Près de 100 morts dans une frappe israélienne à Gaza selon la Défense civile
Des Palestiniens passent devant des bâtiments endommagés à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 octobre 2024. ©Photo by BASHAR TALEB / AFP

Près de 100 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées dans une frappe israélienne mardi dans la bande de Gaza, ont indiqué les secours locaux, les États-Unis déplorant un raid "horrible" dans le territoire palestinien dévasté par un an de guerre.

Alors que la bande de Gaza assiégée est en proie à un désastre humanitaire, l'adoption par le Parlement israélien d'une loi interdisant les activités de l'Unrwa, une agence de l'ONU considérée comme la "colonne vertébrale" de l'aide humanitaire à Gaza, a soulevé un tollé international.

À Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé la mort de 93 Palestiniens dans une frappe sur "la résidence familiale des Abou Nasr", un immeuble familial de cinq étages, affirmant que des dizaines de personnes étaient toujours sous les décombres.

L'armée israélienne a dit examiner "les informations sur un incident" à Beit Lahia.

"L'immeuble s'est effondré dans la nuit, surprenant les habitants dans leur sommeil", a raconté à l'AFP un voisin, Rabie al-Chandagly, 30 ans. "La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens essaient de sauver les blessés, mais il n'y a ni hôpitaux ni soins médicaux adéquats."

Faute de brancard, les corps ensanglantés extraits du gigantesque amas de parpaings et de béton ont été transportés sur des couvertures, a constaté un photographe de l'AFP.

"Horrible"

Principal soutien militaire d'Israël, les États-Unis ont dit avoir "contacté" leur allié pour demander des comptes après cette frappe "horrible au résultat horrible".

L'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dans le nord de Gaza, notamment à Jabalia, où selon elle le Hamas se regroupe.

Elle a dit mardi avoir tué "environ 40 terroristes" à Jabalia et annoncé la mort de quatre soldats.

"Conséquences dévastatrices"

Alors que Israël a accusé des employés de l'Unrwa, l'agence pour les réfugiés palestiniens, d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre, son Parlement a adopté lundi un texte qui interdit ses activités en Israël.

Un second texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l'Unrwa, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l'agence.

Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale à Gaza, vitale pour les 2,4 millions d'habitants du territoire menacé de famine selon l'ONU.

Plusieurs capitales européennes ont dénoncé cette interdiction et le département d'État a réitéré son opposition à la loi.

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a dit redouter "des conséquences dévastatrices" pour les Palestiniens et envoyé une lettre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, espérant que cette loi ne serait pas appliquée.

 "Compte à rebours"

Alors que le cycle d'attaques et de ripostes entre Israël et l'Iran font craindre un embrasement au Moyen-Orient, le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a de nouveau menacé de frapper "durement" l'Iran s'il ripostait à l'attaque israélienne du 26 octobre contre des cibles militaires en territoire iranien.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran soutient militairement le Hamas et le Hezbollah, dont les chefs ont été tués par Israël.

 

Avec AFP

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