Les jeux d'horreur cultes renaissent à travers des remakes
Konami mise sur un remake de Silent Hill 2. ©DR

Les franchises cultes de jeux d’horreur des années 1990 et 2000 retrouvent une nouvelle vie grâce à des remakes modernisés, séduisant à la fois les nostalgiques et une nouvelle génération de joueurs.

En perte de vitesse ces dernières décennies, les sagas horrifiques emblématiques du jeu vidéo connaissent une seconde jeunesse grâce aux remakes qui actualisent les succès des années 1990 et 2000.

Mardi, l’éditeur japonais Konami a présenté une version modernisée de Silent Hill 2, plongeant les joueurs dans une ville brumeuse peuplée de monstres, inspirée des œuvres de Stephen King. «La série Silent Hill était en sommeil depuis longtemps, et Konami souhaitait la relancer», expliquait, en 2023, Motoi Okamoto, producteur de la série, au site spécialisé IGN. Pour ce retour, Konami a collaboré avec le studio polonais Bloober Team, spécialisé dans les jeux d’horreur comme The Medium et Blair Witch.

Plus de dix ans après le dernier épisode majeur, Konami mise sur un remake de Silent Hill 2, sorti initialement en 2001 sur PlayStation 2, dans lequel un homme recherche sa femme décédée. Désormais disponible sur PC et PlayStation 5, ce remake bénéficie d’améliorations graphiques et techniques, offrant des visuels plus détaillés et une maniabilité retravaillée. «C’est un jeu culte, resté dans le cœur de nombreux fans», souligne Damien Mecheri, co-auteur de Bienvenue à Silent Hill: voyage au cœur de l’enfer (Third Editions). Le remake a conquis les critiques, affichant une note de 87 sur 100 sur le site Metacritic.

Avec ce nouvel opus, Konami espère surfer sur la vague de renaissance des grands noms de l’horreur vidéoludique, amorcée en 2019 avec le remake de Resident Evil 2; celui-ci s’est écoulé à plus de 14 millions d’exemplaires, soit près de dix millions de plus que la version originale de 1998. Capcom a continué avec les épisodes 3 (2020) et 4 (2023), qui se sont vendus respectivement à plus de 9 et 7,6 millions de copies, entraînant des remakes comme celui de Dead Space (2023), un jeu d’horreur spatial.

«Il existe un véritable commerce de la nostalgie», analyse Guillaume Baychelier, auteur de Havres de peur: lieux d’horreur en jeu vidéo (Rouge Profond). Selon lui, cela traduit une volonté de faire redécouvrir aux joueurs d’aujourd’hui un patrimoine vidéoludique qui n’est plus accessible à la vente. Toutefois, le pari pourrait s’avérer plus risqué pour Konami, puisque les monstres de Silent Hill n’ont jamais atteint la popularité des zombies de Resident Evil. Malgré son succès critique, Silent Hill 2 ne s’était vendu qu’à un million d’exemplaires, soit moitié moins que le premier opus.

Le remake d’Alone in the Dark, pionnier français de l’horreur vidéoludique en 3D, sorti en 1992 et qui a inspiré Resident Evil, n’a pas non plus rencontré le succès escompté. Guillaume Baychelier explique que la baisse de popularité des jeux d’horreur dans les années 2010 s’explique par l’intégration des éléments constitutifs du genre (tension, gore, bestiaire) dans d’autres types de jeux. «L’horreur est devenue un ingrédient à part entière», comme le montre The Last of Us, un jeu d’action post-apocalyptique mâtiné de zombies.

En parallèle, le genre s’est renouvelé grâce aux jeux indépendants, offrant des expériences plus radicales à un public ciblé. Après le remake de Silent Hill 2, Konami prévoit la sortie de deux autres jeux, ainsi qu’une suite au film Silent Hill  (2006), prévue pour 2025, avec Christophe Gans à la réalisation.

Avec AFP

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