Le groupe islamiste HTS, à la tête de la coalition rebelle qui a provoqué la chute du président syrien Bachar al-Assad, doit être "jugé sur ses actes", en particulier le traitement des minorités, a souligné lundi le gouvernement allemand.
Ancienne branche d'al-Qaïda en Syrie, organisation avec laquelle elle a rompu en 2016, Hayat Tahrir al-Sham (HTS) est toujours classée par les chancelleries occidentales comme un groupe "terroriste".
Mais "elle a accompli des choses ces derniers jours et, que nous le voulions ou non, elle jouera un rôle dans l'évolution à venir du nouvel ordre en Syrie", a déclaré à la presse Sebastian Fischer, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"On doit la juger sur ses actes", a-t-il encore dit, soulignant les "efforts" démontrés récemment par l'organisation.
HTS "s'est efforcé, ces derniers mois et années, de se démarquer de ses origines jihadistes", a "mis en place une administration civile dans son fief d'Idleb", a "appelé à la protection des minorités à Alep" ou encore "mis en garde contre des actes de vengeance", a fait remarquer M. Fischer.
Mais la région d'Idleb, contrôlée par HTS, n'est "pas un paradis démocratique" avec des civils "emprisonnés pour avoir des opinions et des comportements différents", a aussi souligné M. Fischer.
Le "traitement des civils et en particulier des minorités dans les zones qu'ils contrôlent" permettra de déterminer "si ces efforts peuvent désormais être pris au sérieux", a-t-il encore dit.
Dimanche, le chancelier Olaf Scholz a affirmé que l'Allemagne était prête "à contribuer" à une solution politique pour ramener la paix en Syrie après la "bonne nouvelle" de la chute de Bachar al-Assad .
Ce dernier, au pouvoir depuis 2000, a été renversé dimanche par une offensive éclair des rebelles islamistes après plus de 13 ans d'un conflit civil sanglant, déclenché par la féroce répression de manifestations prodémocratie, et qui a fait plus d'un demi-million de morts.
La coalition de rebelles est menée par le groupe islamiste radical HTS d'Abou Mohammad al-Jolani, qui a lancé l'offensive à partir de son bastion d'Idleb (nord-ouest).
Avec AFP
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