Le nouveau dirigeant de Damas rencontre des représentants du gouvernement libyen de l'ouest
Des représentants de la nouvelle administration syrienne accueillent une délégation du gouvernement libyen reconnu par l'ONU à l'aéroport international de Damas, le 28 décembre 2024. ©OMAR HAJ KADOUR/AFP

Le nouveau dirigeant syrien a rencontré samedi des responsables du gouvernement d'union nationale libyen reconnu par l'ONU, la dernière mission diplomatique à se rendre à Damas depuis l'éviction de Bachar al-Assad, il y a près de trois semaines.

"Nous apportons notre soutien total aux autorités syriennes dans cette phase de transition importante", a déclaré à la presse le ministre d'État libyen en charge de la Communication Walid Ellafi, après sa rencontre avec Ahmad al-Chareh, chef du groupe islamiste qui domine la coalition ayant renversé Assad.

Il a insisté sur "l'importance de la coopération conjointe", dans les domaines sécuritaire, militaire et énergétique, ainsi que dans le dossier de "l'immigration illégale" qui touche les deux pays, selon lui.

En proie au chaos depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux, celui d'Abdelhamid Dbeibah installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU, et celui affilié au maréchal Khalifa Haftar, dans l'est.

Elle avait fermé sa représentation à Damas en 2012 mais en mars 2020, des représentants du maréchal Haftar avaient rouvert la mission diplomatique à Damas et le drapeau libyen avait été hissé.

On ignore si ces diplomates libyens, envoyés par les autorités de l'est, sont toujours en Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad et la prise de Damas le 8 décembre par une coalition de groupes armés menée par les islamistes de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS).

M. Ellafi a par ailleurs appelé au "renforcement" des relations diplomatiques, disant souhaiter l'arrivée d'un "ambassadeur permanent à Damas" où il n'y a aujourd'hui qu'un chargé d'affaires libyen.

Samedi également, des images diffusées par l'agence de presse officielle syrienne Sana ont montré une rencontre entre le nouveau dirigeant syrien et le chef du bureau de la stratégie sécuritaire de Bahreïn, cheikh Ahmad ben Abdelaziz al-Khalifa.

Au cours de cette visite, les deux hommes ont évoqué "l'importance de la préservation de la sécurité régionale" et le soutien de Manama à "un processus de transition inclusif favorisant la réconciliation, la reprise économique et l'aide humanitaire au peuple syrien", a indiqué à l'AFP un porte-parole du gouvernement de Bahreïn.

Quelques jours après la chute d'Assad, le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa, s'était dit prêt à coopérer avec les nouvelles autorités en Syrie dans une lettre adressée à Ahmad al-Chareh.

La Turquie, qui soutient aussi bien les nouvelles autorités syriennes que l'administration de Tripoli dans l'ouest de la Libye, avait envoyé dimanche son ministre des Affaires étrangères à Damas.

Hakan Fidan avait appelé à une levée des sanctions contre la Syrie "dès que possible" et à une "mobilisation de la communauté internationale pour aider la Syrie à se remettre sur pied".

Depuis le 8 décembre, de nombreuses délégations de pays arabes et occidentaux continuent de se succéder à Damas.

Avec AFP

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