Direction le Michigan: Trump et Harris en meeting dans le même Etat clé
Cette combinaison d'images créée le 16 octobre 2024 montre la vice-présidente américaine et candidate démocrate à l'élection présidentielle Kamala Harris à Erie, en Pennsylvanie, le 14 octobre 2024, et l'ancien président américain et candidat républicain à l'élection présidentielle Donald Trump à Cumming, en Géorgie, le 15 octobre 2024. ©(Photo DUSTIN FRANZ et Elijah Nouvelage / AFP)

Donald Trump et Kamala Harris déplacent leur duel vendredi dans le Michigan, l'un des États les plus disputés d'une course haletante pour la Maison Blanche, marquée par de vifs débats autour du soutien américain à Israël.

Un très grand nombre d'Arabo-Américains résident dans cet État du nord du pays, frontalier du Canada.

Ces électeurs ont traditionnellement tendance à soutenir le candidat démocrate à l'élection présidentielle, mais sont cette année très critique de l'administration Biden, dont la candidate démocrate fait partie, vis-à-vis de la guerre à Gaza et au Liban.

À Dearborn, banlieue de Detroit, la guerre au Proche-Orient est en effet dans toutes les conversations.

Marwan Faraj, un américain d'origine libanaise de 51 ans, explique à l'AFP qu'il a toujours voté démocrate mais qu'il tournera le dos à Kamala Harris qui soutient "ce nettoyage ethnique et ce génocide depuis le premier jour, avec l'argent de nos impôts".

"Nous avons voté Biden parce que nous ne voulions pas de Trump. Nous lui avons donné une chance et il a tout gâché, et Kamala promet de jouer le même rôle", estime cet Américain émigré du sud Liban à l'âge de 16 ans, et qui dirige un centre médical.

"Nous ne voulons voter ni pour Trump, parce qu'il nous regarde de haut, ni pour les démocrates qui nous respectaient et qui maintenant donnent des armes à Israël" renchérit Haider Koussan, lui aussi d'origine libanaise et co-propriétaire avec ses frères d'une petite chaîne de supermarchés.

Si elle n'a pas rompu ouvertement avec la ligne de Joe Biden, qui a accordé à Israël un soutien quasi inconditionnel, Kamala Harris est bien consciente que cette ligne pourrait lui coûter des voix dans une élection ultra-serrée où chaque bulletin, ou presque, compte.

La vice-présidente, qui a remplacé le dirigeant démocrate au pied levé dans la course il y a trois mois à peine, joue donc dans cet État des grands lacs une partition très délicate.

"Mettre fin" à la guerre

La candidate de 59 ans a estimé que la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, annoncée jeudi par Israël offrait "l'occasion" de "mettre fin" à la guerre à Gaza.

"Cette guerre doit se terminer de telle sorte qu'Israël soit en sécurité, les otages libérés, que la souffrance à Gaza prenne fin et que le peuple palestinien puisse exercer son droit à la dignité, la sécurité, la liberté et l'autodétermination", a-t-elle déclaré.

Son rival à l'élection du 5 novembre, l'ancien président Donald Trump, n'a lui pas encore réagi à la mort du chef du Hamas.

Le candidat républicain sera lui aussi dans le Michigan vendredi, pour un grand meeting de campagne à Detroit, ancien bastion de l'industrie automobile américaine.

L'occasion de détailler, selon son équipe de campagne, comment "les familles du Michigan ont été écrasées par l'inflation, sous le leadership raté de Kamala".

L'économie, l'immigration et l'avortement font partie des sujets les plus débattus d'une élection particulièrement tendue et serrée.

Jeudi soir, lors d'un diner caritatif à New York, auquel il assistait avec sa femme Melania, il a de nouveau attaqué tous azimuts sa rivale démocrate la décrivant comme incapable de faire "deux phrases cohérentes" et avec "les facultés mentales d'un enfant".

À 18 jours du scrutin, les deux candidats sont au coude-à-coude dans chacun des États les plus disputés, les fameux "swing states".

Et ce, malgré une série de rebondissements sans précédent dans la campagne: la condamnation au pénal de Donald Trump, deux tentatives d'assassinat le visant, et le retrait de candidature de l'actuel président Joe Biden.

Par Andrea BAMBINO avec Camille CAMDESSUS à Washington, AFP

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