Soutien assez discret de la Russie jusqu'à récemment, en raison de sa dépendance au gaz et de leurs différents accords commerciaux, la Turquie a dû céder sous les pressions américaines. Ankara a annoncé le 28 septembre suspendre l'utilisation du système russe de paiement Mir.
Prise en étau entre Washington et Moscou, la Turquie renonce au système russe de paiement Mir par crainte de représailles américaines, ce que Moscou a dénoncé comme une "pression sans précédent" de la part des États-Unis.
"Il y a des paiements en cours, mais une date a été fixée" pour la suspension du système Mir, a indiqué mercredi à l'AFP à un haut responsable turc, sous couvert d'anonymat et sans préciser de date.
Une décision "prise sous pression de Washington"
Les trois banques publiques concernées - Halkbank, Ziraat et Vakifbank, qui n'avaient pas réagi mercredi - autorisaient jusqu'à présent les transactions avec ce système russe, notamment le retrait d'argent.
Deux des plus grandes banques privées du pays, Denizbank et Isbank, avaient en revanche déjà annoncé la semaine dernière qu'elles suspendaient son utilisation.
Le président Recep Tayyip Erdogan. (AFP)
Pour le Kremlin, "cette décision, bien sûr, a été prise sous la pression sans précédent" de Washington, a fustigé le porte-parole Dmitri Peskov.
Reconnaissant "la situation complexe" pour les banques turques qui se retrouvent désormais "menacées de sanctions" américaines, il a lancé un appel aux partenaires turcs.
"Nous devons rechercher ensemble des moyens de contrer cette pression de manière à ne pas nuire à notre coopération commerciale et économique", a-t-il suggéré.
Une poignée d'utilisateurs
Le fonctionnement des cartes bancaires Mir se trouve désormais réduit à une poignée de pays proches de Moscou, dont le Bélarus - vendredi, l'Ouzbékistan avait déjà renoncé à Mir en arguant de raisons "techniques".
Très dépendante des gaz et pétrole russes, la Turquie a refusé de se joindre aux sanctions occidentales décrétées contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine, tout en proposant sans relâche sa médiation entre Moscou et Kiev.
Le pays, destination prisée des ressortissants russes, a vu arriver des milliers d'entre eux depuis le début de la guerre, touristes, réfugiés et hommes d'affaires qui sont devenus à partir de mai les premiers acquéreurs de biens immobiliers en Turquie.
Ankara avait annoncé élargir le champ d'application du système Mir après une rencontre début août entre le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine.
Les deux dirigeants s'étaient également accordés pour des livraisons de gaz russe à la Turquie payables, pour un quart, en roubles.
Risques de sanctions
Mais Washington a mis en garde dans la foulée les entreprises et banques turques commerçant avec la Russie contre de possibles sanctions.
La Russie a pesté contre ce qu'elle considère comme des pressions de la part de Washington (AFP)
Les États-Unis ont annoncé mi-septembre des sanctions contre de hauts responsables du système bancaire russe, dont Vladimir Komlev, à la tête du système Mir.
Depuis, le régime turc a semblé se distancier du Kremlin: devant les Nations unies, M. Erdogan a appelé à "une sortie digne pour tous" du conflit en Ukraine.
Puis, la semaine dernière, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé les référendums "illégitimes" de la Russie dans quatre régions ukrainiennes sous son contrôle.
Mardi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a menacé la Russie de nouvelles "sévères" sanctions.
"La crainte de sanctions secondaires commence à fonctionner. Les banques turques ont abandonné le système de paiement Mir de Poutine de peur d'être punies par les États-Unis", a réagi mercredi sur Twitter le financier britannique Bill Browder, patron du fonds d'investissement Hermitage Capital.
Conséquences
"Les Chinois, les Émirats arabes unis, les Indiens et de nombreux autres pays devraient comprendre qu'il y aura des conséquences" à continuer de commercer avec Moscou, a ajouté celui qui fait campagne contre la corruption après avoir connu des déboires en Russie.
Développées en 2015 face aux sanctions des Occidentaux après l'annexion de la Crimée en 2014, les cartes Mir - qui signifie "monde" et "paix" en russe - permettent aux Russes d'effectuer des règlements et de retirer de l'argent dans certains pays étranger.
Dans la foulée de l'offensive en Ukraine, les géants mondiaux des cartes bancaires Visa et Mastercard avaient rapidement suspendu leurs activités en Russie, empêchant les cartes émises par les banques russes de fonctionner hors du pays, et les cartes étrangères de fonctionner en Russie.
