Ce jeudi 31 octobre, la situation sécuritaire au Liban a continué de se détériorer. Les frappes israéliennes augmentent en intensité dans les régions de Baalbeck, de la Békaa et du Liban-Sud. L’armée israélienne, par le biais de son porte-parole arabophone, Avichay Adraee, a renouvelé ses appels d’évacuation aux populations civiles dans plusieurs zones du Liban, qualifiées de “zones de combat”, tout en les avertissant de frappes imminentes. Ce deuxième appel en deux jours a déclenché un mouvement de panique parmi les habitants et poussé des milliers de Libanais et de réfugiés palestiniens à fuir leurs foyers pour se réfugier dans le Nord.
Condamnation du gouvernement libanais et tensions croissantes
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a condamné les frappes israéliennes, qualifiant ces appels d’évacuation et les bombardements qui leur succèdent de “crimes de guerre". Il aussi déploré les pertes civiles et a dénoncé l’implication de l’armée israélienne dans des attaques visant les populations civiles et vulnérables, tout en exhortant la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à ces “violations répétées du droit international humanitaire”.
Baalbeck et la Békaa sous les bombes
À Baalbeck, des frappes israéliennes ont frappé en milieu de journée des zones résidentielles, causant la mort de plusieurs civils, dont au moins six dans le village de Maqnah. Selon l'Agence nationale d’information (Ani), les frappes ont notamment ciblé la maison d'Ahmad Nasser el-Dine à Bouday, entraînant la mort de quatre personnes. D'autres raids ont suivi dans les villages voisins, dont Douris où quatre frappes ont été enregistrées, créant un climat de peur et de désespoir parmi les habitants.
Le gouverneur de Baalbeck, Bachir Khodr, a exhorté les résidents à ne pas rentrer chez eux et a précisé que des centres d’hébergement ont été mis en place pour accueillir les déplacés dans des zones sécurisées. Des frappes additionnelles ont visé des zones de la Békaa-Ouest, avec notamment des bombardements sur Qaraoun qui ont coûté la vie à un motocycliste.
Le Liban-Sud en état de siège
La région du Liban-Sud a été la cible d'attaques intenses, notamment Tyr qui a fait l’objet de plusieurs bombardements aux premières heures du jour. Les frappes israéliennes ont visé des quartiers résidentiels et des bâtiments de secours de la ville et ses environs, causant la destruction de plusieurs bâtiments et forçant les civils à évacuer les lieux. Selon l’Ani, un drone israélien a ciblé une moto sur la route Amriya-Naqoura, tuant son conducteur. D’autres frappes aériennes ont touché la ville de Zifta, où une ambulance islamique a été ciblée, tuant six secouristes affiliés au mouvement Amal et au Hezbollah.
À proximité, des raids israéliens ont touché la ville de Derdghayya, ajoutant aux pertes parmi les équipes de secours, qui s’élèvent désormais à 178 victimes et plusieurs centaines de blessés depuis le début des hostilités. L'Ani rapporte aussi la destruction de six bâtiments dans le secteur d’Al-Haouch, aux alentours de Tyr, provoquant d’importants déplacements de population, dont des réfugiés palestiniens du camp de Rachidiyé. Ce camp, situé à environ cinq kilomètres de Tyr, est le plus grand et le plus peuplé de la région. Face à la menace israélienne, des centaines de résidents ont été vus fuyant vers Tyr et les villages plus au nord.
Escarmouches frontalières et riposte du Hezbollah
Le long de la frontière sud, les affrontements se sont multipliés entre le Hezbollah et les forces armées israéliennes. Le Hezbollah a revendiqué plusieurs frappes contre des rassemblements militaires israéliens, ciblant des positions dans les colonies de Kiryat Shmona, Liman et même jusqu'à Yarka, à l’est de la ville d’Akka. D’autres soldats israéliens ont été ciblés par des roquettes dans la région de Wata al-Khiyam, en réponse aux bombardements israéliens.
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