Sept mois après leur premier affrontement, Oleksandr Usyk a de nouveau battu Tyson Fury dimanche à Ryad, s'imposant aux points par décision unanime. Toujours invaincu en 23 combats, l'Ukrainien reste le patron des lourds et consolide sa place parmi les grands.
Plus précis et agressif, Usyk a imposé son rythme, touchant Fury à plusieurs reprises avec son crochet gauche. L'Ukrainien de 37 ans s'est vu attribuer la victoire 116-112 par les trois juges, et conserve ainsi son invincibilité (23 victoires en autant de combats) ainsi que ses ceintures WBA, WBO, WBC.
"C'est un grand combattant, c'est une grande performance", a déclaré Usyk à propos de Fury, qui était invaincu en 35 combats jusqu'à sa défaite lors de leur combat d'unification des quatre ceintures en mai dernier.
"24 rounds incroyables pour ma carrière", a ajouté l'Ukrainien.
Les deux meilleurs poids lourds de la planète se retrouvaient samedi soir sur le ring de la Kingdom Arena de la capitale saoudienne, pour un match qui s'est prolongé tard dans la nuit, sept mois après leur match aller.
Fury a soutenu qu'il avait remporté le combat malgré la décision unanime en faveur d'Usyk. "Ecoutez, c'est comme ça. Je ne vais pas pleurer sur mon sort, c'est fait maintenant (...) Mais je me sens un peu lésé, beaucoup en fait", a-t-il déclaré à l'issue de la confrontation.
Usyk a "reçu un petit cadeau de Noël" de la part des juges, a lancé le Britannique, se refusant à dire s'il affronterait ou non de nouveau son adversaire ukrainien: "Peut-être qu'on le fera, peut-être qu'on ne le fera pas. Qui sait ?".
Père Noël et tenue de cosaque
Lors de la première manche disputée le 18 mai dernier, déjà à Ryad, Usyk s'était imposé par décision partagée au terme d'un combat qui avait tenu toutes ses promesses, devenant à cette occasion champion unifié de la catégorie reine, un exploit qui n'avait plus été réalisé depuis Lennox Lewis en 1999.
Cette fois-ci, seules trois ceintures étaient en jeu, Usyk ayant depuis libéré son titre IBF.
Pour cette seconde salve, Fury, vêtu d'un costume rouge et blanc de Père Noël et portant une barbe touffue, a fait son entrée sur le tube festif "All I Want For Christmas Is You" de Mariah Carey, avant qu'un Usyk à l'air déterminé n'apparaisse en tenue de cosaque.
Le Britannique de 2,06 m a tenu Usyk à distance en début de combat mais ce dernier a accéléré le rythme dans le troisième round.
Les deux hommes sont restés au coude-à-coude dans un cinquième round éprouvant, Fury assénant des coups au corps tandis qu'Usyk lançait une rafale de coups à la tête.
L'Ukrainien, réputé pour son professionnalisme et sa condition physique exemplaire, s'est montré plus agressif par la suite, alors que le "Gypsy King" s'est mis à reculer.
Le Britannique a repris l'initiative dans le neuvième round, maniant son jab et ses combinaisons une-deux, mais Usyk a ensuite ébranlé son adversaire, notamment avec cette combinaison fulgurante qui s'est terminée par un nouveau crochet du gauche au visage au 11e round.
Fury, qui affichait un avantage de 25 kilos sur son adversaire, subit ainsi la deuxième défaite de sa carrière (34-2-1). A l'annonce du score des juges, le Mancunien a semblé d'abord surpris puis furieux, quittant le ring avant la fin du discours d'Usyk.
Joshua, Dubois, Fury
Avec cette nouvelle victoire, le grand moustachu de Simferopol peut lui s'enorgueillir d'une carrière impeccable, qu'il a construite en jouant de ses atouts: sa vitesse de bras et de jambes, sa technique et sa boxe atypique de gaucher qui lui ont valu le surnom du "chat".
Champion olympique aux JO de Londres en 2012, sacré roi incontesté des lourds-légers en 2018, il a ensuite tenté sa chance chez les lourds, où il s'affirme désormais comme le patron. Dans la catégorie reine, il affiche à son palmarès notamment deux victoires contre Anthony Joshua, un succès contre Daniel Dubois, devenu entre temps champion IBF, et donc deux victoires sur Tyson Fury.
Devenu un symbole de son pays depuis l'invasion russe, Usyk a reçu les félicitations du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"En conservant les ceintures de champion, Oleksandr prouve que nous sommes des Ukrainiens et que jamais nous n'abandonnerons ce qui nous appartient", a salué sur Telegram le chef d'Etat. "Quelles que soient les difficultés, nous gagnerons. Que ce soit sur le ring, sur le champ de bataille ou dans l'arène diplomatique."
Avec AFP
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