La Russie pourrait être une menace pour l'OTAN d'ici 2030
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg ©(Photo par ROBERTO SCHMIDT / AFP)

La Russie sera "probablement" en mesure d'attaquer l'Alliance nord-atlantique à partir de la fin de l'actuelle décennie, ont averti lundi les services secrets allemands en mettant en garde contre le "niveau inédit" des actes d'ingérence actuels de Moscou.

"En termes humains et matériels, les forces armées russes seront probablement en mesure de mener une attaque contre l'Otan dès la fin de cette décennie", a estimé le patron des services d'espionnage et contre-espionnage allemands (BND), Bruno Kahl, lors d'une audition publique à la chambre des députés.

Selon lui, "un conflit militaire direct avec l'Otan devient une option pour la Russie".

Les trois services de renseignement allemands, qui étaient auditionnés, ont tous mis en garde contre le danger croissant, selon eux, représenté par les activités des services secrets russes dans le pays.

La présidente du service de contre-espionnage militaire, Martina Rosenberg, a fait état d'une "augmentation significative des actes d'espionnage et de sabotage" visant l'armée allemande.

"L'espionnage et le sabotage russes augmentent en Allemagne, tant quantitativement que qualitativement", a abondé le chef du Renseignement intérieur, Thomas Haldenwang.

M. Haldenwang a accusé Moscou d'être derrière le cas d'un colis qui a pris feu dans un centre du transporteur DHL à Leipzig (est) en juillet.

Si le colis "avait explosé à bord pendant le vol, il y aurait eu un crash", a-t-il dit, mentionnant aussi des campagnes de désinformation et des cas d'utilisation de drones espions.

De "tempête", la menace russe est "devenue un véritable ouragan" qui se déplace "d'est en ouest", a-t-il ajouté dans une métaphore avec les Etats baltiques et la Pologne, où les actions russes "sont beaucoup plus brutales qu'elles ne le sont actuellement ici".

"Moscou se prépare à une escalade de plus en matière d'actions hybrides et secrètes", a estimé M. Kahl.

Avec des actes d'ingérence qui ont atteint un "niveau inédit", le Kremlin veut "tester les lignes rouges de l'Occident", a estimé le directeur des services secrets.

Le gouvernement allemand a annoncé mercredi en parallèle des mesures visant à renforcer les contrôles de sécurité, notamment sur les réseaux sociaux, face aux risques accrus d'espionnage dans les ministères et de sabotage d'infrastructures critiques.

Avec AFP

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