Au moins 38 morts dans des attaques sectaires au Pakistan
Des personnes en deuil portent le corps du dirigeant du Jamaat-e-Islami, Sufi Hameed, tué par l'État islamique de Khorasan (IS-K) dans le district de Bajaur de la province de Khyber Pakhtunkhwa, le 14 novembre 2024. ©AFP

Au moins 38 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des attaques au Pakistan, ont indiqué jeudi des hauts responsables à l'AFP, dernier épisode de violences meurtrières entre chiites et sunnites dans le nord-ouest du pays.

“Deux convois transportant des chiites (...) ont été pris pour cible” à Kourram dans la province du Khyber Pakhtunkhwa frontalière de l'Afghanistan, a dit à l'AFP Javed Ullah Mehsud, membre de l'administration locale, faisant état de 38 morts et de 11 blessés.

“Une dizaine d'assaillants ont tiré à l'aveuglette depuis les deux côtés de la rue”, a-t-il ajouté.

Un officier de police sur place a confirmé ce bilan à l'AFP, sous couvert d'anonymat, précisant que des policiers figuraient parmi les morts.

Depuis juillet, les violences entre tribus chiites et sunnites dans cette région montagneuse ont fait plus de 70 morts, selon la Commission pakistanaise des droits humains, principale ONG de défense des libertés du pays.

À chaque fois, des heurts tribaux et confessionnels éclatent, puis cessent lorsqu'une trêve est arrachée par une jirga, un conseil tribal.

Quelques semaines ou mois plus tard, les violences éclatent de nouveau.

Kourram a ainsi été endeuillé en juillet, en septembre et en octobre.

Depuis, la police escorte les familles qui se déplacent dans des zones habitées par des membres de l'autre confession.

“Les femmes et les enfants (des convois attaqués jeudi) se sont réfugiés dans des maisons”, a ajouté M. Mehsoud, indiquant que “la plupart des victimes étaient des chiites”.

“Les premiers éléments indiquent qu'il s'agit d'attaques confessionnelles”, a-t-il poursuivi.

Les différends entre tribus d'obédiences différentes portent notamment sur la question des terres dans le district où les codes d'honneur tribaux sont prégnants et l'emportent souvent sur l'ordre que les forces de sécurité peinent à faire régner.

En octobre, 16 personnes, dont trois femmes et deux enfants, avaient été tuées lors de l'attaque d'un convoi sunnite circulant sous la protection de paramilitaires.

“Il persiste une forte tension entre les communautés chiites et sunnites en raison de disputes autour de terres et chaque conflit tend à prendre une dimension confessionnelle”, avait alors expliqué un haut responsable local à l'AFP.

Au Pakistan, pays musulman à majorité sunnite, les chiites se disent de longue date victimes de discrimination et de violences.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire