Le cabinet israélien a approuvé dimanche l'occupation du Mont Hermon et des zones démilitarisées environnantes, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ait ordonné à l'armée israélienne de “s'emparer” d'une zone tampon démilitarisée, contrôlée par l'ONU, entre la partie du plateau du Golan annexée par l’Etat hébreu et la Syrie.
M. Netanyahou a déclaré que l'accord de désengagement conclu en 1974 avec la Syrie “s'est effondré” et qu'il a donc “ordonné hier à l'armée de s'emparer de la zone tampon et des positions de commandement situées à proximité. Nous ne permettrons à aucune force hostile de s'établir à notre frontière”.
Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne avait annoncé avoir franchi la “ligne violette “ – nom de la ligne de contact – et s'être déployée dans la zone tampon.
"À la lumière des développements en Syrie et sur la base de (...) la possibilité que des groupes armés pénètrent dans la zone tampon", l’armée y a déployé des forces dans "plusieurs points clés nécessaires à la défense afin d'assurer la sécurité des communautés du plateau du Golan et des citoyens israéliens", indique-t-elle dans un communiqué.
En milieu d’après-midi, l’armée avait pris le contrôle du côté syrien du mont Hermon, en face de la frontière avec le Liban, selon la chaîne saoudienne Al Hadath.
Un autre communiqué a annoncé que l'ensemble du plateau du Golan annexé, près de la frontière syrienne, était désormais considéré comme une “zone militaire fermée”.
L’armée israélienne a ajouté ne "pas intervenir" dans les événements en Syrie où des groupes rebelles avec à leur tête des islamistes radicaux, ont annoncé dimanche la chute du régime de Bachar al-Assad, après une offensive fulgurante lancée le 27 novembre à travers la Syrie.
Frappes israéliennes
En parallèle, l’armée de l’air israélienne a frappé des dépôts d'armes de l'armée syrienne près de l'aéroport militaire de Mazzeh, dans la banlieue de Damas, ainsi qu’en d’autres endroits du pays, a indiqué à l'AFP l’Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
“Les frappes israéliennes ont visé des positions de la quatrième division de l'armée syrienne près de l'aéroport militaire de Mazzeh”, a déclaré Rami Abdel Rahman, qui dirige l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ajoutant que les cibles comprenaient des dépôts d'armes.
D’autres dépôts ont été visés près des localités de Inkhil, Soueida, Daraa et Khalkhala, au sud du pays. Au total, l’armée israélienne a mené plus d’une centaine de frappes au cours de la journée.
“Individus armés non identifiés”
Samedi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait indiqué que les troupes syriennes s'étaient retirées de leurs positions dans la province de Qouneitra, qui borde le plateau du Golan où, depuis 1974, une zone démilitarisée est surveillée par la force des Nations unies pour l'observation du désengagement (Fnuod).
Un porte-parole de la Fnuod avait fait état "d'individus armés non identifiés dans la zone de séparation, dont une vingtaine sont entrés dans l'une des positions de la mission dans la partie nord de la zone de séparation".
L'armée israélienne a annoncé avoir aidé la force de l'ONU à "repousser" une attaque.
Interrogé dimanche par l'AFP sur les informations des médias libanais selon lesquelles une frappe israélienne a visé un dépôt d'armes dans la province de Qouneitra sur le plateau du Golan, un porte-parole de l'armée a déclaré ne pas faire de "commentaire".
Israël a conquis une partie du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967 avant d'annexer ce territoire en 1981. Cette annexion n'est pas reconnue par l'ONU.
En 2014, la Fnuod avait dû abandonner ses positions dans la partie syrienne du Golan, quand des groupes rebelles et des jihadistes de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda s'étaient emparés du secteur. Ces derniers avaient pris graduellement plusieurs zones de Qouneitra, dont le passage entre la partie syrienne du Golan et la partie du plateau occupée par Israël.
Quarante-cinq Casques bleus fidjiens de la Fnuod avaient été pris en otage après des combats entre l'armée et les rebelles avant d'être libérés au bout de deux semaines.
Avec AFP
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