Sommet des Brics: Guterres appelle à une \
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrive au sommet des BRICS à Kazan le 24 octobre 2024. © Alexander Zemlianichenko/POOL/AFP

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi en Russie à une "paix juste" en Ukraine lors du sommet des Brics, sous les yeux de Vladimir Poutine, dont le pays avait lancé l'offensive contre les troupes de Kiev en février 2022.

"Dans tous les domaines, nous avons besoin de paix", a plaidé M. Guterres devant les dirigeants des Brics réunis à Kazan.

Il s'agit d'un groupe de neuf pays, dont la Chine, l'Inde et la Russie, représentant près de la moitié de la population mondiale et près d'un tiers du PIB de la planète.

"Nous avons besoin de paix en Ukraine. Une paix juste, conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions de l'Assemblée générale", a-t-il déclaré devant un Vladimir Poutine impassible.

"Le secrétaire général a dit que nous devrions tous vivre comme une grande famille. Malheureusement, dans les familles, il y a souvent des disputes, des scandales, des litiges de propriété, et parfois, il y a même des bagarres", a répondu le président russe.

M. Guterres a également appelé à la cessation des hostilités au Moyen-Orient, en pleine escalade des tensions, notamment entre Israël et le Hezbollah, ainsi qu'au Soudan.

"Nous avons besoin de paix à Gaza avec un cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages", ainsi que la livraison d'aide humanitaire "sans obstacle", a-t-il ajouté.

"Nous devons faire des progrès irréversibles pour mettre fin à l'occupation et établir une solution à deux États", a-t-il encore insisté en évoquant le conflit israélo-palestinien.

Le secrétaire général a également appelé à "la cessation immédiate des hostilités au Liban".

Après un an de guerre à Gaza, l'armée israélienne a déplacé le cœur de ses opérations vers le Liban, où elle mène depuis le 23 septembre des frappes aériennes visant principalement les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du pays ainsi que la banlieue sud de Beyrouth.

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009, et ayant intégré l'Afrique du Sud en 2010, le bloc désormais dit des Brics (les initiales de ces États en anglais) a été rejoint cette année par l'Éthiopie, l'Iran, l'Égypte et les Émirats arabes unis.

Défaite russe illusoire
Vladimir Poutine a prévenu jeudi qu'il était "illusoire" d'imaginer une défaite russe sur le champ de bataille, lors du sommet des Brics à Kazan.

Les Occidentaux "ne cachent pas leur objectif d'infliger une défaite stratégique à notre pays", a-t-il déclaré, ajoutant que ces "calculs illusoires" ne peuvent être faits que par ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la Russie et ne tiennent pas compte de son unité forgée au fil des siècles, alors que ses troupes continuent de progresser face à l'armée ukrainienne.

À l'unisson des dirigeants des Brics, Vladimir Poutine a également prévenu que "l'ensemble du Moyen-Orient est au bord d'une guerre totale".

Son homologue chinois, Xi Jinping, a appelé au cessez-le-feu à Gaza, à la mise en place de la solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, et à l'arrêt de la "propagation de la guerre au Liban", où Israël est engagé depuis un mois dans une offensive contre le Hezbollah pro-iranien.

Devant Antonio Guterres, qui a réclamé une cessation "immédiate" des hostilités à Gaza et au Liban, le président iranien Massoud Pezeshkian a déploré l'inefficacité des institutions internationales, en particulier l'ONU, à "éteindre le feu" au Proche-Orient.

Selon le Kremlin, des offres de médiation de pays partenaires ont été accueillies "favorablement par le président russe" à Kazan, a affirmé mercredi son porte-parole Dmitri Peskov.

Dès son arrivée mardi, le Premier ministre indien Modi, assurant être en contact avec les deux parties, avait exprimé son soutien à tous "les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité".

La Chine, comme l'Inde, n'ont jamais condamné — ni reconnu — l'annexion de territoires ukrainiens par la Russie.

Lula, le président du Brésil, un autre pilier des Brics, s'est attiré de vives critiques en Ukraine et en Occident pour avoir affirmé que les responsabilités du conflit étaient partagées, même s'il a condamné l'assaut russe de février 2022.

Les appels à la paix et à l'ouverture de pourparlers en Ukraine lancés à Kazan ne répondent pas aux attentes de l'Union européenne, qui exhorte les chefs d'État et de gouvernement des Brics à inciter Vladimir Poutine à "mettre immédiatement un terme à la guerre qu'il mène contre le peuple ukrainien".

En se rendant à Kazan, M. Guterres a fait un "mauvais choix" qui "nuit à la réputation de l'ONU", a déploré Kiev.

Avec AFP

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