Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est arrivé mercredi soir au Qatar, sa première visite à Doha depuis juin 2017, début de la crise diplomatique entre les deux pays qui se sont réconciliés il y a près d'un an.
Selon l'agence de presse officielle SPA, il a été accueilli à Doha par l'émir lui-même, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, avec lequel il devait avoir un entretien.
Cette visite semble consacrer l'amélioration des liens entre les deux pays, qui avaient rétabli leurs relations diplomatiques en janvier dernier après plus de trois ans et demi de crise dans le Golfe.
En juin 2017, l'Arabie saoudite, ainsi que les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, avaient rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant d'alimenter les troubles dans la région.
Ils reprochaient notamment à Doha d'être trop proche de l'Iran, puissance régionale rivale du royaume saoudien, et de soutenir des groupes radicaux, ce que les autorités qataries ont toujours démenti.
Après Oman où ont été signés des accords commerciaux d'une valeur de 30 milliards de dollars, MBS s'était rendu mardi soir aux Emirats arabes unis, où il a rencontré le prince héritier d'Abou Dhabi et homme fort des Emirats, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.
"Les relations excellentes entre nos deux pays ne font que se renforcer", a affirmé Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, cité par l'agence officielle des Emirats WAM. "L'Arabie saoudite a toujours été un acteur régional important."
Dans un communiqué conjoint, les deux pays ont dit s'être engagés à "améliorer l'unité et la stabilité du Conseil de coopération du Golfe", qui regroupe l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Koweït, Oman et le Qatar.
MBS a visité mercredi l'Exposition universelle à Dubaï sous haute protection policière. Le pavillon saoudien était fermé aux visiteurs et une petite foule de spectateurs s'était rassemblée à l'extérieur.
Le prince héritier saoudien était arrivé aux Emirats peu après l'annonce de l'arrestation mardi à Paris de Khalid al-Otaibi, un Saoudien qui était soupçonné d'être un membre du commando impliqué dans l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 au consulat saoudien d'Istanbul.
Mais mercredi, le procureur général de Paris Rémy Heitz a annoncé qu'il avait été libéré.
M. Otaibi avait été interpellé "sur le fondement d'un mandat d'arrêt international émis par les autorités judiciaires turques (...) dans le cadre de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi", a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Les vérifications approfondies relatives à l'identité de cette personne ont permis d'établir que le mandat ne s'appliquait pas à elle" et "elle a été remise en liberté", a-t-il ajouté.
Une source sécuritaire saoudienne avait indiqué dès mardi que le suspect était victime d'une erreur d'identité.
Cet imbroglio est intervenu trois jours après la rencontre du président français Emmanuel Macron avec le prince héritier saoudien en Arabie saoudite, trois ans après le choc provoqué par l'assassinat de Khashoggi.
Ancien proche du pouvoir saoudien dont il était devenu un féroce détracteur, ce journaliste a été assassiné au consulat saoudien à Istanbul en octobre 2018 par un commando d'agents venus d'Arabie saoudite. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Après avoir nié le meurtre, Ryad avait fini par dire qu'il avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls. A l'issue d'un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens avaient été condamnés à mort et trois à des peines de prison -- les peines capitales ont depuis été commuées.
Un rapport des services de renseignement américains accuse MBS d'avoir "validé" l'assassinat.
AFP
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