Les propos du président français Emmanuel Macron sur le rôle de l'ONU dans la création de l'État d'Israël ont déclenché une vive polémique en France, y compris au sein de son propre camp.
M. Macron a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à ne "pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", selon des déclarations rapportées par des participants mercredi lors du conseil des ministres, où la guerre à Gaza et au Liban était à l'ordre du jour.
Ces propos, qui ont suscité la colère du dirigeant israélien, ont également provoqué de vives réactions en France.
"Mettre en doute l'existence d'Israël touche, pour moi, à des questions fondamentales," a tonné sur la radio Europe 1 et la chaîne CNews le président du Sénat, Gérard Larcher, issu du parti conservateur Les Républicains.
Le troisième personnage de l'État français, dans l'ordre protocolaire, a souligné la "méconnaissance de l'histoire de la naissance d'Israël" manifestée, selon lui, par M. Macron, qui est attendu jeudi à un sommet de l'Union européenne à Bruxelles.
"J'ai été stupéfait que ces propos puissent être tenus," s'est encore indigné M. Larcher, en se demandant si le chef de l'État avait "pris conscience de ce qu'il s'est passé pendant la Shoah et après la Shoah."
Cette charge s'ajoute à d'autres réactions indignées au sein même du camp macroniste à l'Assemblée nationale (chambre basse), notamment du groupe des députés Ensemble pour la République (EPR).
L'ancien président du groupe, Sylvain Maillard, a en effet confirmé mercredi des "discussions un peu houleuses" en interne sur le fil de messagerie des députés EPR.
Caroline Yadan, députée EPR de la 8ᵉ circonscription des Français établis hors de France, qui inclut Israël, a fustigé sur X une phrase "indigne".
"Laisser penser que la création de l'État d'Israël est le fruit d'une décision politique de l'ONU, c'est méconnaître à la fois l'histoire centenaire du sionisme et le sacrifice de milliers d'entre eux pour établir l'État d'Israël," a également déclaré mercredi sur X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi.
Jeudi, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tenté de contextualiser les propos attribués à Emmanuel Macron, soulignant "la nécessité pour chacun de respecter les règles internationales. Israël doit les respecter," a-t-elle affirmé sur Sud Radio.
Avec AFP
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