À Saydnaya, des secouristes turcs recherchent d'éventuels cachots souterrains
Des hommes creusent pour aider les membres des services d'urgence et de secours turcs de l'AFAD à rechercher des prisonniers à la prison de Saydnaya à Damas, le 16 décembre 2024. ©Sameer Al-Doumy / AFP

Des secouristes de l'Agence turque de gestion des catastrophes (AFAD) ont commencé lundi des recherches pour retrouver des personnes qui seraient toujours détenues dans des cachots souterrains de la prison de Saydnaya en Syrie, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l’AFAD, Kubilay Ozyurt.

Les recherches sont menées "conformément à une demande des autorités syriennes" et en coordination également avec les autorités turques, a déclaré Okay Memis, le directeur de l'AFAD, cité par l'agence de presse turque Anadolu.

Il a ajouté qu'une équipe de 120 secouristes, arrivés à bord de 43 véhicules, mènerait ces recherches à l'aide de radars et d'équipements acoustiques, afin de déterminer s'il existait des emplacements qui n'auraient pas encore été découverts dans le sous-sol de la prison.

La prison de Saydnaya, située au nord de Damas, est devenue le symbole de la répression exercée par le clan Assad, en particulier depuis le début de la guerre civile en 2011.

Des milliers de détenus, certains entassés depuis les années 80 dans cette prison qu'Amnesty International a qualifiée d'"abattoir humain", ont été libérés par les rebelles syriens qui se sont emparés du pouvoir le 8 décembre.

Les images de prisonniers hagards et décharnés, certains portés par des camarades car trop faibles pour s'extraire de leurs cellules, ont fait le tour du monde.

Le complexe pénitentiaire a été fouillé par les secouristes syriens des Casques blancs qui ont annoncé mardi dernier la fin des opérations sans avoir trouvé de détenus.

Le complexe pourrait avoir plusieurs niveaux sous terre, ce qui a alimenté les soupçons de la présence de cachots souterrains encore non découverts.

L'Association des détenus et des disparus de la prison de Saydnaya (ADMSP) juge cependant ces rumeurs infondées.

L'équipe turque, spécialisée dans les recherches en milieu urbain et dans les opérations de sauvetage, est consciente du fait que d'éventuelles découvertes pourraient être précieuses dans le cadre de futures enquêtes criminelles, a ajouté M. Memis.

L'ADMSP estime que plus de 30.000 détenus ont été exécutés au sein de la prison ou y sont morts sous la torture, par manque de soins ou de nourriture, entre 2011 et 2018. Selon cette association, les rebelles ont libéré plus de 4.000 détenus de Saydnaya.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 100.000 personnes sont mortes dans les prisons et les centres de détention en Syrie depuis 2011.

Avec AFP

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