Syrie: l'offensive éclair des rebelles islamistes planifiée depuis un an
Des gens se rassemblent avec des drapeaux syriens de l'époque de l'indépendance pour célébrer l'éviction du président syrien Bachar al-Assad sur la place des Omeyyades dans le centre de Damas le 13 décembre 2024. ©Sameer Al-DOUMY/AFP

Les rebelles islamistes syriens, qui ont pris le monde de court en renversant le président Bachar al-Assad lors d'une offensive éclair, avaient planifié cette opération il y a un an, a affirmé un de leurs commandants militaires au Guardian.

Dans un entretien publié vendredi par le journal britannique, Abou Hassan al-Hamwi, commandant militaire de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) et ancien chef de la branche militaire du groupe islamiste, est revenu longuement sur les coulisses de cette opération qui a mis fin aux 24 années de règne sans merci du président Assad.

Baptisée "repousser l'agression", la préparation de cette opération avait commencé il y a un an, bien que le groupe s'y préparait depuis des années.

Ce n'est qu’en novembre qu'il a estimé que le moment était venu.

Pour ce faire, il a d'abord fallu coaliser les différents groupes rebelles qui opéraient dans le pays. "Le problème fondamental était l'absence d'un leadership unifié", a déclaré Al-Hamwi, 40 ans.

Une salle des opérations a été créée, réunissant les commandants d'environ 25 groupes rebelles dans le sud, qui coordonnerait les mouvements de leurs combattants entre eux et avec HTS, dans le nord.

Une fois la coalition ficelée, avec comme fer de lance le groupe HTS, elle s'est attelée à la formation des combattants et à l'élaboration d'une doctrine militaire.

"Nous avons étudié l'ennemi en profondeur, analysé ses tactiques, de jour comme de nuit, et nous avons utilisé ces connaissances pour développer nos propres forces", a-t-il ajouté.

Le groupe, qui était composé d'insurgés, s'est lentement transformé en une force de combat disciplinée, décrit le journal.

HTS a également commencé à produire ses propres armes, véhicules et munitions. Des ressources qui restaient limitées, contrairement à celles du président Assad, qui disposait du soutien de la Russie et de l'Iran.

Dans ce contexte, une unité militaire dédiée aux drones a été créée, réunissant des ingénieurs, des mécaniciens et des scientifiques.

"Nous avons unifié leurs connaissances et fixé des objectifs clairs: nous avions besoin de drones de reconnaissance, de drones d'attaque et de drones explosifs, en mettant l'accent sur la portée et l'endurance", a souligné Al-Hamwi ajoutant que leur production avait commencé en 2019.

Ces "drones explosifs" ont été déployés ce mois-ci contre les forces de l'ex-président syrien.

À l'issue d'une offensive de 11 jours, la coalition rebelle dominée par HTS a renversé dimanche le pouvoir de Bachar al-Assad, qui a fui en Russie avec sa famille, selon les agences russes.

Un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, a été nommé mardi pour diriger un gouvernement transitoire jusqu'au 1er mars.

Avec AFP

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