Conclave, le nouveau thriller d’Edward Berger, explore les intrigues secrètes et les luttes de pouvoir au cœur du Vatican lors de l’élection d’un nouveau pape. Entre manipulations et trahisons, le film plonge le spectateur dans un huis clos politique tendu, où chaque décision est susceptible de bouleverser l’avenir de l’Église.
Le Vatican devient l'épicentre d'un thriller politique haletant avec Conclave, en salles en France dès le 4 décembre. Porté par un casting brillant mené par Ralph Fiennes, le film s'immisce dans les coulisses d’un conclave, comme son nom l’indique, où cardinaux, ambitions et trahisons se mêlent, dévoilant un univers de secrets et de manœuvres où la papauté se joue à huis clos.
Fiennes incarne le cardinal Lawrence, l’homme en charge d’organiser l’assemblée des cardinaux qui élira le prochain pape après la mort du souverain pontife. Sa mission, en apparence administrative, se révèle rapidement un défi de taille dans un monde clos où chaque geste et parole sont scrutés. Les rancunes du passé, les rivalités politiques et les secrets inavouables sont au coeur des péripéties.
Réformateurs et conservateurs
L’un des enjeux majeurs du film réside dans la lutte entre deux visions radicalement opposées de l’Église: l’une, réformiste, prônée par des cardinaux libéraux, et l’autre, conservatrice, défendue par ceux qui souhaitent maintenir l'institution dans ses traditions les plus rigides. Stanley Tucci et John Lithgow incarnent deux des prétendants à la papauté, chacun cherchant à s’imposer pour influer sur la direction que prendra l’Église. Une dimension inédite est ajoutée avec la présence d’Isabella Rossellini, interprétant une religieuse qui, bien que rare dans ce monde patriarcal, prend part aux intrigues autour du conclave.
Alliances et trahisons
La tension est palpable tout au long de ce huis clos, entre manipulations, alliances et trahisons, jusqu’à un retournement final inattendu. Le cardinal Bellini, incarné par Tucci, résume cette atmosphère tendue lorsqu’il affirme qu’ “aucun homme sain d’esprit ne voudrait de la papauté”, malgré son propre désir d’y accéder, convaincu que sa nomination pourrait empêcher un recul social de l’Église face aux pressions conservatrices.
Conclave est l’œuvre du réalisateur allemand Edward Berger, déjà acclamé pour À l'Ouest, rien de nouveau (2022), qui a remporté quatre Oscars. Le cinéaste, qui a voulu réaliser un thriller politique dans la veine des classiques des années 1970 comme Les hommes du président, a choisi un cadre inédit pour ce type de film: l’univers clos du Vatican. “Il me semblait essentiel que tout ce qui se passe dans notre société soit intégré, les conflits entre la gauche et la droite, la réforme et le conservatisme”, explique-t-il.
Débat et blasphème
L’adaptation du roman de Robert Harris, auteur britannique dont les œuvres ont été portées à l’écran par Roman Polanski (The Ghost Writer, J’accuse), plonge le spectateur dans un décor d’une grande précision, notamment une reconstitution fidèle de la Chapelle Sixtine, où se déroule le conclave. Les scènes sont également baignées dans un réalisme frappant, accentué par les détails de la vie quotidienne des cardinaux, à la fois humains et proches des préoccupations du monde extérieur.
Si le film est destiné à captiver les amateurs de thrillers politiques, il pourrait également susciter des débats parmi les catholiques conservateurs, à la recherche de films plus “guidés par la foi”. Bien que certains puissent considérer Conclave comme blasphématoire, le réalisateur estime que la plupart des spectateurs, y compris les cardinaux, apprécieront la manière dont le film reflète la réalité du fonctionnement du conclave. “Les films ont pour but de susciter des discussions, conclut Berger. On ne peut pas plaire à tout le monde.”
Avec AFP
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