Blinken à Bruxelles pour assurer le soutien à l'Ukraine
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ©(AFP)

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est envolé mardi pour Bruxelles pour des entretiens d'urgence avec les Européens afin de tenter d'accélérer l'aide à l'Ukraine avant l'arrivée au pouvoir du président élu Donald Trump.

Le secrétaire d'État rencontrera mercredi des responsables de l'Otan et de l'Union européenne "afin de discuter du soutien à l'Ukraine dans sa défense contre l’agression russe", a déclaré dans un communiqué son porte-parole Matthew Miller.

Le déplacement de M. Blinken ressemble fort à un voyage d'urgence dans la capitale belge et européenne, avec en toile de fond les inquiétudes de l'Ukraine et de nombre de capitales du Vieux continent sur la pérennité du soutien américain à Kiev après la réélection de M. Trump le 5 novembre. A quoi s'ajoute une crise politique en Allemagne.

L'ancien président des États-Unis (2017-2021), qui fera son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, est déjà à la manoeuvre.

Il s'est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon le Washington Post, il a aussi parlé au président russe Vladimir Poutine pour lui demander de ne pas provoquer d'escalade dans la guerre, une information cependant démentie par le Kremlin, qui a évoqué une "pure invention".

Donald Trump s’apprêterait aussi, selon la presse américaine, à nommer l'influent sénateur de Floride Marco Rubio comme son secrétaire d'État. Ce dernier a récemment estimé qu'il "faut mettre fin" à la guerre en Ukraine, dans une "impasse" selon lui.

Fin de la guerre "en un jour" 

Le magnat de 78 ans a régulièrement affirmé pouvoir mettre fin à la guerre "en un jour" avant même sa prise de fonctions, sans jamais détailler comment il s'y prendrait.

Mais il a remis en cause les dizaines de milliards de dollars dépensés par Washington en faveur de l'Ukraine -- plus de 60 milliards de dollars en aide militaire depuis l'invasion russe en février 2022.

Le président sortant Joe Biden veut donc accélérer la livraison d'aide militaire à l'Ukraine et continuer à mettre en place des mécanismes afin que les Européens assurent le relais.

Il reste de l'enveloppe votée au printemps jusqu'à 9,2 milliards de dollars à attribuer dont 7,1 milliards à puiser dans les stocks d'armements américains et 2,1 milliards pour financer des contrats d'achats d'armes, selon le Pentagone.

Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a évoqué dimanche la somme de six milliards de dollars et mis en garde contre les risques d'un arrêt du soutien des États-Unis.

"D'ici à la fin de l'administration (sortante), ils vont essayer d'expédier tout ce qui est disponible", comme des véhicules blindés et munitions pour armes légères, "dont l'Ukraine a besoin et que les États-Unis possèdent en grandes quantités", a dit à l'AFP Mark Cancian, du Centre pour les études internationales et stratégiques (CSIS) à Washington.

Les Européens sous pression 

Alors que Berlin est en pleine crise politique, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a mis en garde contre le risque de voir Vladimir Poutine profiter de la transition politique aux États-Unis pour pousser son avantage en Ukraine.

Tout ce que l'Europe peut apporter à l'Ukraine "doit être mobilisé maintenant", a déclaré la ministre, insistant sur le renforcement de la défense antiaérienne du pays.

Le New York Times a affirmé que Moscou avait déployé 50.000 soldats dont des Nord-Coréens pour tenter de déloger les troupes ukrainiennes contrôlant depuis trois mois cette partie de la région de Koursk.

Par Léon BRUNEAU avec AFP

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