La Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie occidentale (CESAO) a publié, lundi, les principales conclusions contenues dans son rapport “ Perspectives de la dette et des finances publiques de la région arabe”. Selon l’étude, la dette publique des pays arabes représentait plus de 15 % des recettes publiques en 2023, contre environ 7 % en 2010, et a atteint un record de 40 milliards de dollars en 2024. De plus, dans les pays à faible revenu, le service de la dette dépasse 1 milliard de dollars au cours des années 2023-2024.
Ce rapport a été dévoilé lors d'un atelier sur les “Stratégies d'optimisation de la dette pour élargir l'espace budgétaire et financer les objectifs de développement durable” qui s'est tenu les 24 et 25 novembre à Amman. Il fournit un aperçu complet des divers flux financiers comprenant la dette et les ressources intérieures, ainsi que de nouveaux instruments de financement innovants.
Celui-ci indique que de 2010 à 2023, la valeur réelle du PIB régional a augmenté d'environ 791 milliards de dollars, tandis que la dette publique a explosé. Le montant dû s'élevait à 880 milliards de dollars dans la région arabe, et bien que la croissance économique soit restée inférieure à 3 %, le coût des emprunts sur le marché est resté supérieur à 5 % pour les dettes en devises locales et étrangères dans les pays à revenu intermédiaire.
Dans ce contexte, la Secrétaire exécutive de la CESAO, Roula Dashti, a souligné que “ les différences dans les taux d’intérêt sur la dette du marché indiquent qu’il existe une marge d’économie importante” et a déclaré qu’“ en 2023, les pays arabes à revenu intermédiaire auraient pu conserver plus de 1,8 milliard de dollars en paiements d’intérêts sur la dette si le taux d’intérêt moyen des économies de marché émergentes à l’échelle mondiale était appliqué”.
Un communiqué explique que le rapport a pour objectif d’accroître la préparation des décideurs politiques à faire face aux défis de financement actuels et futurs, en augmentant la flexibilité financière et économique, pour parvenir à un développement plus global. Il vise également à activer le dialogue, en particulier au niveau mondial, sur les questions de financement, de renforcement des capacités institutionnelles et l’élaboration de politiques.
Le rapport indique que les recettes publiques totales de la région représentaient en moyenne 32 % du PIB en 2023, contre 26,5 % en moyenne pour les économies de marché émergentes et 35,5% pour les économies avancées.
Le rapport propose un programme d’action exécutable qui comprend trois stratégies : améliorer les portefeuilles de dette, renforcer l’efficacité des cadres de recettes et de dépenses publiques et accroître l’utilisation de mécanismes de financement innovants et de cadres de financement durables.
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