Manchester City a le moral dans les chaussettes et l'infirmerie remplie avant le derby, dimanche (17h30) contre Manchester United, un voisin déprimé depuis plusieurs années, et qui végète à la 13e place avant la 16e journée.
Le règne quasi-absolu de l'ogre "citizen" en Premier League, avec six titres avalés en sept saisons, touche-t-il à sa fin? L'interminable glissade le laisse à penser.
La défaite 2-0 subie mercredi chez la Juventus était la septième d'une série de dix matches, commencée le 30 octobre, lors de laquelle Manchester City n'a empoché qu'une seule victoire.
En championnat, le club au maillot bleu ciel n'a pris que quatre points sur les six dernières rencontres. Une seule équipe partage ce triste bilan: Southampton, la lanterne rouge.
L'entraîneur Pep Guardiola, considéré comme un génie dans sa discipline, n'arrive pas à redresser un paquebot qui prend l'eau, plombé par l'absence longue durée du milieu stabilisateur, Rodri, et par une multitude de forfaits en défense (Stones, Akanji, Aké...).
"Je ne sais pas ce que je dois faire. J'ai besoin de joueurs", a-t-il déclaré vendredi. "Nous avons trois (défenseurs à disposition, ndlr) mais nous verrons ce qui se passe. Peut-être que des ailiers devront jouer latéraux, ou Mateo (Kovacic), ou peut-être qu'on jouera avec cinq joueurs en défense", a-t-il énuméré en conférence de presse.
Portes ouvertes en défense
La défense de City ressemble à une porte de saloon en ce moment, avec des adversaires qui se délectent des courants d'air.
"Il y avait tellement d'espace du côté opposé, à côté de (Ilkay) Gündogan. Quand vous jouez avec un seul numéro six, dans une formation en 4-1-4-1, comme City, il y a beaucoup d'espace à gauche et à droite du numéro six", a relevé samedi dernier l'entraîneur de Crystal Palace, Oliver Glasner, après avoir accroché 2-2 ses prestigieux visiteurs.
Début novembre, c'est le Sporting qui s'était régalé 4-1 face aux champions d'Europe 2023. L'entraîneur de l'époque, Ruben Amorim, occupe désormais le banc de Manchester United.
A Old Trafford, la douce euphorie entourant l'arrivée du jeune Portugais (39 ans) s'est déjà un peu évanouie, cependant.
Le parcours sans faute en Ligue Europa (deux victoires) est assombri par le bilan en Premier League: une seule victoire en quatre matches, et surtout deux défaites successives, contre Arsenal et Nottingham, avant d'aller chez City.
Les "Red Devils" pointent à la treizième place avec 19 points, soit le pire total après quinze journées depuis que le championnat d'Angleterre est devenu la Premier League, en 1992.
"Concentré sur nos problèmes"
Le déclassement de Manchester United, détenteur du record national (20 titres en championnat, le dernier en 2013), ne permet pas d'apprécier les soucis passagers de City.
"Je ne pense jamais à ce genre de choses. Nous allons affronter un grand adversaire et je suis plus concentré sur nos problèmes, nous en avons pas mal ici", a reconnu Amorim avant le derby.
Le nouvel entraîneur a hérité d'une équipe à la confiance minée, avec certains leaders très éloignés de leur meilleur niveau. Il tente de les remettre en selle tout en inculquant de nouveaux principes tactiques, un double objectif pas forcément compatible avec le court terme.
Contre les Tchèques du Viktoria Plzen (2-1), jeudi, il a pu trouver un peu de bonheur avec l'entrée réussie de Mason Mount et avec le doublé de Rasmus Hojlund, le N.9 danois, qui a marqué cinq fois dans ses quatre derniers matches.
Face à Erling Haaland et sa bande, il n'y aura pas d'excès de confiance néanmoins, car "les grandes équipes peuvent réagir à tout moment", a prévenu Amorim.
"Je pense qu'ils sont mieux placés que nous en ce qui concerne la compréhension du jeu", a-t-il ajouté. "La manière donc ils jouent, la confiance qu'ils ont. Même dans ce genre de moments".
Avec AFP
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