Notre-Dame de Paris, vers une pérennité retrouvée
Cette photographie, prise du sommet de la cathédrale Notre-Dame de Paris, montre la structure du bâtiment en pleine phase de reconstruction, sur l'île de la Cité à Paris, le 8 décembre 2023. © Christophe Ena / AFP

Après plus de cinq ans de restauration menés par près de 2.000 artisans, Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes le 8 décembre 2024. Un travail titanesque a permis de redonner vie à la cathédrale, alliant respect du patrimoine et innovations pour garantir sa nouvelle pérennité.

Plus de cinq ans après l'incendie dévastateur qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la cathédrale emblématique rouvre ses portes le 8 décembre 2024. Cet immense chantier de restauration, qui a mobilisé près de 2.000 personnes, a permis de redonner vie à l'édifice historique, touché à différents niveaux par les flammes.

Destruction et dégâts

L'incendie a fait des ravages, à commencer par la flèche de Viollet-le-Duc, l'élément le plus symbolique de la cathédrale, qui s'est effondrée dans un fracas spectaculaire. La charpente, surnommée “la forêt”, joyau de l'architecture médiévale, a également été entièrement détruite. La couverture du grand comble, une partie de la voûte, ainsi que le mobilier liturgique du XXe siècle, dont les chaises de la nef, ont été consumés par les flammes. Le plateau liturgique et certaines œuvres récentes, comme les chaises modernes, ont également été sérieusement endommagés.

Certaines pièces ont subi des dommages plus modérés. Le coq historique de la flèche, déposé en 1859 et restauré en 1935, a été retrouvé cabossé mais intact. Les trois pignons de la cathédrale, ainsi que les décors sculptés qui ornaient les façades, ont été partiellement endommagés. Côté sonore, deux des huit cloches du beffroi nord ont été rénovées après avoir souffert de la chaleur. Les chimères d'Eugène Viollet-le-Duc, cinq d'entre elles provenant de la tour sud, ainsi que l'orgue de chœur, ont également été détériorés.

Sauvetages et rénovations

Malgré l'ampleur du sinistre, de nombreuses pièces précieuses ont été sauvées. Parmi elles, les reliques sacrées, dont la célèbre couronne d'épines et un fragment de la croix du Christ, ont été extraites en priorité et préservées. Les objets du trésor, conservés dans la sacristie, sont également restés intacts. La Vierge du pilier, la statue de la Vierge à l'Enfant, a été retrouvée indemne, tout comme l'orgue principal de la cathédrale qui a fait l'objet d'une restauration minutieuse. En outre, les grands vitraux, notamment les roses des façades nord, sud et ouest, ont été sauvés, ainsi que les “Mays”, ces grandes peintures offertes par les orfèvres parisiens aux XVIIe et XVIIIe siècles.

La reconstruction de Notre-Dame intègre des innovations importantes. Un nouveau système de sécurité incendie a été mis en place, avec des dispositifs de brumisation dans les charpentes et des caméras thermiques pour prévenir tout risque. Le presbytère abrite désormais un centre de commandement de surveillance incendie. La cathédrale bénéficie aussi d’une nouvelle luminosité grâce au nettoyage des murs et des voûtes. Un mobilier liturgique en bronze massif, sobre et élégant, et de nouvelles chaises en chêne ajouré ont été installés.

Les chapelles ont été réaménagées pour offrir un chemin de pèlerinage, en résonance avec l’histoire et la spiritualité du lieu.Enfin, à l'horizon 2026, des vitraux contemporains remplaceront ceux du XIXe siècle dans le bas-côté sud, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire visuelle de Notre-Dame.

Notre-Dame de Paris est prête à accueillir à nouveau les visiteurs, avec une cathédrale restaurée, mais aussi réinventée, alliant respect du passé et modernité.

Avec AFP

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