L'ONU demande à la CIJ son avis sur les obligations d'Israël envers les Palestiniens
©Eyad Baba / AFP

L'Assemblée générale des Nations unies a approuvé jeudi une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens, alors que le gouvernement israélien est accusé d'entraver l'accès de l'aide à Gaza.

La résolution, soumise par la Norvège, a été adoptée à une large majorité: 137 pays ont voté pour, 12 contre, et 22 se sont abstenus.

Elle demande à la CIJ de clarifier ce qu'Israël est tenu de faire pour "garantir et faciliter l'acheminement sans entrave de l'approvisionnement indispensable à la survie de la population civile palestinienne".

Bien que les décisions de la CIJ, plus haute juridiction de l'ONU basée à La Haye, soient juridiquement contraignantes, la cour ne dispose d'aucun moyen concret pour les faire respecter.

Mais elles accentuent la pression diplomatique sur Israël. En juillet, la CIJ avait rendu, dans une affaire distincte, un avis consultatif selon lequel l'occupation israélienne du territoire palestinien était "illégale" et devait cesser dès que possible.

Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza frappés par un désastre humanitaire.

Le gouvernement israélien, qui a imposé un siège total au territoire, reproche souvent aux organisations humanitaires leur incapacité à distribuer de grandes quantités d'aide.

"C'est une catastrophe que la communauté internationale n'ait pas été en mesure de répondre de manière adéquate", a déclaré à l'AFP Andreas Kravik, le vice-ministre norvégien des affaires étrangères.

"Ce n'est pas un manque de volonté de la communauté internationale de fournir une aide humanitaire, mais nous n'avons pas accès (à Gaza) et nous n'obtenons pas la collaboration dont nous avons besoin", a-t-il regretté.

L'initiative de la Norvège a été déclenchée par l'adoption en octobre par le Parlement israélien d'une loi interdisant, à partir de fin janvier, à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) d'opérer sur le sol israélien et de se coordonner avec les autorités israéliennes.

Les autorités israéliennes accusent des employés de l'Unrwa d'avoir participé au massacre perpétré sur son sol le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Je ne sais pas ce qui va se passer si la loi entre en vigueur", a avoué jeudi Stephane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

"Soyons clairs: l'Unicef ne peut pas remplacer les quelque 2000 enseignants qui travaillent pour l'Unrwa dans les écoles de Cisjordanie. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) ne peut pas remplacer les centaines, voire plus, de professionnels de la santé palestiniens qui travaillent dans les cliniques de l'Unrwa. C'est tout simplement impossible", a-t-il dit.

Danny Danon, l'ambassadeur israélien auprès des Nations Unies, a estimé que l'Assemblée générale refusait d'avancer. "La CIJ est désormais instrumentalisée", a-t-il accusé.

Avec AFP.

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