L'Espagnol Pep Guardiola, un des entraîneurs les plus influents et titrés du 21e siècle, a prolongé son contrat de deux ans avec Manchester City, jusqu'en 2027, au moment où le géant d'Europe apparaît fragilisé sur et en dehors des terrains.
Partira, partira pas? La question a fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines. Et le Catalan de 53 ans, nommé en 2016 et qui était en fin de contrat en juin 2025, avait pris soin de l'esquiver constamment.
"Je l'ai déjà dit à maintes reprises, mais j'ai tout ce qu'un manager peut souhaiter, et je l'apprécie énormément. J'espère que nous pourrons ajouter d'autres trophées à ceux que nous avons déjà remportés. Ce sera ma priorité", a déclaré "Pep" dans le communiqué officialisant sa prolongation, jeudi.
Après la déception d'une première saison (2016-2017) terminée à 15 points du champion Chelsea, le club au maillot bleu ciel a raflé six des sept titres en Premier League, probablement le championnat le plus relevé au monde.
Guardiola a en outre réussi à offrir aux "Citizens" leur première Ligue des champions, en 2023, deux ans après une première finale européenne perdue contre Chelsea, là encore.
Au total, l'ancien entraîneur du FC Barcelone (2008-2012) et du Bayern Munich (2013-2016) a remporté quinze trophées majeurs en huit saisons, un butin qui comprend deux titres en Coupe d'Angleterre, quatre en Coupe de la Ligue, une Supercoupe d'Europe et un Mondial des clubs.
Bataille juridique
"Man City" et ses riches propriétaires émiratis peuvent pousser un grand ouf de soulagement à l'idée de conserver l'architecte de leurs plus grands succès, à une période où les nuages s'accumulent.
Sportivement, l'équipe anglaise reste sur quatre défaites d'affilée, toutes compétitions confondues, une série qui peut en partie s'expliquer par la blessure longue durée du milieu défensif espagnol Rodri, l'actuel Ballon d'or.
"J'ai senti que je ne pouvais pas partir maintenant, c'est aussi simple que cela", a déclaré Guardiola dans un entretien au site du club. "Ne me demandez pas pourquoi. Peut-être que les quatre défaites ont été la raison pour laquelle j'ai senti que je ne pouvais pas partir".
Hors terrain, le club du nord-ouest de l'Angleterre est en outre engagé dans une bataille juridique inédite avec la Premier League, organisatrice du championnat, qui l'accuse d'avoir commis des malversations financières après l'arrivée des propriétaires émiratis en 2008.
Il nie toute infraction mais risque de lourdes sanctions sportives s'il était reconnu coupable, par exemple un retrait de points, voire une exclusion des championnats professionnels anglais.
Le départ récent du directeur du football Txiki Begiristain, un proche de Guardiola, avait également jeté un voile d'incertitude autour de son avenir.
72% de victoires
"L'empire de City fait face à une série de défis qui mettront à l'épreuve le génie de Guardiola", a écrit The Guardian dans son édition de jeudi, évoquant pèle-mêle "la menace d'une sanction en Premier League" ou le renouvellement d'une "équipe vieillissante".
En attendant, l'Espagnol continuera d'enchanter les supporters de Manchester City par sa science tactique, ses innovations et sa rage de vaincre, largement perceptible sur le banc de touche.
Il continuera, aussi, de mener de jolis duels avec ses anciens adjoints devenus numéro un, comme Mikel Arteta et Enzo Maresca, les entraîneurs respectifs d'Arsenal et Chelsea.
"Je suis ravi que l'aventure de Pep à Manchester City se poursuive, permettant à son dévouement, sa passion et sa pensée innovante de continuer à façonner le paysage du football", a d'ailleurs relevé son président, l'homme d'affaires émirati Khaldoon Al Mubarak.
En Angleterre, Guardiola a transformé son équipe en une armada assoiffée de victoires, comme il l'avait fait auparavant au Barcelone et au Bayern, mais sur une durée bien plus longue.
En plus de ses multiples trophées, il a remporté 353 des 490 matches qu'il a dirigés depuis le banc de Manchester City (72% de victoires), selon les chiffres fournis par le club. Durant cette période, l'équipe a par ailleurs marqué 1.200 buts, soit 2,45 par match.
Avec AFP
Commentaires