoncé que des funérailles nationales seraient organisées ultérieurement en son honneur.
Les opposants aux funérailles critiquaient notamment son coût pour l'État (AFP)
Cependant, des hommages de cette ampleur pour des responsables politiques sont devenus rarissimes au Japon depuis l'après-guerre, le seul précédent remontant à 1967.
Surtout, M. Kishida a outrepassé ses pouvoirs en décidant unilatéralement d'organiser une telle cérémonie, clame l'opposition.
M. Kishida "pensait que le gouvernement avait le droit de décider quel type d'événements il organise. Mais il n'y a pas de système formel au Japon pour définir des funérailles nationales. Donc l'opposition soutient que son gouvernement aurait au moins dû solliciter l'autorisation du Parlement après des débats", a expliqué mercredi à l'AFP Yoshinobu Yamamoto, professeur émérite en politique internationale de l'Université de Tokyo.
M. Kishida a justifié la tenue de funérailles nationales pour Abe par sa longévité record au pouvoir au Japon et son héritage sur les plans économique et diplomatique, et aussi par la vague d'émotion dans le monde entier suscitée par son assassinat.
Des positions polémiques
Le Premier ministre voulait aussi faire de cette cérémonie un symbole du refus du Japon de céder à la violence et de sa détermination à "protéger la démocratie".
Cependant, la personnalité et le bilan de Shinzo Abe sont loin de faire l'unanimité au Japon où il était honni par beaucoup pour ses vues ultralibérales et nationalistes, sa volonté de réviser la Constitution pacifiste japonaise et sa proximité avec de nombreux scandales politico-financiers.
Des milliers de Japonais ont toutefois voulu rendre un dernier hommage à l'ancien Premier ministre (AFP)
"Le fait que nous organisions ces funérailles nationales ne signifie pas que nous forçons les gens à exprimer leurs condoléances", a été obligé de préciser fin août M. Kishida.
Des funérailles qui coûtent cher
Le gouvernement a annoncé début septembre que les funérailles nationales allaient coûter environ 1,7 milliard de yens (12 millions d'euros).
C'est bien plus que les 250 millions de yens annoncés initialement rien que pour la cérémonie, car le montant révisé inclut également les coûts substantiels de sécurité et d'accueil des nombreux dignitaires étrangers attendus.
Cette inflation soudaine des coûts de l'événement "n'a pas donné non plus une bonne impression en termes de transparence" de la part du gouvernement Kishida, a commenté M. Yamamoto.
Mais comme les invitations ont déjà été envoyées et les préparatifs sont déjà bien avancés, "une annulation n'est pas une option" pour M. Kishida, selon ce politologue.
Avec AFP
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