Avec AFP
Prise en étau entre Washington et Moscou, la Turquie renonce au système russe de paiement Mir par crainte de représailles américaines, ce que Moscou a dénoncé comme une "pression sans précédent" de la part des États-Unis.
"Il y a des paiements en cours, mais une date a été fixée" pour la suspension du système Mir, a indiqué mercredi à l'AFP à un haut responsable turc, sous couvert d'anonymat et sans préciser de date.
Une décision "prise sous pression de Washington"
Les trois banques publiques concernées - Halkbank, Ziraat et Vakifbank, qui n'avaient pas réagi mercredi - autorisaient jusqu'à présent les transactions avec ce système russe, notamment le retrait d'argent.
Deux des plus grandes banques privées du pays, Denizbank et Isbank, avaient en revanche déjà annoncé la semaine dernière qu'elles suspendaient son utilisation.
Le président Recep Tayyip Erdogan. (AFP)
Pour le Kremlin, "cette décision, bien sûr, a été prise sous la pression sans précédent" de Washington, a fustigé le porte-parole Dmitri Peskov.
Reconnaissant "la situation complexe" pour les banques turques qui se retrouvent désormais "menacées de sanctions" américaines, il a lancé un appel aux partenaires turcs.
"Nous devons rechercher ensemble des moyens de contrer cette pression de manière à ne pas nuire à notre coopération commerciale et économique", a-t-il suggéré.
Une poignée d'utilisateurs
Le fonctionnement des cartes bancaires Mir se trouve désormais réduit à une poignée de pays proches de Moscou, dont le Bélarus - vendredi, l'Ouzbékistan avait déjà renoncé à Mir en arguant de raisons "techniques".
Très dépendante des gaz et pétrole russes, la Turquie a refusé de se joindre aux sanctions occidentales décrétées contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine, tout en proposant sans relâche sa médiation entre Moscou et Kiev.
Le pays, destination prisée des ressortissants russes, a vu arriver des milliers d'entre eux depuis le début de la guerre, touristes, réfugiés et hommes d'affaires qui sont devenus à partir de mai les premiers acquéreurs de biens immobiliers en Turquie.
Ankara avait annoncé élargir le champ d'application du système Mir après une rencontre début août entre le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine.
Les deux dirigeants s'étaient également accordés pour des livraisons de gaz russe à la Turquie payables, pour un quart, en roubles.
Risques de sanctions
Mais Washington a mis en garde dans la foulée les entreprises et banques turques commerçant avec la Russie contre de possibles sanctions.
La Russie a pesté contre ce qu'elle considère comme des pressions de la part de Washington (AFP)
Les États-Unis ont annoncé mi-septembre des sanctions contre de hauts responsables du système bancaire russe, dont Vladimir Komlev, à la tête du système Mir.
Depuis, le régime turc a semblé se distancier du Kremlin: devant les Nations unies, M. Erdogan a appelé à "une sortie digne pour tous" du conflit en Ukraine.
Puis, la semaine dernière, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé les référendums "illégitimes" de la Russie dans quatre régions ukrainiennes sous son contrôle.
Mardi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a menacé la Russie de nouvelles "sévères" sanctions.
"La crainte de sanctions secondaires commence à fonctionner. Les banques turques ont abandonné le système de paiement Mir de Poutine de peur d'être punies par les États-Unis", a réagi mercredi sur Twitter le financier britannique Bill Browder, patron du fonds d'investissement Hermitage Capital.
Conséquences
"Les Chinois, les Émirats arabes unis, les Indiens et de nombreux autres pays devraient comprendre qu'il y aura des conséquences" à continuer de commercer avec Moscou, a ajouté celui qui fait campagne contre la corruption après avoir connu des déboires en Russie.
Développées en 2015 face aux sanctions des Occidentaux après l'annexion de la Crimée en 2014, les cartes Mir - qui signifie "monde" et "paix" en russe - permettent aux Russes d'effectuer des règlements et de retirer de l'argent dans certains pays étranger.
Dans la foulée de l'offensive en Ukraine, les géants mondiaux des cartes bancaires Visa et Mastercard avaient rapidement suspendu leurs activités en Russie, empêchant les cartes émises par les banques russes de fonctionner hors du pays, et les cartes étrangères de fonctionner en Russie.
Avec AFP
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