Qatar : fin des élections législatives soumise à référendum
Les électeurs qataris votent dans un bureau de vote à Doha lors d'un référendum général sur les amendements constitutionnels, y compris la suppression des élections du conseil législatif, le 5 novembre 2024. ©Photo par KARIM JAAFAR / AFP

Les Qataris se sont rendus aux urnes mardi lors d'un référendum sur la fin d'une expérience brève et limitée d'élections législatives dans la riche monarchie.

Les quelque 380 000 ressortissants qataris de la péninsule riche en gaz ont voté sur des changements constitutionnels qui supprimeraient le scrutin législatif.

En 2021, un an avant que le Qatar n'organise la Coupe du monde de football sous haute surveillance internationale, l'État du Golfe a organisé ses premières élections pour 30 des 45 sièges du Conseil de la Choura, un organe consultatif aux pouvoirs limités.

Ces élections ont toutefois suscité des divisions, car seuls certains Qataris avaient le droit de voter. En octobre dernier, l'émir du Qatar a qualifié ces élections d'« expérience » et a proposé des changements constitutionnels.

L'establishment qatari semble confiant quant au résultat du référendum de mardi, le premier depuis plus de 20 ans, qui coïncide avec les élections présidentielles américaines le même jour.

« Je pense qu'il ne s'agira pas d'un vote majoritaire, mais qu'il pourrait même s'agir d'un vote unanime sur un amendement constitutionnel », a déclaré Saud bin Khalid Al-Thani, un membre éminent de la famille régnante, aux journalistes avant le vote.

« Chaque pays peut avoir son propre style qui lui convient, sa personnalité et ses citoyens. Nous sommes un pays, Dieu soit loué, uni avec nos dirigeants, uni avec notre gouvernement », a-t-il ajouté.

Depuis 1999, le Qatar organise également des élections municipales tous les quatre ans.

En vertu des amendements, le Conseil de la Shura serait à nouveau entièrement nommé par l'émir, Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, qui garde une mainmise sur le pouvoir.

La Choura est autorisée à proposer des lois, à approuver le budget et à révoquer les ministres. Mais l'émir, tout-puissant dans l'un des plus grands exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, dispose d'un droit de veto.

Dans un centre électoral situé à côté du stade Ahmad bin Ali, dans la banlieue de Doha, des centaines d'électeurs masculins vêtus de thobes blancs soigneusement repassés, la tenue nationale du Qatar, sont arrivés pour voter dans les premières heures qui ont suivi l'ouverture des bureaux de vote.

Des voiturettes de golf ont transporté certains électeurs depuis et vers leur voiture, et des VIP ont été déposés dans des SUV et des Lamborghini. Une salle adjacente réservée aux électrices a été moins fréquentée.

Le scrutin de 2021 a attisé les divisions, car seuls les descendants des Qataris qui étaient citoyens en 1930 avaient le droit de voter et de se présenter, tandis que les circonscriptions étaient délimitées en fonction des lignes tribales.

Certains membres de l'importante tribu Al-Murrah ont été exclus du processus électoral, ce qui a suscité un vif débat en ligne et des protestations sporadiques à l'époque.

Parmi les changements proposés dans le cadre du scrutin actuel, il est prévu d'autoriser tous les Qataris, y compris les citoyens naturalisés, à occuper des fonctions ministérielles, un droit qui était auparavant réservé aux Qataris de naissance.

AFP

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