Geagea: La campagne de dénigrement du Hezbollah contre l'armée libanaise vise à réduire son rôle
Pour Samir Geagea, l'armée libanaise est  la seule capable, dans la prochaine étape, de combler le vide au Liban-Sud et dans tout le pays. ©Al Markazia

Pour le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, la campagne de dénigrement menée contre l'armée libanaise depuis près de deux semaines vise à “réduire son rôle” et “renforcer le Hezbollah”. M. Geagea a pris pour exemple la dernière allocution télévisée du nouveau secrétaire général du Hezbollah, Naim Kassem, prononcée hier mercredi.

“Nous assistons à une grande arnaque que nous vend M. Kassem, la troupe étant la seule capable, dans la prochaine étape, de combler le vide au Liban-Sud et dans tout le pays”, a défendu M. Geagea lors d’un entretien accordé jeudi soir à la chaîne locale LBCI.

Interrogé sur les craintes qui circulent quant à une éventuelle guerre civile, le leader des FL s’est voulu rassurant, estimant qu’il n’y a aucun risque de glisser vers une guerre civile “car aucune partie libanaise” ne la souhaite. Des craintes qui surviennent alors que plusieurs rixes ont été recensées entre des déplacés et des résidents dans les régions d’accueil considérées plus sûres.

“La garantie réside dans le fait que les services de sécurité et l'armée libanaise jouent leurs rôles respectifs, afin que les affrontements ne dépassent pas certaines limites”, a-t-il défendu. Dans ce cadre, M. Geagea a rappelé que les Libanais sont habitués à vivre ensemble depuis l’instauration, en 1943, du Pacte national, conclu de concert entre musulmans et chrétiens, “et non entre maronites, orthodoxes, chiites, sunnites et druzes”.

Interrogé sur la présidentielle et de sa position quant à une séance parlementaire dans cet objectif, à laquelle la communauté chiite ne participerait pas, il a expliqué: “Oui, la Constitution libanaise l’autorise et la Charte nationale aussi. Si les maronites, par exemple, refusent quelque chose, est-ce que le pays sera paralysé pour autant?”, s’est-il aussi interrogé. M. Geagea a alors exhorté toutes les parties libanaises à respecter la Constitution.

Concernant le refus du chef du Parlement, Nabih Berry, de tenir des séances sans la participation des Forces libanaises et du Courant patriotique libre (CPL), M. Geagea l’a expliqué ainsi: “C’est là un manque de volonté de sa part de tenir une session. Or, c’est justement ce qui a conduit à l'obstruction pendant 40 ans et qui a mené le pays à l'abîme dans lequel il se trouve”.

“La solution consiste alors soit à modifier la Constitution, compte tenu des pratiques en cours, et en établir une nouvelle, soit à conserver la Constitution actuelle, laquelle prévoit des élections présidentielles. Il est donc inacceptable d'exiger un consensus avant les élections”, a aussi défendu M. Geagea, refusant les propositions de l’”Axe de la moumanaa”

Concernant la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, M. Geagea a appelé le Hezbollah à suivre l’exemple des Forces libanaises. Pour rappel la résolution 1701 a mis fin en 2006 à la guerre entre le Hezbollah et Israël et elle inclut la résolution 1559  (adoptée le 2 septembre 2004) qui a appelé au désarmement de toutes les milices au Liban. “Toute anomalie, qu'elle soit liée aux armes du Hezbollah ou autre, doit cesser, suivant l'exemple des FL qui ont mis en œuvre l'accord de Taëf”.

D’autre part, M. Geagea a estimé que la position du Premier ministre sortant, Najib Mikati, selon laquelle le Hezbollah devrait séparer le front libanais de celui de Gaza “est courageuse”, même si elle est “tardive”. Il a toutefois émis un bémol en ajoutant: “J’aurais aimé que M. Mikati fasse pression sur le Hezbollah plus tôt pour éviter cette impasse”.

Concernant la poursuite de la guerre, le leader des FL a dit craindre que “nous soyons à la veille d'une guerre entre Israël et l'Iran, et je crois qu'elle ne se terminera pas sans des frappes sur les installations nucléaires iraniennes, surtout après que M. Trump a été réélu et qu’il a donné son feu vert à M. Netanyahou. C’est là la préoccupation majeure de la prochaine phase qui durera deux mois et demi”, le temps que le président élu entre en fonction le 20 janvier prochain.

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