Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a appelé, vendredi depuis Damas, les nouvelles autorités syriennes à adopter une "solution politique" impliquant les Kurdes et a demandé la destruction des stocks d'armes chimiques du pays.
"Une solution politique doit être trouvée avec les alliés de la France, que sont les Kurdes, afin qu'ils soient pleinement intégrés dans ce processus politique qui s'engage aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Le ministre français et son homologue allemande, Annalena Baerbock, ont rencontré vendredi le nouveau dirigeant syrien, Ahmad el-Chareh, lors d'une visite à Damas. Au cours de cette rencontre, ils ont insisté sur la nécessité d'une transition pacifique et inclusive.
Il s'agit de la première rencontre à ce niveau entre des responsables des grandes puissances occidentales et Ahmad el-Chareh, qui a pris le pouvoir le 8 décembre, après la fuite du président Bachar el-Assad.
À la veille de sa visite, Jean-Noël Barrot a eu un entretien avec le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, Mazloum Abdi, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
"Ils ont échangé sur la transition en cours en Syrie, en rappelant l'importance d'une gouvernance démocratique où chacune des composantes de la nation syrienne sera pleinement reconnue et représentée", a précisé le ministère.
Les nouvelles autorités ont annoncé leur intention de dissoudre tous les groupes armés, suite à leur prise du pouvoir. Les FDS contrôlent de larges pans du nord-est du pays.
Jean-Noël Barrot a par ailleurs appelé à la destruction des stocks d'armes chimiques issus de l'ancien régime.
"Une Syrie souveraine et sûre ne laisse aucune place à la prolifération ou à la dissémination des armes de destruction massive, y compris des armes chimiques du régime criminel de Bachar el-Assad", a-t-il déclaré.
Il a ajouté qu'il demanderait aux nouvelles autorités de "faire appel sans délai à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)" afin de "procéder à la destruction des stocks d'armes chimiques".
Évoquant la transition politique, il a affirmé que Paris proposerait son "expertise légale" ainsi que celle de l'Union européenne pour "accompagner les Syriens" dans la rédaction d'une nouvelle Constitution.
Les nouvelles autorités ont gelé la Constitution, et M. Chareh avait déclaré fin décembre que l'élaboration d'un nouveau texte pourrait prendre "deux ou trois ans", dans un entretien avec la chaîne Al Arabiya.
M. Barrot a également indiqué que Paris proposerait son "expertise technique" pour "contribuer à la lutte contre l'impunité et à la justice transitionnelle, comme nous avons déjà commencé à le faire depuis un certain nombre d'années."
Avec AFP
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