Le Conseil des ministres s’est tenu mercredi au Grand Sérail dans le but de discuter de l’accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, proclamé mardi soir et entré en vigueur, mercredi, à 4h du matin.
Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a annoncé entamer "la phase de renforcement de la présence de l'armée dans le sud" ainsi que "le processus de reconstruction", lors d’un point de presse tenu à l’issue de la réunion. Il a aussi réitéré l’engagement du gouvernement "à mettre en œuvre la résolution 1701" et "à stabiliser la Ligne bleue", appelant "Israël à se retirer de toutes les zones qu'il a occupées".
"Aujourd'hui, nous vivons des moments exceptionnels et la responsabilité est grande pour nous tous, a-t-il déclaré. Tout le monde doit se mobiliser pour la réforme et la construction de l'État afin de rétablir la confiance du monde" en notre pays.
En amont de la séance, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’est entretenu avec le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, qui l’a informé de la situation sécuritaire et du plan visant à renforcer le déploiement de la troupe dans le sud.
Fait notable, les ministres (notamment du Courant patriotique libre) qui jusque-là boycottaient le Conseil, estimant que les réunions ministérielles étaient anticonstitutionnelles en l’absence d’un président, ont participé à la séance de mercredi. Le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, a souligné à cet égard que sa présence dénote sa "responsabilité", avançant qu’il n’a "jamais failli au devoir national" ni aux responsabilités dans le cadre de son poste actuel.
Avant la réunion, M. Slim a affirmé l’importance que "l'accord de cessez-le-feu ne compromette pas la souveraineté nationale et préserve la sécurité de notre peuple". Dans ce cadre, il a estimé que "les propos concernant une liberté de mouvement de l’ennemi israélien au Liban contredisent le contenu de l’accord en 13 points publié, qui ne mentionne pas ce sujet". "Nous ne l’accepterons pas", a-t-il insisté, rappelant que "l’accord stipule uniquement le droit des deux parties à la légitime défense". Considérant qu'il était "temps que la guerre cesse", il a affirmé le "rôle central" de l'armée dans la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu. "L’armée fera tout ce qui est nécessaire pour mettre en œuvre ce plan", a-t-il conclu.
En réponse à une question concernant l’effectif des troupes déployées au sud, M. Slim a indiqué que "l’armée augmentera ses effectifs de manière progressive", notant que "le recrutement de 1.500 soldats ne pourrait se faire à une vitesse record". Il a précisé qu’il existe une procédure institutionnelle à adopter. "Cette première promotion de jeunes volontaires libanais devra suivre une formation de trois mois et sera suivie de trois autres promotions."
Lors de son allocution d’ouverture, M. Mikati a salué la solidarité nationale et a ensuite distribué aux ministres une copie de l'accord de cessez-le-feu en anglais, tel qu'il l'a reçu mardi. Il a aussi demandé au commandant de l'armée de présenter le plan visant à finaliser le déploiement de l'armée libanaise dans le sud, tenant à employer le terme "finaliser" plutôt que "commencer". Selon le général Joseph Aoun, le nombre de soldats libanais tués dans les frappes israéliennes s’est élevé à 46.
Le Conseil des ministres discute l'accord de cessez-le-feu
— Ici Beyrouth (@Icibeyrouthnews) November 27, 2024
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Par Yara Germany pic.twitter.com/yUu8wFrRO4
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