ONU: Le taux de pauvreté dans les territoires palestiniens devrait bondir à 74,3% en 2024
Des Palestiniens marchent dans une rue avec leurs affaires après avoir quitté leurs maisons à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 22 octobre 2024 © (Photo par Islam AHMED / AFP)

Le taux de pauvreté dans l'ensemble des territoires palestiniens devrait presque doubler pour atteindre 74,3% cette année après plus d'un an de guerre à Gaza, selon une évaluation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publiée mardi.

"Les conséquences immédiates de la guerre, non seulement en termes de destruction d'infrastructures, mais aussi en termes de pauvreté et de perte de moyens de subsistance, sont énormes", a déclaré le chef du PNUD, Achim Steiner, à l'AFP.

"Il ressort clairement de cette évaluation socio-économique que le niveau de destruction a fait reculer l'État de Palestine de plusieurs années, voire de plusieurs décennies, sur la voie du développement", a-t-il ajouté.

L'ONU estime que le taux de pauvreté dans les territoires palestiniens occupés (bande de Gaza et Cisjordanie) devrait atteindre 74,3% en 2024, contre 38,8% à la fin 2023, portant le nombre total de personnes pauvres à 4,1 millions, dont 2,61 millions de nouveaux pauvres.

"Une grave crise de développement est en train de se produire, une crise qui met en péril l'avenir des Palestiniens pour les générations à venir", a souligné M. Steiner dans un communiqué.

"L'évaluation indique que, même si une aide humanitaire est apportée chaque année, l'économie (palestinienne, Nldr) ne retrouvera pas son niveau d'avant la crise avant une décennie ou plus", a-t-il ajouté.

L'étude estime que le chômage pourrait monter à 49,9% cette année dans les territoires palestiniens, et indique que le produit intérieur brut (PIB) sera cette année 35,1% inférieur à ce qu'il aurait été sans la guerre à Gaza.

42 millions de tonnes de débris

Selon le Pnud, l'économie palestinienne aura besoin - au-delà de l'aide humanitaire- d'un véritable plan de reconstruction et de reprise économique, ainsi que d'une levée des restrictions économiques israéliennes, pour se redresser.

"Il ne s'agit pas seulement d'avoir un cessez-le-feu, il s'agit également de créer des conditions macroéconomiques qui permettent au financement de revenir" dans les territoires palestiniens, a indiqué M. Steiner à l'AFP.

L'étude indique que la guerre dans la bande de Gaza a généré 42 millions de tonnes de débris, alors que le territoire de Gaza est soumis à un pilonnage intensif et de violents combats depuis le début de la guerre d'Israël contre le Hamas.

Ces débris posent des risques importants pour la santé humaine et l'écosystème, prévient l'ONU, qui souligne que des protocoles appropriés doivent être suivis lors de la manipulation de restes humains enfouis sous des débris, de munitions non explosées et de substances dangereuses.

Les panneaux solaires détruits représentent aussi un danger pour la population et l'environnement, car ils libèrent du plomb et d'autres métaux lourds.

Par Agnès PEDRERO, AFP

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