Scénario américain pour un cessez-le-feu au Liban
©Ici Beyrouth

Selon des sources bien informées sur la position américaine, il existe une convergence entre l’administration sortante de Joe Biden et celle du président élu Donald Trump concernant la situation au Liban, en particulier le conflit actuel entre Israël et le Hezbollah.

Les deux administrations estiment, en effet, qu’il existe une possibilité d’instaurer un cessez-le-feu durable et d’imposer une nouvelle donne empêchant le Hezbollah de se réarmer et de redevenir une menace pour Israël, tout en assurant la stabilité du Liban, le renforcement de l’État et l’instauration de la sécurité.

Les Américains sont convaincus qu'Israël a atteint plusieurs objectifs majeurs dans sa guerre contre le Hezbollah, notamment en neutralisant les menaces d'invasion du nord israélien et en détruisant les tunnels et infrastructures militaires proches de la Ligne bleue, que le Hezbollah prévoyait d'utiliser pour ce faire. De plus, la plupart des hauts dirigeants du Hezbollah, sur les plans militaire, politique et sécuritaire, auraient été éliminés.

Israël se prépare désormais à appliquer la résolution 1701 de l’ONU, visant à créer une zone tampon au sud du Litani et à retirer les armes lourdes du Hezbollah de cette zone, avec pour objectif de détruire toute infrastructure militaire dans la région. Cette opération serait menée sous la supervision de l’armée libanaise et de la Finul, après un déminage complet.

Par ailleurs, un accord avec la Russie prévoit le déploiement de la police militaire russe et de l’armée syrienne à la frontière entre la Syrie et le Liban, afin d’empêcher le passage d’armes et de munitions destinées au Hezbollah.

Cet accord inclut également un feu vert russe aux frappes israéliennes en Syrie ciblant tout approvisionnement iranien destiné au Hezbollah, y compris les infrastructures logistiques et l’envoi d’experts militaires iraniens.

Notons que l’Iran refuse toujours, dans toutes les négociations, tout engagement de cesser d’armer le Hezbollah.

Ce partenariat russo-américain envisage également d’étendre le modèle de sécurité en vigueur à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, qui lui a épargné les frappes israéliennes jusqu’à l’heure, ce qui réduirait le risque d’attaques israéliennes sur les ports libanais et les postes frontaliers officiels avec la Syrie. En contrepartie, l’armée libanaise serait chargée de surveiller efficacement la frontière terrestre avec la Syrie.

Ce scénario est toutefois inacceptable pour le Hezbollah et il est peu probable que le gouvernement libanais engage son armée dans une confrontation directe avec ce dernier pour imposer l’application de ces mesures.

En conséquence, selon des informations américaines, Israël a reçu l’aval pour maintenir une pression militaire sur le Hezbollah, espérant qu’il finisse par se plier aux exigences, permettant ainsi au gouvernement libanais de mettre en œuvre les mesures nécessaires sous supervision américaine. Dans le cas contraire, et en l’absence d’accord politique, Israël pourrait imposer cette nouvelle réalité manu militari, laissant au Liban le soin de gérer seul les conséquences d’un conflit prolongé et ses répercussions sécuritaires internes.

 

 

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