L'Irak envoie des troupes à sa frontière avec la Syrie pour renforcer sa sécurité
Une photo diffusée par le ministère irakien de la Défense montre du matériel militaire irakien transporté vers la frontière syrienne le 2 décembre 2024. ©MINISTÈRE DE LA DÉFENSE IRAKIEN / AFP

L'Irak a annoncé avoir dépêché lundi des blindés pour renforcer la sécurité à sa longue frontière avec la Syrie où des groupes rebelles mènent une offensive fulgurante dans le nord du pays.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a lui fait état de l'arrivée en Syrie, via la frontière irakienne, d'environ 200 combattants des Hachd al-Chaabi, une coalition de groupes paramilitaires majoritairement pro-iranienne, dépêchés vers la région d'Alep pour soutenir les forces du régime.

Dans le nord syrien, l'offensive éclair des rebelles emmenés par des islamistes radicaux a provoqué la fébrilité dans les milieux politiques et sécuritaires en Irak.

Le pays est encore traumatisé par la montée en puissance fulgurante des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en 2014 et la conquête de près d'un tiers du territoire irakien. Les jihadistes ont été mis en déroute en Irak en 2017.

"Des unités de blindés de l'armée irakienne" ont été envoyées "en renfort vers la frontière" sur un axe allant d'Al-Qaïm jusqu'à la frontière jordanienne plus au sud, selon le ministère de la Défense irakien.

Des "renforts" similaires ont aussi été déployés sur la zone frontalière nord, dans la province de Ninive, d'après cette même source.

"Toute infiltration à la frontière syro-irakienne est absolument impossible, du fait des fortifications et des unités de combat s'y trouvant", a déclaré lundi en conférence de presse le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Moqdad Miri.

Un discours que tous les hauts gradés irakiens répètent ces derniers jours au sujet de la longue frontière de 600 km.

"L'Irak a pris de solides précautions après l'expérience amère de 2014" assurait vendredi le général Qaïs al-Mohamadaoui, commandant-adjoint des Opérations conjointes, regroupant différentes forces sécuritaires.

Les forces antirégime syriennes ont dû réagir.

"La révolution syrienne vise à libérer le peuple syrien de l'injustice du régime Assad (...) et ne représente pas de menace pour la sécurité ou la stabilité de l'Irak", promet dans un communiqué le "Gouvernement de Salut" --administration civile du nord-ouest syrien installée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS).

Selon l'OSDH, les combattants entrés à Boukamal en Syrie sont arrivés en deux vagues, dimanche soir et lundi, depuis la région irakienne d'Al-Qaïm.

Interrogés par l'AFP, des responsables de deux factions armées irakiennes --Al-Noujaba et les Kataëb Hezbollah-- ont assuré ne pas avoir dépêché de combattants.

"Il est encore tôt pour ce type de décision", a précisé à l'AFP un commandant des Brigades du Hezbollah s'exprimant sous anonymat.

 

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire