La Finul, victime de la guerre et de la paix
Une patrouille de la Finul au Liban-Sud . ©AFP

Avant de lancer leurs opérations terrestres limitées à la frontière libanaise, les Israéliens ont pris contact avec la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée le long de la Ligne bleue, pour lui demander d'évacuer certaines positions. Mais celle-ci a refusé d’abandonner ses postes. Au cours des dernières quarante-huit heures, l'armée israélienne a signalé que le Hezbollah menait des opérations à proximité des positions de la Finul, notamment près de son quartier général à Naqoura. Elle a, de ce fait, de nouveau recommandé aux Casques bleus de se déplacer vers des zones sécurisées en raison des tirs dans la région.

Selon des sources proches de la Finul, une roquette, vraisemblablement tirée d'un char israélien, a touché un point de garde à l'entrée du quartier général de la Finul à Naqoura, blessant deux soldats sri-lankais. L'un d'eux a été transporté à l'hôpital de Tyr, tandis que l'autre reçoit des soins sur place. D'après ces mêmes sources, Israël avait déjà adressé des avertissements à la Finul, l'incitant à évacuer certaines positions et à mettre ses soldats à l'abri. Cependant, les Israéliens n'ont pas précisé leurs zones d'opération, ce qui a conduit à des tirs sur plusieurs sites de la Finul, faisant des blessés parmi ses soldats.

Par ailleurs, la force internationale n'a pas encore confirmé une éventuelle infiltration des troupes israéliennes dans la région de Naqoura. Bien que la communication avec les contingents présents, notamment le contingent italien déployé le long de la Ligne bleue, soit maintenue, ces derniers peinent à fournir des rapports clairs sur la situation sur le terrain en raison de l'intensité des opérations militaires dans la région.


Les récents incidents impliquant la Finul ont suscité des inquiétudes parmi les pays contributeurs, notamment la France, l'Espagne et l'Italie, qui craignent pour la sécurité de leurs soldats et officiers déployés sur le terrain. Ces pays ont engagé des discussions avec les États-Unis et Israël afin de protéger les Casques bleus et éviter tout affrontement à proximité de leurs positions. Parallèlement, ils ont pris contact avec le gouvernement libanais pour l'inciter à prendre des mesures garantissant la sécurité de la Finul, qui joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Des sources suivant de près la situation sur le terrain ont indiqué que cette force, déployée au Liban depuis 1978 à la suite de l'adoption de la résolution 425, a toujours été exposée aux attaques des parties au conflit au Liban-Sud, à savoir Israël d'une part, et l'Organisation de libération de la Palestine jusqu'en 1982, puis le Hezbollah d'autre part. Ces sources soulignent que les troupes internationales, dont la présence a été renforcée par la résolution 1701 du Conseil de sécurité, ne constituent pas une force de dissuasion efficace et ne peuvent pas faire face aux actions israéliennes et aux provocations du Hezbollah.

Elles ont déjà payé un lourd tribut en pertes humaines et en blessés, sans être en mesure de se défendre. Malgré cela, de nombreux pays continuent de s'engager au sein de la Finul, dont le financement reste assuré, notamment par les États-Unis. Aujourd'hui, la nécessité de cette présence en tant qu'élément de paix et de stabilité est de plus en plus pressant. Cependant, le problème réside dans le fait que les deux parties au conflit semblent poursuivre leurs actions, comme si elles ne souhaitaient pas que cette présence, même symbolique, perdure.

 

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