L'offensive fulgurante des rebelles menée par des islamistes extrémistes en Syrie vise à renverser le président Bachar al-Assad, a déclaré leur chef dans une interview publiée vendredi par la chaîne américaine CNN.
"Lorsque nous parlons d'objectifs, le but de la révolution, c'est de renverser ce régime. Nous avons le droit d'utiliser tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif", a déclaré à CNN Abou Mohammed al-Jolani, le chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) qui mène la coalition rebelle.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part "souhaité" vendredi que l'avancée des rebelles en Syrie se "poursuive sans incident", estimant que leur objectif est bien Damas, la capitale.
"Jusqu'ici Idleb, Hama et Homs et bien sûr l'objectif, Damas: l'avancée des opposants continue. Nous souhaitons que cette avancée se poursuive sans incident", a déclaré le chef de l'État, proche de la rébellion.
Évoquant ses relations avec le président syrien Bachar al-Assad, avec lequel il avait tenté d'entamer un processus de réconciliation sous l'égide de la Russie, M. Erdogan a pris acte de son absence de "réponse positive".
"Je lui ai dit : Venez, rencontrons-nous pour évoquer l'avenir de la Syrie ensemble. Mais je n'ai jamais eu de réponse positive d'Assad", a-t-il déclaré.
La Turquie partage plus de 900 km de frontière avec la Syrie et accueille près de trois millions de réfugiés sur son sol, devenus un enjeu de politique intérieure.
Le chef des forces dirigées par les Kurdes en Syrie, a de son côté déclaré qu'il était ouvert au dialogue avec les rebelles islamistes qui mènent une offensive fulgurante dans le pays, mais aussi avec la Turquie proche de la rébellion.
"Nous voulons une désescalade avec Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et d'autres parties et que nos problèmes soient résolus par le dialogue", a déclaré à la presse Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui contrôlent des pans entiers du nord-est de la Syrie. Il a estimé que la progression rapide des rebelles menés par HTS du nord vers le centre du pays imposait "une nouvelle" réalité politique en Syrie.
L'ambassade russe à Damas a indiqué dans un communiqué encourager ses ressortissants "à quitter le pays sur des vols commerciaux (...) en raison de la situation militaire et politique difficile", précisant que ses services à Damas continuent "de fonctionner normalement".
Avec AFP
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