Le gouvernement israélien a adopté vendredi un budget 2025 largement consacré à "soutenir les guerres que mène Israël sur plusieurs fronts" et "sauvegarder la résilience de l'économie", selon le ministre des Finances Bezalel Smotrich.
Le budget, qui doit encore être voté par la Knesset, le Parlement israélien, atteint 607,4 milliards de shekels (150 milliards d'euros) et contient une enveloppe de neuf milliards de shekels (2,2 milliards d'euros) d'aide aux milliers de réservistes rappelés par l'armée depuis le début de la guerre du 07 octobre.
Le déficit public s'établit à 4,3% pour cette année, a précisé le ministre d'extrême droite.
La coalition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est majoritaire à la Knesset mais plusieurs ministres ont critiqué certaines coupes budgétaires. Itamar Ben Gvir (Sécurité intérieure, extrême droite) a ainsi dénoncé la baisse de la dotation de son ministère qui va "nuire au bon fonctionnement de la police, de l'administration pénitentiaires et des services de secours".
Les partis ultra-orthodoxes, pièces maîtresses de la coalition, font également pression sur le Premier ministre pour contrer un projet de conscription de certains étudiants des yechivot (écoles talmudiques) qui sont jusqu'ici en partie dispensés de service militaire.
M. Netanyahou a salué "un budget important, difficile mais nécessaire en cette année de guerre".
Il a annoncé des enveloppes supplémentaires pour la Défense, alors qu'Israël affronte le Hamas à Gaza, le Hezbollah à sa frontière nord et au Liban, et fait face à des attaques et menaces de l'Iran et ses relais. Le montant sera décidé par une commission spéciale sur la sécurité nationale.
Les groupes d'opposition ont critiqué ce projet de budget 2025 qui, selon eux, fait la part belle aux partenaires de la coalition de Benjamin Netanyahou.
Selon le dirigeant de l'opposition Yaïr Lapid, un ancien Premier ministre, ce budget va "augmenter les dépenses de chaque famille en Israël de 20.000 shekels par an" (soit près de 5.000 euros) et distribuer "des milliards à dix ministères inutiles".
L'ex-ministre de la Défense Benny Gantz a estimé sur X qu'il était insuffisant pour aider les réservistes, qui quittent leur famille et leur travail pour passer plusieurs mois sur les théâtres de combat, les quelque 66.000 personnes déplacées du nord du pays en raison des tirs de roquettes quotidiens du Hezbollah ou les victimes de la crise économique qui frappe le pays depuis un an.
Avec AFP
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