Le secrétaire d'État Antony Blinken a demandé aux autorités irakiennes de sévir contre les groupes armés pro-iraniens, évoquant une opportunité après la chute du président syrien Bachar el-Assad qui a affaibli l'influence de l'Iran, a déclaré samedi un responsable américain.
Lors de sa visite à Bagdad vendredi dans le cadre d'une tournée régionale, M. Blinken a rencontré le Premier ministre Mohamed Chia el-Soudani, après l'offensive fulgurante rebelle qui a mis fin à un demi-siècle de règne du clan Assad, un allié majeur de l'Iran.
Selon le responsable américain qui a requis l'anonymat, M. Blinken a dit à M. Soudani que l'Iran n'avait jamais été aussi faible et que l'Irak avait l'occasion de réduire son influence.
Plus précisément, M. Blinken lui a demandé de museler les groupes armés chiites irakiens soutenus par l'Iran qui, depuis des années, attaquent périodiquement les forces américaines en Irak, pays voisin de la Syrie, a-t-il dit.
Le secrétaire d'État a également demandé à M. Soudani de prévenir le transfert d'armes iraniennes à travers le territoire irakien vers tout groupe affilié en Syrie.
L'influence de l'Iran s'est fortement accrue chez le voisin irakien après l'invasion américaine en 2003 qui a renversé le dictateur Saddam Hussein.
À Damas, le gouvernement Assad a longtemps été soutenu par l'Iran et son puissant allié, le Hezbollah, sorti largement affaibli d'une guerre avec Israël fin novembre.
Le responsable américain n'a pas souhaité dire comment M. Soudani avait réagi aux demandes de M. Blinken, si ce n'est que le Premier ministre avait exprimé l'espoir que l'Irak puisse éviter d'être impliqué dans tout conflit.
M. Blinken a également promis de travailler avec l'Irak pour empêcher une résurgence du groupe jihadiste Daech, qui occupait de larges pans de territoire en Irak et en Syrie il y a dix ans, avant d'être défait.
Le gouvernement irakien a convenu avec l'administration du président Joe Biden de réduire le reste de la présence des militaires américains en Irak, une demande de longue date des milices alliées à l'Iran.
Shaun Tandon, avec AFP
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