Deux Casques bleus ont été blessés, vendredi, par des explosions près d’une tour d’observation du quartier général de la force internationale de paix à Naqoura, a annoncé la Finul, dans un communiqué. Ce qui porte à quatre, le nombre de soldats de la paix blessés en moins de 48 heures dans ce secteur. La France a réagi en convoquant l’ambassadeur d’Israël à Paris pendant que l’armée israélienne annonçait l’ouverture d’une enquête au sujet de ces tirs qu’elle a qualifiés d’“accidentels”.
Dans un communiqué publié vendredi après-midi, la Finul, qui a 10.000 hommes déployés dans le sud du Liban, a indiqué que son QG a “été la cible de tirs pour la deuxième fois en 48 heures” près d'une “tour d'observation” et que “deux Casques bleus sri lankais ont été blessés”. “L'un des blessés a été transporté à l'hôpital de Tyr, tandis que l'autre est soigné à Naqoura”, ajoute le texte qui relève là un “évènement grave”.
En outre, des “chars israéliens se sont avancés” et “un bulldozer de l'armée israélienne a détruit des pans d’un mur de protection” d'une position de la Finul dans le village libanais de Labbouné, a ajouté cette force.
“Nous soulignons la nécessité d'assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des biens de l'ONU”, a encore dit la Finul.
Largement dénoncés par la communauté internationale, ces tirs avaient fait deux blessés, jeudi, parmi les Casques bleus indonésiens en poste sur une tour d’observation du QG de la Finul.
Paris et Dublin se sont empressés de dénoncer les seconds tirs, que la France considère “délibérés”.
Le président français, Emmanuel Macron, a prévenu que la France "ne tolérera pas" de nouveaux tirs après ceux des deux derniers jours. "Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement”, a-t-il prévenu.
“La France condamne la poursuite des tirs israéliens délibérés contre la Finul”, a dénoncé pour sa part, le Quai d'Orsay dans un communiqué. “Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement. Les autorités israéliennes doivent s'expliquer: la France convoque donc, ce jour, l'ambassadeur d'Israël en France au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères”, ajoute le texte.
Même son de cloche en Irlande, dont le ministre des Affaires étrangères, Michael Martin, a vivement “condamné” l’attaque.
M. Martin, qui est également vice-Premier ministre, a fait état d’un “développement choquant”. “Cela marque une intensification très sérieuse de l'hostilité de l’armée israélienne à l'égard des forces et des postes de l'ONU, laquelle est absolument inacceptable”, a-t-il dit.
Jeudi, c’est le Premier ministre irlandais, Simon Harris, qui s’était dit profondément préoccupé” par les tirs contre les Casques bleus.
Jeudi aussi, la force onusienne de maintien de la paix avait tiré la sonnette d’alarme en soulignant dans un communiqué que “les soldats israéliens ont tiré sur une position de l'ONU à Ras al-Naqoura, touchant l'entrée du bunker où des Casques bleus avaient trouvé refuge, endommageant par ailleurs des véhicules et des systèmes de communication”. Pour elle, ces “attaques étaient délibérées”.
L’attaque de jeudi avait suscité de vives réactions dans les pays contributeurs et à l’ONU.
Paris et Rome ont annoncé vouloir convoquer les pays européens membres de la force internationale à des consultations au sujet des dangers encourus par les Casques bleus.
Face à cette levée de boucliers internationale, l’armée israélienne a annoncé vendredi “mener un examen approfondi au plus haut niveau” au sujet de ce qui s’est passé sur le terrain.
“L’armée israélienne a été informée que deux soldats de la paix de l'ONU ont été blessés accidentellement lors de combats contre le Hezbollah dans le sud du Liban”, est-il indiqué dans un communiqué militaire.
L'armée israélienne “exprime sa vive préoccupation à propos d'incidents de ce genre et mène actuellement un examen approfondi au plus haut niveau du commandement pour établir les détails de ce qui s'est passé”, selon le texte.
Les tirs contre les Casques bleus ont été également vivement dénoncés par le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi que par le ministère libanais des Affaires étrangères.
M. Berry a par ailleurs eu un entretien d’une quarantaine de minutes avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.
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