Eni: chute de 73% du bénéfice trimestriel, due à la baisse des cours du pétrole
Siège social d'ENI à Rome ©AFP

Le géant italien des hydrocarbures, Eni, a vu son bénéfice net plonger de 73 % à 522 millions d'euros au troisième trimestre, en raison de la baisse des cours du pétrole.

Ce résultat, publié vendredi, est inférieur au consensus des analystes du fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient sur un bénéfice de 1,08 milliard d'euros.

Le bénéfice net ajusté, qui exclut les éléments exceptionnels, a chuté de 30 % à 1,27 milliard d'euros, un montant cependant supérieur aux 1,14 milliard d'euros attendus par les analystes.

Eni a revu à la baisse sa prévision pour son indicateur phare, le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté pro forma, qui devrait atteindre 14 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année, contre 15 milliards estimés auparavant.

L'Ebit ajusté pro forma a baissé de 17 % à 11,6 milliards d'euros sur les neuf premiers mois.

Cette révision de l'objectif annuel est due au recul des prix du pétrole. Eni prévoit désormais un prix du baril à 83 dollars pour l'année 2024, contre 86 dollars auparavant, dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a baissé de 8 % pour atteindre une moyenne de 80,18 dollars au troisième trimestre.

A l'inverse, le cours de référence du gaz naturel a augmenté de 13 % à 38 euros le mégawattheure (MWh).

"Nous avons réalisé d'excellentes performances en matière de flux de trésorerie et de rentabilité dans un environnement commercial moins favorable", a commenté le patron d'Eni, Claudio Descalzi.

Le groupe a également revu à la hausse son programme de rachat d'actions, qui devrait désormais atteindre 2 milliards d'euros cette année, au lieu de 1,6 milliard d'euros annoncé en avril.

Eni avait signé jeudi un accord pour céder au fonds d'investissement américain KKR une participation de 25 % dans Enilive, sa filiale spécialisée dans le bioraffinage, pour 2,9 milliards d'euros.

Claudio Descalzi met ainsi en œuvre ce qu'il appelle une stratégie "satellitaire", visant à créer des unités indépendantes spécialisées capables d'attirer des investisseurs de "valeur" et de financer la croissance du groupe.

Eni a en outre annoncé jeudi son intention d'investir 2 milliards d'euros sur cinq ans dans sa filiale chimique Versalis afin de réduire ses émissions de CO2 et de redresser ses comptes.

Les pertes de Versalis en termes de trésorerie ont atteint près de 7 milliards d'euros au cours des quinze dernières années, dont 3 milliards sur les cinq dernières années.

Avec AFP

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